Chapitre 26

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Pov 1ère personne

Je me suis mise à courir. J'ai pris la fuite sans m'attarder. Le courage que je pensais avoir lorsque je me serais retrouvée face à Masaho, il s'était dissous à la seconde même où mes yeux avaient rencontré les siens.

La terreur qu'il m'inspirait, jamais elle ne serait en mesure de disparaître, je devais m'y résoudre. Même mort, je n'étais pas sûre de pouvoir me sentir apaisée.

Ran n'était pas là. J'étais seule contre la source de mes pires cauchemars et personne ne semblait répondre aux appels que j'avais fait. Être en train de courir entre les murs formés par les centaines de conteneurs que transportait ce paquebot ne faisait qu'amplifier ce sentiment d'isolation et de pression.

Qu'est-ce qu'il fait là ?!

J'ai effectué des virages serrés, me concentrant sur le fait de creuser l'écart entre lui et moi aussi rapidement que possible. Mes talons claquant contre le sol métallique faisaient trop de bruits, il permettait à Masaho de me suivre à la trace, pour cette raison, je les ai jetés sur le côté.

Un nœud terrible me tordait l'estomac, les battements de mon cœur s'affolaient au rythme de ma course mais surtout, je ne parvenais pas à me calmer suffisamment pour pouvoir penser de manière rationnelle.

"Arrête de courir, T/P ! C'est inutile, je vais mettre la main sur toi." Sa voix semblait raisonner et faire écho dans ces long couloirs de métal dans le seul but de me torturer l'esprit.

Je n'ai pas répondu, continuant de marteler mes pieds contre le sol froid et humide avec pour seule idée en tête de le fuir. Peu importe la direction dans laquelle je regardais, la vue me paraissait toujours familière.

Soudainement, j'ai ressenti une douleur cinglante traverser mon pied nu. J'ai durement frappé le sol puis, en voyant l'angle rouillé du bout de ferraille qui ressortait, j'ai compris ce qu'il s'était passé.

Merde...

C'était une vilaine entaille mais, je ne pouvais pas me permettre de rester le cul au sol et de me soigner. Je me suis péniblement relevée, sifflant de douleur et manquant de tomber une seconde fois après avoir pris appui sur ma plante blessée.

Le son des pas calmes de Masaho se rapprochait. Contrairement à moi qui courait à toute jambe, Masaho, lui, marchait un rythme lent mais constant. C'est en pensant à ce contraste flagrant entre nos deux états d'esprit que j'ai compris.

En paniquant, comme n'importe quelle personne, mon taux de réflexion s'amenuisait et en conséquent, je fonçais droit dans le mur. Masaho en était conscient et, en me voyant prendre la fuite, il en avait profité pour non seulement m'acculer, mais également pour me fatiguer.

J'ai clopiné, ma main ne quittant plus l'appui que j'avais trouvé. Je me doutais déjà qu'avec les traces de sang que je laissais désormais derrière moi, Masaho ne peinerait pas à me trouver mais, d'ici là, j'aurai le temps de reprendre mon calme.

Je ne devais pas oublier que j'étais armée, je n'étais plus la pauvre petite femme faible et naïve qu'il avait autrefois connue. J'avais, depuis bien longtemps, vu mes mains cesser de trembler lorsque j'étais résolue à tuer.

La première chose à faire pour l'instant, c'était de réussir à sortir du piège mortel dans lequel je m'étais fourrée. Je n'avais en fait aucun moyen de me repérer, je ne pouvais compter que sur ma chance pour m'en sortir.

La Secretaria ; Ran x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant