J'ouvre mes yeux et prends mon téléphone pour éteindre l'alarme qui retentit. Il est 6h. Je mets la main sur mon front et referme mes paupières.
Allez Tana, il faut que tu te lèves.
J'ouvre les yeux, rabat ma couverture et sort de mon lit. Je me dirige vers ma petite salle d'eau. Mon espace de vie n'est pas vraiment grand. C'est une toute petite chambre composée uniquement d'un petit lit et d'une table de chevet. Une toute petite fenêtre donne vers l'extérieur.
Quand j'ai pris mon poste de femme de chambre, j'ai négocié pour être moins payer mais qu'on m'offre une petite chambrette au sous sol, destiné aux employés. Ce n'est pas le grand luxe contrairement à ce que les clients viennent chercher dans les étages supérieurs mais au moins j'ai un toit sur ma tête.
Je me brosse les dents et examine mon visage dans le petit miroir qui surplombe le lavabo. Mes yeux noisettes clairs ont perdu leurs éclats quand j'ai enterré ma mère. A sa mort, j'ai tout perdu. On m'a chassé de chez moi sans aucune raison.
On y vivait depuis que je suis née. Ma mère et moi vivions seule. Je ne sais pas qui est mon géniteur. Ma mère ne m'en parlait jamais. Elle me cachait beaucoup de secrets.
Je rince mon visage, attache mes cheveux ondulés châtain en queue de cheval. J'éponge mon visage avec une petite serviette. Je prends ma crème de jour et je l'étale sur ma peau dorée. J'enfile mes vêtements de sports, mes baskets et mets mes écouteurs dans les oreilles. Je quitte ma pièce à 6h30.
A l'accueil, je salue mon collègue d'un léger coucou.
— Bon footing, me souhaite Jared.
— Merci, dis-je tout sourire.
Je sors de l'hôtel et traverse la rue qui sépare l'hôtel du parc.
Je commence mon footing.
Pendant une heure je déferle le parcours de santé du quartier. Entourée d'arbres et de fleurs, je m'arrête pour reprendre un peu d'oxygène. Je relève ma tête et prends une grande inspiration. L'air qui entre dans mes narines me brûle la poitrine. J'ai constamment cette douleur depuis la mort de ma mère. Une larme roule sur mes joues. Je l'essuie aussitôt et reprend le chemin du retour.
Je ne regarde pas ce qui se passe autour de moi et me concentre sur ma course.
Cela fait un an maintenant que ma mère a quitté ce monde. Et c'est à ce moment où j'ai perdu le goût de vivre. Ma mère avait une joie constante. Elle était dynamique et pleins d'entrain. Elle ne se laissait pas abattre par les moments difficiles. Elle avait ce don de toujours relativiser et rendre positif une situation compliquée. J'admirais son courage et sa force. Et ça la tuerais de me voir comme ça.
J'arrive devant l'hôtel et m'apprête à traverser. Mais un coup sur mon côté gauche me fait arrêter dans ma course. J'entends des grincements de pneus. Je me retrouve par terre en une fraction de seconde sans comprendre ce qu'il m'arrive.
Je ne bouge plus. Je comprends que je me suis faite renverser par une voiture. J'entends une porte battre et sens quelqu'un se rapprocher.
— Putain! Ça va? , me demande un homme venant s'accroupir à mes côtés.
—Hmm, dis-je sous le choc.
J'essaie de me relever.
— Hey doucement, j'appelle une ambulance.
— Non c'est bon je vais bien. Il faut être vraiment con pour rouler aussi vite dans une rue limitée à 50, dis-je énervée.
— Et faut être vraiment conne pour traverser sans regarder.
La colère me prend. Je me mets debout avec un peu de difficulté. L'homme essaie de m'aider mais je le repousse. Il souffle d'agacement.
— Bien! Laissez moi vous raccompagner chez vous, me propose t'il.
— Non merci, vous avez déjà assez fait aujourd'hui.
— Bordel vous êtes casse-couille!
Je le regarde avec de gros yeux. Il me propose encore une fois de m'accompagner.
— Laissez- moi vous raccompagner pour que je puisse vérifier que vous allez vraiment bien.
— J'habite juste là, dis-je en pointant du doigt l'hôtel.
L'homme me regarde avec interrogation.
— Vous habitez au plus grand hôtel du pays?, me demande-t-il surprit.
— Oui, dis-je simplement.
— Comment vous vous appelez?
— Pourquoi vous donnerai je mon nom?
— Pour pouvoir prendre de vos nouvelles.
Je réfléchis deux secondes avant de lui répondre.
— Tana PAGAR.
— Bien Tana, je vous laisse mon numéro pour m'appeler si vous avez un souci.
Je lève les yeux pour le détailler. Il porte un costume bleu roi très cintré. Sa veste est ouverte, laissant entrevoir une chemise blanche. Sous sa chemise on peut voir qu'il a des tatouages et qu'il est musclé. Je lève ma tête plus haut pour voir son visage. Ma colère s'estompe quand je vois son visage et le sourire qu'il a. Ses yeux verts me fascinent.
Il sort un stylo de la poche intérieure de sa veste. Prends ma main. Ce qui me fait sortir de ma rêverie. Il écrit son numéro et son prénom.
Devon.
— Appelez moi si besoin, me dit-il.
— Juste Devon?
— Oui juste Devon.
— D'accord, dis-je sans poser de question.
Je m'apprête à partir mais il me retient légèrement le bras.
— Faites attention à vous Tana. Tenez moi au courant de votre état.
Je fais oui d'un signe de tête. Et me dirige vers l'hôtel.
VOUS LISEZ
La Voyageuse Astrale
RomanceTana a tout perdu à la mort de sa mère. Sa maison, son héritage, son argent. Elle a dû trouver un petit boulot pour survivre. Elle est femme de chambre dans un hôtel de luxe. Elle se noie dans son travail pour oublier son passé douloureux. Sa vie...