La Voyageuse Astrale

3.

Je descends au sous-sol, à la laverie pour prendre les draps et serviettes propres.

Je croise les collègues qui y travaillent. On est plutôt proche les un des autres. Nous avons une bonne cohésion d'équipe.

— Salut les gars, dis-je.

— Hi Bella. Como estas?, me demande Milena.

Elle était la première à m'accueillir dans l'équipe. Elle travaille dans l'hôtel depuis c'est 18 ans. Elle s'est marié très jeune.

— Je vais bien mi bomba et tu?, dis-je.

Nous rions toutes les deux. Elle est d'origine espagnol et je ne suis pas vraiment experte dans cette langue.

— Muy bien, me dit-elle.

Elle a des traits espagnol bien définis. De longs cheveux noirs bouclés, des yeux bruns. Elle a quelques rondeurs qui lui vont à merveille.

Je pose un baiser sur sa joue et charge mon chariot.

Je fais un coucou à Milena et quitte la laverie.

Je me dirige vers les ascenseurs et en appel un.

Je tapote mon chariot avec impatience.

Je regarde ma montre. Il est presque 11h. Je suis un peu en retard. Heureusement que je n'ai pas beaucoup de chambre à faire aujourd'hui.

Les portes de l'ascenseur ouvrent et je m'y engouffre rapidement.

J'arrive au dixième étages. Je regarde mon planning pour vérifier la première chambre que j'ai à faire.

227.

J'y arrive et glisse ma carte d'accès au verrouillage de la porte.

Etant qu'au deuxième étage. C'est une chambre Deluxe. On y trouve le minimum de confort. La décoration de chambre est simple mais très raffinée dans un ton de couleur clair.  La chambre ne donne pas le spectacle extraordinaire des chambres supérieur mais détient une belle vue quand même.

J'entre et je suis soulagée qu'il n'y ait pas beaucoup à faire. Je me hâte de passer l'aspirateur et enlève la poussière. Je lave la salle de bain. Puis je change les draps et dresse le lit.

Je mets les serviettes en place et finis par le vapeur.

Je suis toujours émerveillée d'être dans ces chambres. Ils sont tellement luxueux. Un luxe que je ne pourrai jamais m'offrir.

Ma mère m'a eu a ses seize ans. Elle s'est toujours battu pour que j'ai une vie descente. Nous ne roulions pas sur l'or mais j'avais toujours le nécessaire. Dès que je suis née, elle s'est mis à travailler. Mon père s'est volatilisé en apprenant ma venue. Ainsi, il y a toujours ma mère et moi.

Je sors de mes pensées et regarde de nouveau mon planning. J'en ai 6 en tout à faire c'est bien loin des 30 que j'ai habituellement à faire. Mais comme on est en basse saison, il n'y a pas beaucoup de clients.

J'enchaîne les chambres les unes après les autres très rapidement. Je finis et redescends à la laverie pour apporter les draps et serviettes sales.

Quand j'arrive, je vois Milena se hâté à ses taches. J'ai un petit sourire au coin. J'ai toujours admiré son dynamisme.

Milena finit par se rendre compte de mon arrivé.

 — Je me demandais si un jour je pourrais connaître l'amour qu'il y a entre ton mari et toi. Tu as l'air tellement heureusement. Même quand les jours sont difficiles. Même après 15 ans de mariage.

Elle s'est mariée alors qu'elle n'avait que 20 ans.

Elle s'approche de moi et pose une main sur ma joue.

— Claro que si. Tu es une personne magnifique tant à l'extérieur qu'à l'intérieur Tana. Un jour tu trouveras chaussures à ton pied.

J'hausse les épaules.

— Ces histoires ne sont que pour les autres pas pour moi.

— Ai un peu confiance en toi et tu verras que les choses viendront naturellement.

— Si tu le dis...

— Ce soir allons chercher ton prince charmant.

Je me mets à rire.

— Où?

— Allons faire un tour dans un bar.

Je réfléchis quelques secondes.

— Je ne sais pas ma chérie. J'ai beaucoup de boulot demain.

— Oh aller ! Arrête de te prendre la tête et allons nous amuser un peu.

— D'accord. Je dirai à Dona de venir aussi.

— Super ! Plus on est de fou, plus on rit.

— A ce soir alors, lui dis-je en quittant la laverie.

Elle me fait un sourire et je quitte la laverie.

Je monte dans ma chambre.

Quand j'arrive, je regarde si ce Devon m'a répondu et je vois qu'il n'a même pas pris la peine de me répondre.

Quel con!

Il se prend vraiment pour le roi du monde. Qu'il aille se faire voir. Je regarde l'heure. Il est 13h passé et je commence à avoir faim. Je me change et sors pour chercher quelque chose à manger. Je me dirige vers un foodtruck pour prendre un sandwich. Je m'assois sur un banc pour manger. Je regarde les allants et passants en mangeant mon sandwich. J'envoie un message à ma meilleure amie pour ce soir. Vu l'heure elle doit être en consultation et ne va pas répondre à mon appel. Je finis mon repas et quitte les lieux.

Je regagne ma chambre. J'enlève mes chaussures et m'installe dans mon lit. Je n'ai pas souvent l'opportunité de faire la sieste donc j'en profite et comme ça, ce soir je serai en forme. Il ne faut pas longtemps pour que je me plonge dans un profond sommeil.

Je suis submergée de cauchemars. Je vois pas mère mourir mainte fois. Je la serre fort en la suppliant de ne pas me laisser. Mes yeux sont inondées de larmes. Je pleure tellement que ça fait une mare de larmes autour de nous. Ma mère est déjà aspirée par un tourbillon d'eau alors que moi je me débat pour remonter à la surface. Je me débat mais en vain je m'y noie.

Je me réveille en sursaut.

Je touche mon visage et constate que j'ai le visage humide. Je prends mon visage entre les mains. Mes cauchemars sont de pire en pire. Je commence à être épuisée. Je regarde mon téléphone. Il est 17h. Je consulte ma messagerie et je vois que j'ai un message de Milena m'informant de l'heure qu'on doit se retrouver. Je dois être devant l'hôtel à 18h30.

J'appelle ma meilleure amie comme je n'ai pas eu de ses nouvelles. Elle décroche.

—  Allô? Je suis désolée ma chérie. Je n'ai pas encore eu le temps de répondre mais c'est ok. Je t'accompagne ce soir.

— Bien d'accord, dis-je faiblement.

Elle comprend que ça ne va pas fort.

— Tout va bien Tana chérie?

— Encore et toujours ces foutus cauchemars.

— Oh j'en suis désolée. Je t'ai déjà dit que je te fais une consultation quand tu veux.

— Je ne sais pas... Tu sais bien que je n'aime pas trop tout ça. Rien à voir avec toi mais je n'aime pas.

— Penses y.

— D'accord. On se voit tout à l'heure. 18h30 devant l'hôtel.

— D'accord ça marche. A toute ma puce.

— A toute !

Je me lève pour me préparer.