Chapitre 4

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Ce lac partie 1

Song~ Mort ce soir/ josman

Tw- dépression / tentative de suicide

Ce parc. Ce banc. Ce lac.
Au même endroit, pour les mêmes raisons.
Mon cœur pleure. Mon cœur hurle de douleur.
Mais mes yeux eux, ne lâchent aucune larme.
Mais ma bouche elle, n'émet aucun son.
Me renfermer dans le silence c'est mon seul remède.
Souffrir en silence.

La solitude a certainement de bon côté. Mais quand elle te noie sous les mauvais, c'est difficile de les apercevoir.

En France, près d'une personne sur cinq souffre ou souffrira de dépression au cours de sa vie.

Quand on est petit les adultes nous disent que la vie est belle, qu'elle vaut la peine d'être vécu. Je pense qu'ils essaient plus de se convaincre eux même plus tôt que nous convaincre. Ils savent à quelle point elle est difficile et ils essaient de nous ancrer des phrases dans notre cerveau pour qu'on s'en rappel dans les moments difficiles de notre histoire.
Certes nous avons qu'une seule et unique vie et qu'il faut en profiter au maximum car elle est rare et précieuse. Mais quand elle te fait souffrir tous les jours depuis tant d'années, en vaut elle la peine ?
Va ton allez mieux un jour ?
Allons nous reprendre goût à cette existence ?
Je l'espère de tout cœur.
J'espère que nous allons nous en sortir. J'espère que je vais m'en sortir.

Dix huit ans que la vie ne me fait pas de cadeau. Mais je m'efforce de me battre à en perdre haleine pour m'en sortir, pour y arriver. Même si pour la guerre c'est mieux d'être deux je pense que nous pouvons nous en sortir seule, avec de la foi, de l'acharnement, du courage et de la bravoure.
A chaque moment difficile de ma vie, même quand j'ai tenté d'en finir, j'ai toujours survécu.
Parce que je suis forte.
Je continue de garder espoir dans les moments où il y en a plus.
Je continue de donner de l'amour au gens qui ne m'en donne plus.
Car j'y crois.
Ça serait mentir de dire que j'y croit tous les jours. Mais dans chaque part d'ombre j'essaie de voir celle de clarté, même quand elle n'existe pas.

Je l'invente.
Je la construis.
Je la forge.
Je l'imagine.

Le soir, avant de m'endormir je m'invente une vie. Une vie où j'aurais été aimé pas une famille, une vie ou j'aurais été aimé en amour.
Une vie comblé de bonheur.

Une vie simple et remplie de légèreté.
Une vie rêvée.

Puis le matin, quand je me lève, la dure réalité me rattrape. Très souvent je m'effondre et je fait des choses mauvaises pour mon corps.
Ça ne se contrôle pas.
En revanche, ça contrôle ma détresse.
Une détresse que j'ai vécu des centaines et des centaines de fois.

Je m'en souviens, c'était un soir d'hiver. Je venais de retrouver mon frère pendu à une corde. J'avais couru vers lui, détaché son corps puis appelé les pompiers en vitesse. Une dizaine de minutes plus tard ils sont arrivés.
Trop tard. C'était trop tard pour lui.
Pour son âme. La dépression l'avait enlevée.

Je n'avais pas la force de les accompagner jusqu'à la morgue, j'étais rentrer chez moi.
À pied. Aucune larme n'avait perler au coin de mes yeux. Aucune.

Une fois la porte de mon appartement passer, j'avais soigneusement ranger mes chaussures le long de mon mur d'entrée. J'avais déposé mon blouson sur le porte manteau. Poser mes clefs dans la coupelle prévu à cette effet puis je m'étais dirigé vers ma pharmacie.
J'avais avalé une plaquette entière de Doliprane et une demie plaquette de somnifère.
Au bout de quelques minutes je me suis senti partir. Et je ne sais pas pourquoi j'ai eu un élan de lucidité j'ai attrapé mon téléphone composé le 18 et signaler ma tentative de suicide.
Je n'ai pas eu le temps de finir d'expliquer que je suis tomber. Trou noir.
Mes seuls souvenir sont après.
Sur un lit d'hôpital, mon grand père assis dans le fauteuil juste en face de moi.
Et c'est à ce moment là que je m'en suis voulu. Terriblement. J'allais lui infliger deux pertes en une soirée. Sa seule famille. Son seul soutiens.
Quand il avait aperçu mon éveil , il avait couru dans mes bras et c'est effondré.
J'ai répéter des dizaines et des dizaines de fois « pardon ». Le seul mot qui arrivais à sortir.
Le seul.
C'était il y a trois ans. Depuis plus de tentatives.
Juste de l'auto destruction.




Je survis à chaque fois.
Amandine Sepulchre
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