Chapitre 6

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L'une des nouvelles pièces installées par Harry était doucement devenue son repaire. Presque un laboratoire. La porte n'avait ni serrure, ni poignée. On ne pouvait la franchir qu'en la traversant. L'idée lui était venue du mur qui permettait l'accès au Poudlard Express. De cette façon, quiconque voulait fouiner ne pouvait pas. Il fallait être un sorcier et savoir que la porte était enchantée.

Derrière, des étagères couraient tout le long de la pièce. Elles en faisaient le tour, à distance égale les unes des autres, et regorgeait de beaucoup de choses. Une table en bois attendait sagement au milieu, elle aussi assez encombrée. Pour l'instant, Harry y avait installé un petit chaudron, bien assez grand pour l'utilisation qu'il en faisait. Un livre était ouvert à côté, listant les ingrédients et détaillant la préparation d'une potion fertilisante. Harry n'était pas contre les produits moldus. Il avait pensé à les utiliser à un moment. Mais il avait trouvé ce livre dans la bibliothèque du salon et s'était rendu compte que la potion serait bien plus efficace. Après ça, il avait retiré presque tous les livres de magies du salon pour les ranger dans son laboratoire.

Ce matin, le vieux sorcier lui avait fait livrer sa commande dans un colis magique et Harry avait donné une bourse à l'oiseau, contenant le paiement. Il tira sur la cordelette et déchira le papier kraft pour ouvrir la boite. Il en sortit une nouvelle boule de divination, ainsi que son socle, et plusieurs bocaux contenant des ingrédients d'origines animales. Que ce soit des petits insectes, des griffes, des yeux ou encore du venin. Il rangea les bocaux sur l'étagère dédiée et ne put s'empêcher de s'attarder sur une chose, posée là, qu'il avait mis sous cloche de verre. Il ne savait pas pourquoi il en avait emporté un, mais il avait exposé l'un des crochets du Basilic. Il s'en détourna et retourna à ses rangements.

Aujourd'hui, il avait prévu de partir dans la forêt. Parce qu'il était certain d'y trouver des plantes utiles et qu'il voulait voir si l'un de ses pièges avait eu raison d'un lapin. Certes, son cellier et son frigo étaient pleins, mais remplir son congélateur avec de la viande ne ferait pas de mal. Sauf s'il décidait de créer un nouvel enclos pour y élever quelques lapins. Ceux de la forêt seraient donc sereins et n'auraient rien à craindre un nouveau prédateur dans leur environnement naturel. Il attrapa un petit sac dans un coin, le glissa autour de lui, et sortit en fermant la porte. La forêt lui faisait un bien fou. Plus il s'y enfonçait et plus il se sentait calmé.

Harry arpentait la forêt, ramassant tout ce qui l'intéressait, depuis trois bonnes heures lorsqu'il vit un groupe au loin. Sans savoir pourquoi, ou parce qu'il ne voulait pas avoir à discuter, Harry se posta derrière un tronc d'arbre suffisamment large et observa la scène. Ils étaient trois, un garçon et deux filles. Ils ne semblaient pas très vieux, peut-être de son âge ou un peu plus. De là où il était, il ne les entendait pas.

Quand le garçon se tourna pour parcourir le paysage près de là où il se tenait, Harry tomba de haut. Il n'était pas sûr, parce qu'il était loin, mais le garçon ressemblait à Cedric. D'horribles souvenirs de cette nuit-là remontèrent et Harry en eut les larmes aux yeux. Même si la ressemblance entre les deux garçons était incroyable, Harry savait pertinemment que ce garçon n'était pas Cedric. C'était sans doute ce qui était le plus douloureux, dans l'histoire. Son vieil ami avait eu une mort injuste et cruelle. Aujourd'hui encore, Harry souhaitait de tout son cœur qu'un miracle se produise, d'une façon ou d'une autre et que Cedric ne soit pas mort.

Dépité, il laissa tomber sa promenade et fit demi-tour pour rentrer chez lui. Même s'il n'aurait pas dit non à rester dans la forêt encore un peu, il avait déjà pu récupérer pas mal de plantes et deux lapins. Il passa par le jardin et, libérant les deux lapins dans le potager, il entra par la porte de la cuisine. Son moral était retombé à zéro. Jusqu'à maintenant, les petites choses ici et là, notamment s'occuper de son auto-suffisance, l'avaient aidé à se sentir mieux, mais maintenant qu'il venait de voir un sosie de Cedric, il n'avait plus goût à rien.

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