Chapitre V : « Le début des crises »

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TW : Troubles du comportement alimentaire

Betsy se réveilla à huit heures du matin et avait une faim de loup. Son ventre le lui faisait savoir en gargouillant toutes les secondes. Elle se décida à se lever et d'aller chercher quelque chose à manger. Elle savait que son père aimait beaucoup cuisiner, donc il y avait sûrement des pâtisseries au frigo. Elle se rendit dans la cuisine et ouvrit la porte du frigidaire ; elle y trouva un fondant au chocolat recouvert de film plastique. Elle le saisit, prit une cuillère dans le tiroir, s'installa sur une chaise et dégusta son dessert. Elle regardait le vide en pensant aux événements récents. Elle se rendit compte qu'elle avait fini son dessert et s'empressa d'en chercher un autre dans le réfrigérateur. Elle scruta l'intérieur du frigo et aperçut une crème brûlée préparée par Harvey. Elle se jeta sur la douceur et la dévora avec hâte. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait, elle n'avait jamais eu une faim aussi immense de toute sa vie. Elle s'empiffrait sans s'arrêter depuis que sa mère l'avait déposée. Mais une fois qu'elle était rassasiée, elle ressentait le besoin d'évacuer. Mais elle ne parlait à personne de son état inquiétant de peur qu'on la juge et puis de toute façon, elle n'avait aucune envie d'adresser la parole à son père qui était froid et distant avec elle.
Elle rechercha à nouveau quelque chose à manger et tomba sur une tarte aux pommes fraîche sur le plan de travail. Elle se coupa une part et continua de manger sans respirer une seule fois. Elle se sentait obligée d'absorber sans s'arrêter tous ces aliments remplis de sucre. Une fois sa part terminée, elle sentit une gêne au niveau de son estomac et courut aux toilettes. Elle avait les larmes aux yeux, elle en avait marre d'ingurgiter toutes ces doses de sucre pour ensuite s'en débarrasser. Elle se faisait du mal inutilement mais ne parvenait à guérir de cette maladie qu'elle n'avait pas encore identifiée.
Elle sortit des toilettes quelques minutes après et tomba nez à nez avec son père qui avait une feuille à la main. Il la fixait dans les yeux avec un regard désappointé. Elle l'ignora et se dirigea vers la salle de bains afin de se nettoyer le visage mais celui-ci la suiva d'un pas déterminé.

H : Tes notes sont catastrophiques Betsy, avec le brevet qui arrive c'est in envisageable. Des cinq, des trois, des sept... c'est une plaisanterie j'espère ?!
B : Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? J'ai jamais été très bonne de toute façon. Et ça t'avait jamais dérangé.
H : J'avais tendance à beaucoup trop fermer les yeux avec toi et à être trop passif, mais aujourd'hui c'est fini. Tu vas te ressaisir et réussir ton troisième trimestre et obtenir ton brevet. Et je vais même t'aider.
B : Ah oui, et comment ? Tu vas aller faire les contrôles à ma place peut-être ?
H : Non, mieux que ça. Je vais te confisquer tous tes appareils, que ce soit téléphone, ordinateur, MP3, je prends tout.
B : Quoi ?! Et je fais comment pour avoir un minimum de vie sociale ?
H : Oh c'est bon tu ne vis pas avec tes amis non plus, tu les verras au collège.
B : Mais donne-moi au moins mon MP3, tu veux que je fasse quoi dessus à part écouter de la musique ?!
H : Tu seras plus concentrée pour réviser.
B : Mais la musique ça m'aide à me concentrer !
H : Tu feras sans, tu es obligée de toute façon.
B : Mais...
H : Arrête d'essayer de trouver un argument contraire Betsy, je ne te rendrai pas tes affaires tant que tu n'auras pas ramené de quinze dans toutes les matières.
B : Mais t'es injuste !
H : Non, JE suis l'adulte ici donc c'est MOI qui prends les décisions.
B : Et dire que je te préférais à maman.

Harvey afficha une figure déconcertée tandis que Betsy se dirigea vers sa chambre pour s'enfermer dans sa chambre.

H : Eh ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça, je veux tous tes appareils avant dix-neuf heures.

Eternelles peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant