La Voyageuse Astrale

6.

J'arrive en bas de l'immeuble de ma meilleure amie. Je lève les yeux vers le ciel. Je monte et cogne à sa porte. Aujourd'hui elle n'a pas de consultation et reste chez elle. Elle ouvre la porte et regarde mon sac. Elle comprend immédiatement que je me suis faite viré. Je n'avais plus de batterie et je n'ai pas eu le temps de le charger. Elle m'invite à entrer en me prenant dans ses bras. 

— Je suis vraiment désolée ma chérie, me dit-elle. 

Je m'assois à table le temps qu'elle me prépare une tasse de thé. 

— Je ne comprends vraiment pas comment mon téléphone n'avait plus de batterie. Hier soir, avant de dormir je communiquais avec Stan et j'avais encore plus de 50% de batterie. Elle n'a pas pu se vider comme ça. 

— Parfois c'est le plan de l'Univers ma belle. Pour ton bien!

— Me faire perdre mon travail c'est pour mon bien? 

— Ne t'en fais pas. Je suis sûre qu'il y a une raison à tout ça. 

— Si tu le dis. 

Nous nous asseyons pour boire notre thé. 

— Tu peux rester le temps que tu veux ma chérie. Rien ne presse. 

— Oui mais je suis sans revenue. J'ai pu épargner un peu mais sans plus. 

— Ne t'en fais pas. Ce n'est pas l'argent qui me manque. 

Effectivement, ma meilleure amie avait grandit avec des parents largement aisés. C'est pourquoi elle avait quitté la petite maison de banlieue dans laquelle elle vivait quand nous étions petite. C'est ainsi, qu'elle peut vivre pour son don. 

— Oui mais je ne veux pas être un fardeau. 

— Ne dis pas de bêtises. 

— Merci... Vraiment ! 

— Ne t'en fais pas. 

Nous nous plongeons dans le silence quand elle reprend. 

— Donc tu sexto Stan? 

Je lui fais des gros yeux. 

— Non ! Il m'a juste dit qu'il était ravi d'avoir fait ma connaissance. 

— Humm et toi? 

— Aussi mais rien de plus. Il est sympa et plutôt mignon mais je ne sais pas. 

— Pourquoi ne pas tenter un truc? 

— Je le connais depuis moins de 24H Dona. 

— Redonne lui un rendez-vous, puis deux ou trois et après tu verras. 

— Je ne sais pas. Je n'ai pas vraiment la tête à ça en ce moment. Il faudrait déjà que ma situation se stabilise un peu. 

— L'un n'empêche pas l'autre ma chérie. 

— Je ne sais pas. On verra. 

Nous finissons notre thé. 

— Bon je vais me reposer un peu, me prévient-elle. 

— D'accord. Je crois que je vais t'accompagner. 

Nous nous dirigeons vers sa chambre pour faire une sieste. Je m'endors et encore une fois je rêve de ma mère. Le même cauchemar. Je la vois noyée et moi qui me débat pour rester à la surface. Je me réveille en sursaut. Dona dort toujours. Je me lève et vais au salon. Je m'installe dans le fauteuil. Je ne comprends pas pourquoi je fais toujours le même cauchemar. Pourtant ma mère n'est pas morte de noyade mais d'un surdosage de médicaments. J'allume la télé et regarde un film pour me changer les idées.