Chapitre 1

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Je vérifie une dernière fois l'ensemble des chambres à l'étage. Je m'assure que l'on n'est rien oublié avant l'arrivée des locataires pour ces deux mois d'été à venir. Surtout, il ne faut rien oublier. Deux grandes serviettes de bain, deux pour le visage et une petite pour les mains, je me répète silencieusement à chaque salle de bain attenante à la chambre que je contrôle. Sans oublier celle pour la piscine, qui repose sur chaque bout de lit.

Je fais attention à chaque petit détail, savons, papiers toilettes, mouchoirs, gels douche, shampoings. Je jette un coup d'œil au fond de chaque petit pot à brosse à dents, m'assurant qu'aucune trace ne soit présente, ainsi que dans les portes savons. La hantise de mon patron. Tout doit être nickel.

Rien à signaler, parfait.

Je descends finalement les escaliers qui mènent dans le hall d'entrée principal de la villa et longe le couloir de gauche qui mène à la cuisine dans l'espoir d'y trouver Jad, mon meilleur ami et duo de choc pour cette saison. Je passe ma tête dans l'encadrement de la porte, mais personne en vue.

_ Jad ?!

Pas de réponse. Il a vraiment le don de disparaître en quelques minutes celui-là, c'est dingue. Je m'avance un peu plus dans la pièce, contourne la grande table en bois présente en plein milieu et ouvre la véranda. Je tente de l'appeler une nouvelle fois, mais toujours rien.

Je fais alors marche arrière et prolonge le long couloir avant d'arriver finalement devant la porte de chez moi. Personne.

_ Putain, il est où encore ce con ?

Je me laisse tomber sur mon canapé et récupère mon portable que j'avais laissé sur la table basse avant de le déverrouiller et d'appuyer sur son contact. C'est finalement son répondeur qui se fait entendre au bout de quelques secondes. Je souffle et laisse lourdement tomber mes bras sur le canapé, lâchant par la même occasion mon téléphone. Même répondre aux appels, il n'est pas foutu de le faire, c'est grave. J'ai jamais vu un feignant pareil.

J'esquisse un sourire à cette pensée et reprend mon portable pour faire un tour sur les réseaux, attendant patiemment que celui qui me sert d'ami me rappelle. Je jetais un coup d'œil aux profils de mes anciens potes du lycée tout en fredonnant. J'adorais fouiner quand je ne savais pas quoi faire. Certains étaient devenus parents, d'autres faisaient le tour du monde. Pour la plupart, ils étaient restés dans la région, et avaient l'air d'être heureux dans leur vie.

Je grimace à cette pensée, un peu jalouse.

On n'a pas tous eu la même chance. Moi aussi, je rêvais de pouvoir faire le tour du monde après le lycée, avant de pouvoir fonder ma propre famille auprès des miens. Mais la vie ne m'a pas tellement fait de cadeau, pour être honnête.

Je m'efforçais de ne pas ressasser le passé quand mon portable sonna enfin.

1 appel entrant. Jad.

_ Allo ?

_ Ouais ma grosse ?

_ Eh, tu te fous de ma gueule ? T'es où bouffon ? Jamais tu réponds à ton putain de portable toi !

_ Tu veux que je sois où ? Je profite du soleil ma belle !

Je l'entends rire à l'autre bout du fil, sans prêter attention au reste.

_ Putain, tu crains. Vas-y j'arrive.

Je raccroche et me lève du canapé avant de me diriger vers ma chambre et d'enfiler mon maillot de bain. En vrai, il a raison de profiter. Dans quelques jours, on aura plus accès à la piscine.

Je traverse la villa et sors par l'une des baies vitrées du grand salon. J'emprunte le petit escalier au bout du jardin et j'arrive rapidement au pool house. Je m'aventure sur l'herbe et rejoins mon ami qui est allongé sur un transat au bord de l'eau, le corps enduit d'huile, lunettes de soleil vissées sur la tête. On dirait vraiment un gosse de riche.

l'envie d'aimer à jamais - aminematueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant