Chapitre 37

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Ce matin ci, Stiles ne bougea pas. Son regard ambré ancré au plafond. Il y avait une petite tâche, pas plus grande qu'un insecte qui le dérangeait beaucoup. S'il arrivait à se mettre debout sur le lit, il l'atteindrait sûrement. Seulement, il devait combattre les remous du matelas, effort surhumain lorsqu'on ne possède que très peu d'équilibre. Enfin, il trouverait un moyen, foi de Stilinski. Le vibreur de son téléphone le fit sursauter, au moins lui, il arrivait à le toucher. Il décrocha et, sans cacher sa mauvaise humeur, grommela :

– Stiles.

– Salut l'hyperactif, comment tu te sens ? Tu es prêt pour aujourd'hui ?

Aujourd'hui. Il ne pouvait pas oublier ce que cela signifiait. Il se battait depuis le début de la rééducation pour ce jour. Maintenant, il arrivait à marcher seul, ressemblant plus à un enfant de deux ans qu'à un adulte. Mais « c'est déjà ça. » d'après le kinésithérapeute. il remarqua avec amertume qu’il ne s’éloignait pas du thème de la journée.

– Stiles ?

– Hein ? Oui, oui ça va. À part cette tâche là… Vous arrivez à quelle heure déjà ?

– Tâche ?

– Rien. Donc ?

– Ça te va onze heures ? On apporte le repas.

– Oh oui, autre chose que la bouffe de l'hôpital, merci !

– Tu… Es prêt ?

– Autant que possible, j'imagine.

– Je t'aime Stiles, je serais avec toi. Et lui, il trépigne d’impatience. Il fait son sac avec sa mère là.

Derrière la voix grave de son compagnon, le jeune homme entendit un son plus aigu, plus survolté. « Papa Stiles ! Vais voi’ Papa ! » arriva-t-il à déchiffrer. Malgré lui, un sourire se dessina sur ses lèvres, Nath’ lui avait terriblement manqué.

– Moi aussi Sourwolf. Courage avec le petit loup.

– Merci ! Fais attention à toi, on arrive vite.

– Pas trop quand même, j'ai deux heures pour aller aux toilettes, ça va être juste.

– Tss. Je raccroche.

Stiles exagérait à peine, marcher jusqu'à sa salle de bain lui prenait énormément de temps. Contrairement à ses habitudes, il demanda de l'aide à Mélissa qui était en service. Elle accepta avec une joie non dissimulée. Aussi, elle le soutenait jusque dans la douche où, assis, il lava son corps meurtri mais moins douloureux qu'auparavant. Il enfila son caleçon maladroitement, ce geste aussi, il avait dû le retravailler. Grâce à sa volonté et à son courage, il regagnait assez vite son autonomie. Pendant qu'il déambulait vers son matelas, ses pensées se centrèrent sur la salissure observée, comment avait-il fait jusque là pour ne pas la voir ?

– Stiles, tu veux un t-shirt et un jean ? proposa Mélissa en fouillant dans ses affaires.

– Mmh non. Je préfère ma chemise noire aujourd'hui, s'il te plaît, répondit-il distraitement.

– Oh ! Tu te mets tout beau, en quel honneur ?

– Je vais voir mon fils… Dis, tu aurais un balais où un truc assez long ? Il y a une tache juste au-dessus de mon oreiller et je veux la nettoyer.

L'appel du loup / Sterek T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant