Chapitre 6

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❗TW violences❗

La matinée est passée super vite. Les garçons sont descendus déjeuner aux alentours de 10:00 et j'en ai profité pour aller faire leurs chambres, aidé par Jad, pendant ce temps, au moins c'était fait. Mon meilleur ami déteste faire le ménage, mais quand il s'agit de me soulager un peu, c'est toujours le premier à être là, non sans râler bien évidemment, mais il le fait et c'est tout ce qui compte.

Nous mettons actuellement la table pour le repas du midi au pool house, c'est tellement plus agréable de manger en extérieur.

Je dépose la dernière assiette quand Sefy apparaît à mes côtés, me souriant.

_ Putain, sah, la villa est incroyable Vida, j'ai trop bien dormi cette nuit !

_ Ouais j'avoue que j'aime beaucoup cet endroit, je souris. Je suis contente que ça vous plaise.

_ Tu travailles ici à l'année toi du coup ? Il me demande en prenant un morceau de pain dans la panière.

_ Ouais, mais mon patron fait louer la villa que l'été, heureusement, je ris.

_ Mais du coup tu fais quoi ici le reste de l'année ?

_ Je "garde" la villa, je réponds en faisant des guillemets avec mes doigts. M. Lopez ne vient ici que très rarement dans l'année, mais il faut bien que quelqu'un reste sur place pour entretenir tout ça. Je gère les employés en gros.

_ Ah ouais putain le taff de baisé quoi, il rit. T'es à l'aise toute l'année toi.

Je ris à sa remarque. À l'aise, c'est vite dit, mais c'est vrai que je ne suis pas à plaindre. J'ai tout ce dont j'ai besoin ici.

_ Ouais, on peut dire ça.

Les garçons arrivent un à un pendant que je continue de discuter un peu avec Sefy. Il est vraiment sympa, posé et très drôle aussi.

J'adore rencontrer de nouvelles personnes. Je ne suis pas de nature timide ou réservée, ce qui me facilite la tâche avec les relations humaines. Mais je n'ai pas toujours été comme ça. Pendant très longtemps, j'ai été renfermée sur moi-même, j'avais perdu toute confiance en moi.

Il y a quelques années, j'avais rencontré quelqu'un en dernière année de lycée. Nous sommes restés ensemble deux ans, jusqu'à ce que je prenne enfin mon courage à deux mains et que je me détache de cette emprise qu'il avait sur moi.

Au début, c'était tout beau, tout rose. Mais les choses ont très vite changé. Il a commencé par me dire de ne plus voir tel ou tel ami, puis telle ou telle copine, pour finalement m'éloigner de tous ceux qui étaient proches de moi. Et puis ensuite, par me dire comment est-ce que je devais m'habiller, parce que selon lui ça ne faisait pas assez "femme". Je n'avais que 19 ans, tu m'étonnes, j'étais loin d'être une femme encore.

S'en est suivi l'interdiction de me maquiller, car, je cite, "j'attirais trop le regard des hommes". Pour être honnête, je n'ai jamais vu un homme se retourner sur mon passage, ce n'était que des prétextes pour me faire devenir celle qu'il voulait que je sois et avoir le contrôle sur moi.

Un jour, nous étions en voiture pour nous rendre au cinéma. Tout allait bien, on discutait de tout et de rien sur le chemin, jusqu'à ce que par malheur ma blouse glisse de mon épaule et que la bretelle de mon soutien-gorge soit visible. Ce jour-là, je m'étais pris une gifle monumentale dans la voiture. La première avant de nombreuses autres. Avant que les coups ne s'y joignent.

J'ai accepté ça pendant deux longues années. Entre la violence physique et la violence psychologique. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. J'avais même dû tirer un trait sur Jad. Ça me brise le cœur rien que d'y repenser... Mais j'étais amoureuse. Où du moins, je pensais l'être. Avec le temps, j'en suis venue à la conclusion que j'étais simplement trop effrayée pour partir. Jusqu'à ce que ce soit la fois de trop.

l'envie d'aimer à jamais - aminematueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant