Alexa fut présentée à Fred par Ryan. Un jour, à la fin des cours, Ryan proposa à Fred de l'accompagner. Ryan avait une idée derrière la tête, être seul avec Liv tandis que Fred occuperait Alexa qui était la cousine de Liv.
_Salut, moi c'est Fred.
_Salut, Alexa.
_Tu es très belle tu sais?
_Oui, je sais. Merci.
_Est-ce que tu crois que l'on pourrait se revoir?
_Oui, si tu veux.Les premières étincelles venaient de prendre feu, le courant venait de passer entre Fred et Alexa. Elle était d'une beauté inouïe mais cela n'avait pas grand effet sur Fred qui ne comprenait toujours pas ce qu'était l'amour. Pour lui, rencontrer cette fille et pouvoir lui adresser la parole sans trop trembler n'était bon qu'à augmenter sa cote de popularité auprès de ses camarades de classe et aussi auprès des autres filles du lycée. Maintenant, en sortant du collège, il ne passerait pas inaperçu. Il ne voulait rien de plus avec cette fille, bien qu'il lui ait demandé s'ils pouvaient se revoir. En fait, c'était un moyen de mettre un terme à la discussion pour qu'il s'en aille.
Quelques jours après cet événement, Lambert, l'un de ses collègues et aussi l'un de ses plus vieux amis, lui fit savoir qu'Alexa avait déjà repoussé 4 garçons de sa salle de classe, qu'elle était difficile et que lui non plus n'arriverait pas à la conquérir. Mais Lambert avait oublié un détail important. Elle avait repoussé tous ces garçons parce qu'ils n'étaient pas assez "friqués". Donc, si Fred avait réussi à avoir un premier rendez-vous, cela signifierait qu'il avait fait bonne impression auprès d'elle.
Il s'arrangea avec Ryan pour organiser une prochaine sortie durant laquelle, il pourrait revoir Alexa et tenter d'officialiser les choses. Bien qu'elles étaient déjà clarifiées, car aux yeux de tous, Alexa était déjà la petite amie de Fred, cela poussait ses camarades de classe à enfin le voir autrement, à avoir un regard plus positif sur lui. On ne le voyait plus comme le "petit garçon timide qui avait peur des filles", mais plutôt comme ce grand garçon qui avait réussi à vaincre sa phobie des filles. Il voulait que cela reste ainsi et cela ne pouvait pas se faire en gardant les bras croisés, d'où la raison du rendez-vous.
_Salut, ravie de te revoir, dit-il.
_Salut, moi aussi j'en suis ravie.
_Je pourrais t'inviter à manger un morceau ?
_Oui, si tu veux.
_Ce mercredi, ça te dit?
_Non, ce mercredi je suis prise.
_Ah!... et tu fais quoi ?
_J'ai prévu un truc avec les copines.Alors la déception apparut sur son visage, il avait l'impression d'avoir sauté d'un hélicoptère et c'est dans les airs qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas de parachute.
Il devait rapidement se ressaisir et trouver un nouvel angle d'approche et faire une nouvelle proposition qui, celle-ci, ne pourra ni être contrecarrée, ni refusée._Alors quand est-ce que tu es libre?
_Ce jeudi ça ira.
_Okay, alors on se retrouve jeudi.
_Oui, mais où ?
_Ah ouais, j'ai oublié ce petit détail, attends, je réfléchis.Il se mit à trotter dans sa petite tête quel restaurant ou fast-food était assez chic pour elle et abordable pour lui. Les restaurants, ils n'en connaissaient pas beaucoup. Les fois où il avait eu l'honneur, voire même le privilège, de mettre son pied dans l'un d'eux, c'était quand son père l'y emmenait. Il fallait juste voir comment se présentait le menu avec les prix dessus afin d'être effrayé par les plats qui n'avaient pas des noms simples tels que "La pizza à la côte de bœuf" ou "les œufs aux choux de Bruxelles". En ces moments, c'était son père qui payait l'addition donc commander pour lui n'était pas inquiétant. Mais ce jour-là, c'était lui qui devrait payer, ce qui s'avérait difficile d'autant plus que c'est lui qui devait tout payer et l'argent n'est pas si facile à trouver, comme je le dis si bien : "Sans argent on ne vit pas, on survit". En faisant la somme de tout ce qu'il avait dans sa tirelire, il conclut qu'il pouvait à peine lui payer un chawarma de 3000CDF, sans compter le sien et un petit rafraîchissement, sans même parler de leur transport. Après ce jour-là, il serait sûrement ruiné.
_On pourrait alors aller au "Éros y Chloris".
_Oui, ça me va.
_Okay, alors jeudi, 13h au Éros y Chloris?
_Ouais, répondit-elle en souriant.Qu'est-ce qu'en parlant, le temps passé vite. Ils étaient enfin arrivés à la station de bus où Alexa devait prendre le bus qui la ramènerait chez elle. Ryan fit signe à Fred de donner à Alexa "un petit quelque chose" afin qu'elle paie le ticket de bus. Fred fouilla ses poches et il n'avait que 2000CDF pour lui. Il ne pouvait certainement pas donner à Alexa 500CDF. Alors il glissa sa main dans sa poche, reconnut le billet de 1000CDF qui s'y trouvait au toucher, le sortit et le lui tendit. C'est avec le sourire qu'elle prit le billet et lui fit un câlin en guise de remerciement. Cela plut à Fred qui, dans sa tête, pataugeait dans le bonheur. Mais il fut surpris de voir que la fille à qui il venait de donner l'argent pour le ticket du bus était en train d'enchaîner les kilomètres à pied.
C'était une très mauvaise impression qu'il venait de recevoir là : l'avarice l'emporte sur le bien-être.Deux jours après, soit le jeudi, jour-J du rendez-vous, Fred était prêt. Il avait déjà l'argent nécessaire pour tout gérer, il avait mis ses plus belles baskets, affiché son plus beau sourire et développé son plus beau français afin de faire sensation. Mais dès qu'il mit les pieds dans la grande cour de son collège, au loin, il put voir une barricade de parents impatients de récupérer leurs enfants à cause du climat politique instable du pays qui venait de basculer une fois de plus. Pauvre Fred, il ne pouvait échapper à l'exception, car dès sa sortie des cours, son père l'attendait à la barrière de la clôture de l'école, accompagné de sa sœur Karen. Il aurait bien voulu s'évader en cachette, mais premièrement c'était dangereux, très dangereux, car que diraient ses parents si quelque chose de fâcheux lui arrivait ? Et même si rien ne lui arrivait, le retour ne se ferait pas sans conséquences. Deuxièmement, son père l'avait déjà vu au loin et lui avait même fait signe de la main afin qu'il vienne vers eux. Il vint, s'enquit de la situation et du pourquoi de cette "venue" qui n'arrivait que très peu de fois.
_Salut papa, dit Fred.
_Bonjour, répondit-il.
Son père le conduisit jusqu'au lieu où stationnait la voiture, c'est là où se trouvait Karen._Salut Frangine, dit-il.
_Salut Frangin, ça gazouille ?
_Non, ça ennouille.
_Pourquoi ?
_J'ai un rendez-vous, et je ne pourrais pas y aller.
_Ah, je comprends.
_...
_Tant pis.C'est par ces mots ricanés que s'acheva la journée de Fred. Les jours qui suivront ne seront point du tout repos. Il fallait recontacter Alexa, ce qui s'avérait difficile puisqu'il n'avait aucun outil de communication.
Le jour suivant, il voulut la recontacter, mais il avait peur de la réaction d'Alexa. Si elle était négative, ça signifierait la fin de leur relation et 86% des fois où il pose des questions, la négation est toujours à l'honneur… Bref, au rendez-vous. Alors, il fallait discuter avec Ryan sur comment réabonner Alexa. Mais celui-ci lui apprit qu'elle était en furie après le "lapin" que Fred lui avait posé.
"Elle est très en colère", dit Ryan.
"Mais qu'ai-je fait ?", rétorqua Fred.
"Tu l'as laissée plantée là."
"Cette fille, elle n'a pas de parents ?"
"Si, pourquoi ?"
"Moi, j'en ai et hier, il est venu me chercher devant l'école. J'avais pas le choix."
"Bah, tu dois voir ça avec elle."
"Dac, à plus."
"On se capte."C'est par ces mots quelque peu durs que les deux amis se séparèrent. Fred n'avait pas l'intention de revoir Alexa avant de savoir comment elle réagirait. Il prit ses distances. Un jour, alors qu'il rentrait chez lui, il la vit et elle lui lança un regard féroce. Si féroce que Fred était décidé à couper les ponts là. Cette fille n'était certainement pas faite pour lui et c'est ainsi que la petite histoire qui venait de naître se rendormit déjà…
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Sept (7)
Teen FictionPlongez dans les aventures amoureuses palpitantes d'un adolescent de 14 ans confiné en 2020. Suivez-le dans ses rencontres passionnantes, ses grands moments d'amour et de tendresse, mais aussi dans ses peines de cœur et ses désillusions. À travers s...