Chapitre 5

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Lorsque je pose le pied à la Nouvelle Orléans, j'ai cette sensation agréable d'être de retour chez moi. Je sais que c'est étrange étant donné que je n'y ai habité que quelques mois, mais je m'y sens vraiment à ma place. Profitant de l'air frais de la nuit tombante et me réoxygénant après 10 longues heures de vol, je me hâte tout de même de récupérer mes bagages, pressée de retrouver Tom. Lorsque j'entre dans la zone ouverte au public, je l'aperçois au loin, guettant avec attention les arrivées pour ne pas me rater. Folle de joie de retrouver mon meilleur ami, je cours vers lui avant de lui sauter dans les bras.

– Tu m'as trop manqué, dis-je en le serrant jusqu'à l'asphyxie.

Lorsque je finis par le lâcher, Tom me questionne.

– Comment s'est passé ton vol ?

– Très bien. Même si j'avais oublié ce que ça faisait d'être en seconde classe, plaisanté-je.

– Eh oui madame, retour à la vie normale, me charrie-t-il à son tour. D'ailleurs, je pense qu'il va me falloir quelques explications.

– A quel sujet ? dis-je en faisant semblant de ne pas comprendre à quoi il faisait référence.

– Au sujet de ton retour si soudain. Il s'est passé quelque chose ?

Je hausse les épaules.

– Tu sais, je suis juste revenue pour l'enterrement, l'informé-je en espérant qu'il gobe mon bobard.

– T'es une grosse mito, répond-il, me faisant comprendre qu'il n'avalera pas ça.

J'hésite un instant avant de lui révéler les vraies raisons de mon retour. J'ai peur qu'il me juge. Après tout, il en aurait tous les droits.

– Bon, ok. J'ai quitté Wes, débuté-je tandis que nous cheminons vers la voiture.

Tom écarquille les yeux, visiblement surpris.

– Non ? T'es sérieuse ?

Je hoche la tête.

– On ne peut plus sérieuse.

– Pour quelle raison ?

Je me mordille la lèvre, ne sachant pas si en dire davantage ne risque pas de me porter préjudice.

– C'est compliqué, marmoné-je simplement.

Tom tente tout de même de me tirer les vers du nez.

– Faith...

Comprenant qu'il ne lâchera pas l'affaire avant que je ne lui ai tout expliqué dans les moindres détails, je finis par céder.

– En fait, il y a deux raisons. Mais c'est plutôt honteux, débuté-je un peu gênée à l'idée d'avouer mes pêchés.

– Dis moi, j'vais pas te juger.

J'hésite un instant, avant de lui confier mon secret.

– Je l'ai... Trompé.

À nouveau, Tom semble sous le choc.

– Mais non ?

– Si, si. Avec le masseur, précisé-je honteusement.

Tom réfléchit un instant.

– T'avais un masseur ? me demande-t-il, déviant totalement de la problématique principale.

– J'en avais deux, à vrai dire. Mais j'm'en suis tapée qu'un seul, hein.

– Ouf, ça me rassure, se moque t-il.

– Il s'appelle Giuseppe. Il a à peu près l'âge de Wes.

Tom m'écoute attentivement, à l'affût du moindre détail croustillant.

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