Expresso Martini

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Assis à la table où il a désormais ses habitudes, avec dans son champ de vision l'entrée, l'escalier menant à l'étage et le bar, Erick continue de guetter la moindre trace ou information sur les agissements de Black et de ses hommes.

Maintenant qu'il est sûr que Black est là, il est convaincu que le personnel doit le savoir aussi. Il faudrait se rapprocher d'un des serveurs pour soutirer des informations, le plus dur étant de ne pas se faire griller. Il se méfie du cerbère qui gère l'entrée, car il n'hésite pas à mettre dehors sans ménagement quiconque tenterait de semer la zizanie dans son bar !

Il tente de sympathiser depuis plusieurs jours avec le serveur qui s'occupe de sa table.Un grand garçon au visage de marbre et au regard glacial. Il a l'air un peu plus âgé que les autres, alors il se sent un peu moins coupable de lui faire du rentre-dedans.

« Bonsoir mon joli, on se voit tous les soirs depuis quelques semaines, mais je ne connais toujours pas ton nom ! »

Delhi, son sourire froid, son regard plein de dédain, lui fait face. Il a l'habitude des vieux pervers, il sait comment jouer avec eux et les faire consommer. Il prend une voix mielleuse et condescendante : « Mon nom est Delhi, monsieur. Et comment devrais-je vous appeler ? »

À vrai dire, il se contrefout du nom de l'homme, il veut juste qu'il lâche un maximum d'argent au moment de l'addition et surtout qu'il lui laisse un bon pourboire.

« Je m'appelle Erick, je serais aux anges qu'un être aussi beau que toi dise mon nom ! »

En gardant son sourire de pierre : « Erick ? C'est un joli nom ! Alors mon doux Erick, que puis-je faire pour toi ? » Il se rapproche du vieil homme et pose sa main sur son épaule.

Delhi sait que ce genre de client aime les contacts physiques même si c'est interdit. Disons que tant que ça vient de la part des serveurs, Titus ne dit rien.

Erick trouve très agréable le poids de cette main sur son épaule, il ne peut s'empêcher de regarder les longues jambes bien dessinées du jeune homme. Dès sa première visite, il a été troublé par la beauté de ce serveur en particulier. Non, il n'aime pas les hommes ! Mais ça ne coûte rien de profiter de la vue !

Bien sûr, Gale et son œil de lynx ont vu le petit manège du flic grâce aux caméras de surveillances et montrent l'écran à son chef.

« Dès que le bar commence à se vider, fais appeler ce serveur ici », ordonne Black à son bras droit.

Quelques heures plus tard, peu de temps avant la fermeture du bar, Gale envoie un message à Titus lui demandant de faire monter Delhi dans le bureau.

Delhi est quelque peu déstabilisé, mais ne montre rien. Il se demande ce qu'on lui veut.

Black sans ménagement : « Bonjour, quel est ton nom ? »

« Je m'appelle Delhi, monsieur. » D'une voix calme.

Black : « Le client régulier de la table 5, tu le connais bien ? »

« Sans plus, monsieur, je sais qu'il s'appelle Erick, c'est tout. », répond Delhi.

Black le jauge quelques secondes, puis enchaîne : « Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Delhi, cet homme est flic. »

Voyant le regard du serveur devenir encore plus gelé qu'à l'habitude. Alors il sort une liasse énorme de billets et la fait glisser sur le bureau vers le serveur : «J'ai besoin de son silence ! »

Delhi comprend bien ce qui lui est demandé : l'homme devant lui est non seulement son patron, mais aussi un des plus gros mafieux du coin. De plus, la pile de billets devant lui est bien alléchante. Alors, de son sourire mort, il prend l'argent d'un : "Très bien, monsieur."

Il enfourne les billets dans la petite besace de service à sa taille, salue son boss et sort rapidement. Il décide de nettoyer quelques tables pour ne pas avoir l'air suspect et fonce à son casier ensuite pour cacher les billets.

Ritta lui demandera ce qu'il s'est passé et il lui répondra qu'on lui a demandé des informations sur les clients.

Tout le reste du temps le séparant de son lit, il se convaincra : « Quitte à me taper des coups d'un soir souvent mauvais, autant que ça soit rentable ! » Une pierre deux coups ! Et puis c'est pas bien compliqué de mettre un vieux pervers de flic à mes pieds, j'ai déjà eu plus coriace !

Fallen AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant