"Tu sais quoi ?! J'en ai marre de tes conneries !" hurla 113 au milieu d'une des grandes rues de la capitale Ambriose.
Brena colla sa tête à celle du jeune homme en devant se pencher lourdement. Les rues étaient couvertes d'étals de légumes, de fruits, de viande ou encore de choses plus... sombres, comme des mixtures hallucinogènes ou des animaux difformes et dangereux. Celles-ci se tenaient dans l'ombre des ruelles plus à l'écart du reste, mais semblaient étonnement mieux se porter que toutes les autres. Un monde fou affluait devant les étales et de toutes espèces, si bien qu'aucun ne faisait attention aux quatre compagnons avant la gueulante du jeune homme.
"Qu'est-ce que tu viens de dire morveux ?!" s'énerva Brena.
"Quoi ? Tu vas me foutre sur la gueule ? Vas-y j'attends, tu seras fatigué avant que j'crève !"
Brena le souleva par les épaules et le jeta vers une étale de marchand qu'il fracassa sous son poids. Le marchand regardait ses marchandises s'écouler sur le sol avec effroi puis se jeta au sol pour les ramasser. Plusieurs passants l'aidèrent tandis que d'autres en profitèrent. En se relevant, 113 se saisit d'un morceau de bois pour se défendre tandis que la jaguar dégainait son épée. Elle coupa le morceau de bois en deux d'un coup net.
"Va falloir que tu te trouves mieux si tu ne veux pas que je te coupe un bras..." se moqua-t-elle.
Keryll jeta son épée au pied du jeune homme. Celle-ci était toujours scellée dans son fourreau.
"Si tu survis, je t'apprendrais à t'en servir." ajouta-t-elle. "Brena ?"
"Hm ?"
"Pas de quartier."
Les yeux de la Nar' brillèrent d'un plaisir sadique.
Le combat ne dura pas plus de quelques secondes en étant généreux et c'est après peut-être quelques côtes cassées que Brena coupa court au massacre.
"Tu es solide, je te l'accorde."
"Un compliment ?" S'étonna le garçon en relevant la tête, essoufflé mais toujours plus ou moins debout.
"Mais ça me donne juste envie de continuer à te frapper", conclut-elle en rangeant son arme. "Je vais garder ça pour plus tard, il faut faire durer le plaisir après tout."
Les passants reprirent leur chemin en chuchotant et ricanant. 113 se redressa difficilement grâce à Keryll qui le tira par le bras.
"Ni'i. Suis Brena et trouvez-nous une auberge pour la nuit. Il faut que je m'enlève cette odeur de marécage. On se retrouve ici dans deux heures."
La louve acquiesça et poussa Brena en avant. Les deux s'entendaient beaucoup mieux depuis la raclée qu'avait mise la louve à la jaguar. Cette dernière la respectait enfin pour ses compétences et ne la jugeait plus sur son jeune âge. Keryll jeta une petite poignée de pièces d'or devant le marchand qui la regardait non sans une certaine terreur dans les yeux.
Un corbeau au plumage brillant se posa soudainement sur l'épaule de la Générale. Il sembla presque lui murmurer quelque chose à l'oreille. Elle grimaça et murmura à son tour avant de le renvoyer.
"Qu'est-ce que c'était ?" s'enquit le garçon.
"Rien que tu n'es censé savoir pour l'instant", rétorqua-t-elle. "Je dois retrouver une Commandante de garnison pour avoir des renseignements sur la suite de notre mission, suis-moi", enchaîna-t-elle, plus douce.
Cela faisait près d'un mois qu'ils avaient quitté la garnison à l'Ouest d'Algirus. Ni'iterci s'était montré beaucoup plus agréable avec 113 et même s'il en était de même pour Brena, cela restait très léger venant de sa part. Aujourd'hui en était la preuve mais le jeune homme n'en pouvait plus de l'entendre le grimer dans tous les sens. Elle avait toujours été terrible avec lui mais en même temps elle semblait toujours retenir ses coups. Il ne préférait pas le souligner devant elle par peur que cela ne change mais il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi. Aucune autre Sœur ne se retenait et même si elle était de loin l'une des plus robuste et forte de l'Ordre si on oublie la Garde, elle n'avait pas non plus peur de lui faire mal en général. Souvent on aurait dit que sa colère n'était que passagère et qu'elle préférait en réalité ne pas trop s'approcher de lui. Peut-être avait-elle peur qu'il lui porte malheur ? Quand il l'avait remercié pour les bandages dans son cou, elle s'était contenté de faire comme si elle n'avait rien entendu et avait continuée son chemin sans le regarder.

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Le prix de la folie
FantasyAu milieu de la florissante et verdoyante forêt de Mirissa dort paisiblement Julie, une jeune femme possédant des particularités animales, rejetées de tous à cause de cela. Habituée à des journées solitaires et des nuits hantées de cauchemars de son...