Chapitre 01

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Huit heures trente du matin sur mon téléphone.

Il fait un froid de canard en ce mois de Novembre, à Paris. Et le comble, il pleut des cordes. Heureusement, je suis arrivée à destination. Malheureusement, je suis trompée jusqu'aux os.

Étant la fille d'un pilote d'avion et d'une hôtesse de l'air, je vis la plupart du temps chez ma grand-mère Laila, qui habite au cœur de Paris.

Aujourd'hui, mes parents ont un vol à onze heures du matin. Donc, pour ne pas être en retard, plus qu'ils ne l'étaient déjà, et pour éviter l'encombrement du centre-ville, ils m'ont déposé un peu loin. Du coup, j'ai dû marcher un long trajet à pied sous cette pluie.

À cette heure-ci d'un samedi, les ruelles sont presque vides, la plupart des boutiques fermées et seulement quelques cafètes ouvertes. Mais Je suis bien contente de n'avoir croisé personne sur mon chemin. Avec mes longs cheveux qui dégoulinent des deux côtes de ma capuche, j'ai l'air d'une sans abris.

— Bonjour Bernard, ai-je lancé en pénétrant l'immeuble ou habite ma mamie.

— Bonjour petite Sophie, mais dis donc, t'es toute trompée ma parole ! S'est-il exclamé en me reluquant. 

En fait, Bernard occupe le poste de concierge du bâtiment depuis que j'ai trois ans. C'est d'ailleurs pour ça qu'il m'appelle toujours petite. Sa petite loge ce trouve juste à côté de l'entrée, ce qui lui permet de ne rater personne.

— Oh...Oui tu peux le dire, la pluie n'en finit pas dehors. Lui-ai-je répondu tout en montant l'escalier à toute vitesse, hâte de me retrouver au chaud à l'intérieur de l'appartement et de retirer mes vêtements tout mouillés.

Seulement, à ma grande surprise, grand-mère ne se trouve pas chez elle, alors qu'il n'est pas encore neuf heures et qu'on est un week-end.

Plus le choix. Je retire mon grand sac à dos du déménagement, comme j'aime l'appeler, car c'est toujours lui que j'emporte quand je me déplace entre mes deux foyers. Je cherche doucement, dans les poches, mon trousseau de clés, lorsque soudain, je me rends compte qu'il n'y est pas. Je remue toutes mes affaires à l'intérieur, sans résultat.

— Merde ! J'ai sûrement dû l'oublier, vu la vitesse avec laquelle on m'a sortie de la maison.

Je prends mon téléphone pour appeler mamie avec espoir qu'elle ne soit pas trop loin et qu'elle revienne m'ouvrir. 

Avec cette pluie et mon lourd sac à dos, il est impossible que je me déplace, j'ai déjà eu assez de mal pour me trainer jusqu'ici.

Bip...Bip...Bip vous êtes sur le répondeur de Laila...

—Mais ce n'est pas vrai ! Cette journée commence vraiment bien !

Je lui envoie un texto en souhaitant qu'elle jette un coup d'œil à son portable. Il ne me reste plus qu'à m'assoir sur l'escalier près de la porte et attendre un signe de sa part.

Je sors alors un roman de mon sac et commence à le lire.

Bien que je fasse partie de la nouvelle génération comme on nous appelle, je ne suis pas trop accro aux réseaux sociaux comme la plupart des jeunes.

Étant donné que je suis la petite fille de libraires, les livres ont toujours fait une partie intégrale de ma vie et j'ai toujours eu droit aux dernières nouveautés dans ce domaine.

Après un quart d'heure passé sur ces escaliers en marbre glacé, j'entends des pats d'une personne qui monte d'en bas.

— Mamie ? C'est toi ?

Malheureusement, en me penchant sur la balustrade en fer forgé, je découvre que c'est Tonton Will, le voisin de palier de mamie.

C'est un homme d'environ soixante ans qui est toujours en grande forme grâce au sport qu'il pratique régulièrement. Grand de taille, toujours sur son trente et un. Bon ça, il le doit au poste qu'il occupe dans une des plus grandes maisons d'édition de France. Car en fait, c'est le directeur du bureau de cette fameuse maison d'édition à Paris depuis plusieurs années. Célibataire et sans enfant.

IL M'A AIMÉ PENDANT TOUT CE TEMPSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant