Fallen Angel

Suffering Bastard

Cette nuit encore, Erick furète dans un bar appartenant au frère White. L'ambiance est bizarrement électrique. Accoudé au bar, la tête baissée, faisant semblant d'être ivre pour écouter les conversations autour ; il a un mauvais pressentiment. Un gars le bouscule en lui glissant à l'oreille : « Tu devrais rentrer chez toi, le vieux, ça va pas tarder à barder dans le coin ! »

Erick lui attrape le bras avant qu'il ne s'enfuie et lui chuchote : « Pourquoi ? »

L'homme surpris dit sur un ton presque inaudible : « White va attaquer Black dans son repaire ! »

Sous le choc, le flic lâche le bras de l'inconnue qui s'enfuit sans demander son reste.

Erick serre les dents, une crainte immense l'envahissant, il balance un billet sur le bar, attrape son manteau et court aussi vite qu'il le peut en direction du Fallen Angel.

Ignorant son cœur et ses articulations douloureuses, chaque bouffée d'air lui brûlant la gorge, l'image de Delhi hantant la moindre de ses pensées.

Arrivé à quelques coudées du bar, par une rue perpendiculaire, les hommes en noir figés regardant un homme tenant une silhouette frêle et lui braquant un pistolet sur la tempe. Son sang se glace, cette silhouette il pourrait la reconnaître entre mille... Delhi.

Instinctivement, il sort son arme, vise la tête de l'assaillant et, grâce à ses années au service de la police, fait mouche. La tête de l'homme explose, aspergeant de sang et de morceaux de chair l'ange choqué et s'effondre au sol.

Comme un signal, le combat reprend entre les deux factions. Erick se fraie un chemin jusqu'à Delhi, lui attrape le bras et le tire dans ses bras, puis se met vite à couvert derrière une voiture.

« Ça va aller, mon chéri, tu ne risques plus rien ! Je suis là ! », rassure le vieil inspecteur au jeune homme.

Delhi, tremblant, lève son visage ensanglanté : « Erick ! » lance-t-il avant de fondre en larmes dans ses bras.

Le combat fit rage encore quelques minutes avant que les hommes de White ne soient mis en déroute par ceux de Black.

Les pavés de la rue jonchés de sang, de munitions, de cadavres et d'agonisants, Erick sort de sa cachette, Delhi fermement accroché à lui. Faisant face à Black qui fit signe à ses hommes de baisser leurs armes, son regard d'acier ne lâchant pas le gangster, il proclama :

« Pour mon aide, deux conditions ! »

Black lui fit signe de continuer.

« Premièrement : un dernier fait d'arme avant ma retraite, la tête de ton frère White sur mon tableau de chasse ! »

Faisant une légère pause : « Deuxièmement : dès maintenant, le jeune homme dans mes bras ne travaille plus pour toi. Il repart libre et ne sera plus approché, de près ou de loin, par tes hommes et toi ! »

Black garda le silence quelques secondes avant de répondre : « Accordé ! »

Erick tenta de s'écarter un peu de Delhi toujours cramponné à lui, mais celui-ci ne bougea pas d'un pouce. Resserrant sa prise, le jeune homme gémit entre deux spasmes sanglotants : « Non ! S'il te plait, n'y va pas ! Reste avec moi ! »

Le vieil homme ému dut se raisonner et fit signe au videur du bar de l'aider.

Titus arracha Delhi des bras d'Erick : « Attends-moi ! Je viendrais te chercher. Je te le promets ! », lui dit tendrement le policier.

Mais les pleurs du serveur furent amplifiés lorsque son amant lui tourna le dos pour suivre Black et ses hommes.

À l'arrière d'une berline conduite par des gangsters en direction du centre-ville, Erick pensa ironiquement : d'habitude, c'est moi qui les conduit... Au commissariat, les menottes aux poignets !