Chapitre 6

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Voilà plusieurs heures que Stiles avait commencé son service. Il rêvassait sa joue posée dans sa main. C'était une douce journée ensoleillée et il aurait largement préféré la passer au loft. Mais, il était à quelques jours du week-end qu'il avait préparé et ça lui donnait du courage pour affronter l'humour déplacé de son binôme qui lui lançait des boulettes de papier en ricanant. C'était d'une lourdeur incroyable alors, il prenait sur lui. Pour son travail, pour son père. Au lieu de s'énerver, il ramassa mollement toutes les munitions, se leva et les déversa sur le bureau de Flynn.

- Tiens, je te les rends. Ce serait dommage de perdre ces magnifiques œuvres d'art que tu as créées à la sueur de ton front au lieu de te concentrer sur ton travail. Ironisa-t-il sous l'œil perplexe de l'artiste. 

Autour d'eux quelques rires étouffés vinrent accentuer la victoire écrasante du fils Stilinski. Flynn n'était pas le plus apprécié et quelques têtes lâches n'attendaient qu'une seule chose, qu'il soit remis à sa place et qui d'autre que Stiles, réputé pour sa répartie, pour le faire ? C'était un rôle commis d'office dont il ne voulait pas. Seulement, rien que cette fois, ça lui avait fait un bien fou. Son opposant ne trouva rien à dire et s'enfonça dans sa chaise l'air bougon. Au moins, il serait calme pour le reste de la journée. Vers 19h, il était temps de prendre une pause repas bien méritée, le jeune policier s'étira et au moment où il allait demander à son équipier s'il voulait un repas en particulier, Jordan déboula devant eux.

- Stiles, Flynn, accident de voiture sur la nationale entre le kilomètre cent et cent dix. Allez-y. Ordonna t-il gentiment. Des blessés légers.

- Mais c'est l'heure de manger, grogna le grand brun.

- Mayer, c'est pas le moment de râler. Stilinski est déjà prêt, lui.

- Ok mon capitaine, finit par abdiquer l'intéressé. Stilinski, on prend ma voiture.

Flynn était content de conduire, il arborait un sourire suffisant, sans doute se sentait-il supérieur et il ne le cachait pas du tout. Stiles ravala sa fierté et laissa tombé, il était au-dessus de ça. Le conducteur était parti dans une tirade narcissique que le passager n'écoutait pas. Il préférait fuir sa sensation d'étouffement en laissant divaguer son esprit. Il connaissait bien cette nationale, elle était longue et de nombreux virages très étroits la rendait particulièrement dangereuse. Elle était au bord de la forêt, il était donc conseillé de ralentir, mais très peu de monde respectait la limitation de vitesse. Lui-même, quand il était adolescent avait déjà laissé sa Jeep s'élancer un peu trop rapidement. D'un coup, Il se souvint de sa promesse qu'il avait faite la veille au soir. Il soupira, techniquement, il n'allait pas rentrer dans les bois, il allait juste à son liseré. Ce n'était donc peut-être pas nécessaire de l'indiquer. Mais en connaissant le caractère un peu bourru du loup, il hésitait.

- Hey oh, tu es réveillé ? Interrogea d'un air agacé son collègue.

- Hein ?!

- On est arrivé.

- Ah oui…

- T'es méga chiant Stilinski, tout le monde dit que tu es vif d'esprit, j'ai plus l'impression d'avoir un mollusque en face de moi.

- Si seulement les personnes se rapprochant intellectuellement d'une huître pouvaient se taire, ça m'arrangerait, maugréa t-il dans sa barbe.

- T'as dis un truc ?

- Ouais, merci du compliment.

En serrant puissamment sa mâchoire, il observa attentivement le lieu du drame. Une voiture grise était écrasée dans un fossé, de toute évidence, elle ne servirait plus beaucoup. Devant l'épave se trouvait un camion de pompier qui venait d'arriver, les secouristes s'occupaient déjà des victimes. Effectivement, de ce qu'il pouvait apercevoir, les plaies n'étaient pas très graves, mais les accidentées semblaient sous le choc. Les policiers descendirent de leur voiture et, après un coup d'œil au véhicule cassé, ils se rapprochèrent des victimes.

L'appel du loup / Sterek T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant