Chapitre 1

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– Votre thé, madame, m'annonce Alessandra en déposant la tasse sur mon chevet.

Réveillée brusquement par son entrée dans la chambre à coucher, je peine à émerger.

– Pour la dixième fois, appelez-moi Faith, je vous en supplie, lui demandé-je en me frottant les yeux. J'ai l'impression d'avoir 45 ans quand vous dites "madame".

– Je suis désolée madame. Ce sont les ordres de monsieur, dit-elle en ouvrant les rideaux.

Mes paupières sont à peine ouvertes que le soleil me brûle déjà la rétine. J'en profite pour constater que mon cher et tendre ne se trouve pas à mes côtés. Tiens donc, comme c'est étonnant...

– Ses ordres sont stupides, m'agacé-je un tantinet. D'ailleurs, où est-il ?

– Je crains qu'il n'ait dû s'absenter.

– Encore ? soupiré-je en me recouchant.

Alessandra, pour ne pas le mettre davantage dans l'embarras, tente de changer de sujet.

– Voulez-vous que je prépare votre petit déjeuner ?

– Non, merci. Je n'ai pas très faim.

– Très bien. Je m'en vais préparer le petit salon dans ce cas. Je viendrai vous chercher lorsque Giuseppe sera là.

Giuseppe est le masseur que Wesley rémunère pour occuper mes journées, et espérer me trouver détendue lorsqu'il rentre du travail. Je ne me rappelais plus que je l'avais booké aujourd'hui. Finalement, ça ne tombe pas si mal que Wesley ait dû partir.

– Pas la peine Alessandra, prenez votre matinée, je vais me débrouiller.

– Vous en êtes sûre ? Je ne voudrais pas que monsieur...

Irritée par sa conciliation, je l'interromps.

– Vous voyez un "monsieur" quelque part ? Personnellement, non. Et si c'est comme d'habitude, il va revenir à 22 heures, ou peut-être même 23 heures ce soir, donc vous avez le temps, lançé-je avec une ironie à peine perceptible. Il fait beau, alors allez profiter un peu des extérieurs.

– Je vous remercie madame, à tout à l'heure, me dit-elle en quittant la pièce.

Je bois alors quelques gorgées de mon thé, puis me lève afin de prendre une douche avant mon massage hebdomadaire qui, vu mon état mental, risque de devenir quotidien. Je rejoins donc la salle de bain adjacente à ma chambre, puis me glisse sous l'eau brûlante, afin de me détendre un peu. La tête sous l'eau, je commence à imaginer ce que je vais bien pouvoir faire de ma journée, ayant initialement prévu de la passer avec Wes. Je me suis fait une raison, il ne reviendra pas de la matinée, sûrement pas de l'après-midi et concernant la soirée, je reste sceptique. Une fois douchée, j'enfile un string et un peignoir en satin blanc qu'il m'a ramené d'un de ses nombreux "voyages d'affaires" - le peignoir, pas le string - puis traverse nonchalamment le long couloir avant d'atteindre l'imposant escalier en marbre orné de dorures. Je descends ensuite jusqu'au petit salon, dans lequel je trouve Giuseppe, déjà prêt à démarrer.

– Oh, bonjour, sursauté-je, surprise de le trouver ici. Je ne savais pas que vous étiez déjà là.

– Votre gouvernante m'a fait entrer. Comment allez-vous ?

– Ça pourrait aller mieux. Mais bon, ça pourrait aussi être pire.

– Je vous laisse vous installer, je reviens dans un instant, dit-il en se dirigeant vers son matériel.

Cachée par le paravent, je fais tomber mon peignoir à mes pieds et retire mon string, avant de prendre place sur la table, totalement nue. Je dépose alors ma tête sur mes avants bras, et positionne une petite serviette sur mes fesses, avant d'entendre Giuseppe revenir.

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