Chapitre 4

869 38 6
                                    

Il est déjà 21:45 et les garçons sont passés à table depuis un quart d'heure. Ils avaient demandé à manger plus tard ce soir. Je suis dans la cuisine de la villa avec Pablo et Jad. On discute de tout et de rien en attendant qu'ils finissent leurs plats dans la salle à manger avant de débarrasser et de leur apporter le dessert.

Et oui, je fais aussi le service. À chaque location, c'est comme ça, les gens payent une fortune à la semaine, ça se doit d'être d'une qualité irréprochable. Même si là, j'avoue, je me prends moins la tête que d'habitude puisque j'ai affaire à des jeunes. Néanmoins, je dois quand même faire mon boulot.

_ Pablo t'as fait quoi pour le dessert ? Lui demande Jad.

_ Tiramisu café ou chocolat, je me suis pas trop pris la tête.

Mon meilleur ami le regarde avec des yeux ronds, ce qui nous fait rire tous les deux. Jad est un grand amateur de tiramisu en tout genre. Je crois qu'il a déjà goûté tous ceux de la région tellement il en est fan.

_ Oui Jad, je vous en ai fait pour vous aussi, ajoute Pablo avant même qu'il ne pose la question.

_ Ah non mais là, tu gères chef.

_ Ouais, je sais, on me le dit souvent, plaisante le cuisinier.

J'ai déjà hâte de manger mon repas. Je n'ai rien avalé depuis ce midi sauf un fruit et je meurs de faim. Je suis le genre de personne qui mange toute la journée, j'ai toujours faim, je ne sais pas pourquoi.

Je me lève de ma chaise et je prends un fruit dans la panière avant de me réinstaller autour de l'îlot.

_ Tu dors à la maison ce soir Jad ?

_ Ouais, mais je dois passer voir Lola après le service.

Lola est la cousine de Jad. C'est un petit bout de femme de vingt-cinq ans et maman d'un petit garçon de trois mois déjà. On se connait depuis très longtemps, et elle habitait déjà dans le sud lorsque j'ai décidé de partir de chez mes parents. J'ai choisi cette région en partie grâce à elle. Avoir un repère familier dans un endroit que l'on ne connaît pas ça aide beaucoup, et puis Jad est heureux d'être auprès de sa cousine.

_ Beh vas-y maintenant, non ?

_ Mais jamais, je vais pas te laisser seule, il me dit en me prenant un bout de mon fruit.

_ Eh ça va toi aussi, ils sont six, je peux me débrouiller toute seule, je ris. Vas-y je t'ai dit.

_ T'es sûr ?

_ Si à trois t'es pas parti, tu dors dehors ce soir. Un-

Il se précipite pour récupérer son portable sur le plan de travail avant de saluer Pablo et de me lancer un "je t'aime et garde-moi un dessert" avant de disparaître de la pièce. Il sait que je suis capable de fermer la porte de chez moi.

_ C'est un sacré numéro celui-là, lance Pablo en riant.

_ Et ça c'est rien encore, je pouffe.

On discutait tous les deux quand Sefy entra dans la cuisine avec deux assiettes vides dans les mains. Eh merde.

_ Vida, je mets ça où ?

Je lui récupère les assiettes des mains et les pose sur le plan de travail avant de me retourner vers lui.

_ Vous avez déjà fini ?

_ Oui, il sourit.

_ J'arrive.

Je suis Sefy jusqu'à la salle à manger et les garçons sont en train de se lever pour débarrasser la table. Je n'ai pas le droit de les laisser faire. Si M. Lopez l'apprend, je suis morte. Je trouve ça un peu abusé, mais apparemment, c'est comme ça chez les gens extrêmement riches. Ce sont des assistés la plupart du temps.

l'envie d'aimer à jamais - aminematueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant