Chapitre 05

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Une fois sous la douche, je laisse l'eau couler un bon moment, les yeux braqués sur les murs de la salle de bain qui m'entourent en espérant me détendre assez pour stopper cette désagréable migraine qui me transperce le crâne.

C'est alors qu'un souvenir me vint à l'esprit. Il y a cinq ans, grand-mère s'était mise en tête, que l'appartement avait besoin d'une rénovation totale. Grand-père n'avais pas objecté à condition qu'il ne touche pas à cette pièce, ce qui est un peu étrange en y réfléchissant maintenant.

À cette époque, il avait prétexté à mamie Laila qu'il était trop vieux pour faire tous ces travaux et que la salle de bain était plus dure à rénover que le reste des pièces de la maison. Évidemment, grand-mère n'avait pas d'autre choix que d'accepter sa condition en se disant que les sanitaires n'étaient pas aussi importants que le reste du logement et tant qu'ils étaient en bonne état elle n'avait pas de problème à les laisser tels qu'ils étaient.

Je me rappelle qu'en ce temps, les travaux avaient touché tout le domicile, même ma chambre n'y avait pas échappé. On avait même renouvelé tout l'ameublement. Seule cette pièce était restée comme elle a toujours été, avec son horrible mosaïque en petit carreaux bleu ciel.

— Mais bon sang oui ! La mosaïque. C'est sûrement pour ça qu'il n'a pas voulu la rénover, il n'y a pas d'autre explication possible.

Je m'empresse de rincer mes cheveux du shampoing et attrape mon peignoir. Après avoir serré ma ceinture, je me mets à toquer sur toutes les parties des murs m'entourant et qui pourraient cacher un secret tout comme l'arrière-boutique de la librairie.

Notre salle de bain est une pièce en forme carrée avec la baignoire en face de la porte, une petite fenêtre au-dessus. Un lavabo tout ce qu'il y'a d'ordinaire à droite surmonté par un miroir ancien modèle, et la machine à laver avec le panier à linges salles à gauche.

Après quelques minutes à frapper aux différentes pièces de mosaïque apparentes, je n'avais rien remarqué d'anormal. Il ne me restait plus que vérifier derrière le lave-linge et le miroir au-dessus du lavabo.

Je commence par déplacer la machine, ce qui n'était pas une mince affaire. Mais malheureusement, je n'ai rien découvert derrière sauf quelques toiles d'araignée que je me suis retrouvée à nettoyer avant de remettre le tout à sa place.

Du coup il n'y avait plus que le fameux miroir. Celui-ci avait une jolie forme ovale avec une bordure en fer forgé tintée en blanc, qui donne à la salle de bain un charme spéciale. Il était assez grand et lourd pour que je mette une bonne dizaine de minutes à le décrocher du mur.

Après l'avoir, enfin, déposé par terre, essoufflée, je contemple la parcelle du mur qu'il couvrait. On peut clairement voir la différence de couleur entre elle et le reste des parois de la pièce. La partie en question était plus claire et jaunie, preuve que le miroir était accroché là depuis un bon bout de temps.

Le cœur battant la chamade, je tends la main pour taper sur une des parties de la mosaïque ; une fois puis une deuxième et Bingo. Il n'y a aucun doute, il y a du vide derrière.

Sans perdre une minute, je cours vers la cuisine attraper un des couteaux et reviens vite pour m'attaquer au mur afin de découvrir ce qui est dissimulé dedans, comme je l'avais fait la veille à la librairie. Mais, à ma grande surprise, en retirant la première pièce de mosaïque, je découvre une sorte de plaquette en bois qui sert de support pour les différentes parties du revêtement du mur à cet endroit. En mettant ma main à la place de la parcelle retirée, je comprends que la plaque peut coulisser. Je pousse le tout d'un côté pour pouvoir retirer le morceau en bois de l'autre côté et enfin l'opération ne me prend que quelques instants pour découvrir ce qui se trouve derrière, et je suis abasourdie devant ce que je vois.

IL M'A AIMÉ PENDANT TOUT CE TEMPSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant