Départ

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Ça y est ! Après deux mois de congés bien mérités, le grand jour est enfin arrivé ! pensais-je en arrivant devant les grilles du lycée Simone Veil, pour la troisième et dernière année, la boule au ventre. Espérons que cette année sera aussi reposante que...

Je n'eus même pas le temps de finir mes réflexions, car un animal enragé avait sauté sur moi et plaqué violement ses paumes sur mes yeux tout en hurlant d'une voix bien reconnaissable : « C'est qui ?? ».

Haha Titouan, très drôle ! Je vois que tu n'a pas beaucoup mûri pendant les vacances, lançais-je d'une voix qui se voulait piquante. Alex et Lauren sont déjà à l'intérieur, on y va ?

Dans les couloirs, je retrouvais peu à peu mes habitudes. Des têtes familières me faisaient signe, et je leur rendait la pareille machinalement, en souriant.


Au fait ! Moi c'est Lazare ! Je suis plutôt grand, avec des yeux vert opale, d'épais cheveux bruns, et une masse musculaire qui ne dépasse pas les quelques grammes (ce qui n'est pas un choix !). Ma vie peut se résumer en quelques phrases : je ne vis que pour la musique, la bouffe et mes potes ; seuls réconfort dans une vie merdique, avec une famille chaotique et un mental au raz du sol. Je ne vois en moi pour l'instant aucun avenir, rejetant encore l'idée de devenir un jour adulte, et ce n'est pas les appréciations sur mes bulletins qui vont aider les choses. Mes potes, véritables pépites dénichées quelques années auparavant, c'est :

Titouan, le débile du groupe (parce que oui il y en a toujours un) qui consomme du café comme toute personne normale boirait de l'eau ; Alex, qui tient un bar gay à côté du lycée et qui est le genre de personne capable de redonner l'énergie nécessaire en toute situation ; et enfin Lauren, ma petite sœur de cœur, un peu rebelle et parfois vraiment chiante avec son côté écolo à deux balles.

On a tous 18 ans, à part Lauren qui en a 17, conséquence d'un enjambement de classe vraiment douteux.

Justement, voilà le reste de la troupe à quelques mètres. On ne s'était pas revu depuis notre nuit blanche à s'enfiler les épisodes de STAR WARS (une vraie pépite vous en conviendrez) les uns après les autres, le ventre torturé avec tous les pots de Cookie Dough avalés.

Nos retrouvailles furent interrompues par un appel au haut-parleur nous invitant à rejoindre notre classe.

Lors des discours sans intérêt de Madame Guéïanot, prof d'histoire servant en même temps de prof principale, je remarquai qu'une fille assise au rang à ma gauche m'observait fixement. Je lui souris et détournas le regard, feignant écouter le blabla nous informant que l'année de term était cruciale pour le post-bac, etc etc. A ma plus grande surprise, les doux yeux amande de la fille se détournaient parfois en ma direction. Je me mis alors à l'observer à mon tour, intrigué. Mais elle est méga belle ! Elle avait des cheveux châtains, retenus en arrière par un stylo, des bracelets de toutes les couleurs et un T-shirt RADIOHEAD... voilà au moins un point commun : elle aime la bonne musique, fis-je, amusé.

Dans ma classe, il n'y avait personne que je connaissais, hormis un mec de seconde se nommant Maxime, de mémoire. Mais ce n'est pas avec lui que j'allais passer le reste de l'année ! Ce n'est qu'un type qui cherche à se faire remarquer et à provoquer le rire de l'assemblée quand l'occasion se présente, doté d'un maigre vocabulaire plutôt orienté «pute», «salope» ou encore «pédé».

Je méditais sur la façon dont j'allais passer le reste de l'année, lorsqu'un groupe de gars vint me voir, me demandant si je voulais sympathiser. Le reste de l'aprèm en leur compagnie fût très agréable. Tous étaient très sympas. Puis la dernière heure fût dédiée à d'autres futiles explications, au fameux jeu méga gênant où l'on doit se présenter devant la classe, ou encore à la photo de classe. Là encore pas spécialement une partie de plaisir.

Noam : Ca te dirait de venir boire un pot avec nous ? me proposa-t-il en rangeant ses affaires.

Je vis que la fille de tout à l'heure, à ses côtés, me souriait, m'invitant à accepter. C'est donc ce que je fis.

Peu après, on était attablés au Taquet, sirotant notre mojito. Je pus parler à la fille-du-rang-de-gauche, qui s'appelle en réalité Justine Amidala. Un sentiment déroutant s'empara de moi et je ne pus m'empêcher de rougir.

Peu après, je me retrouvais chez Titouan à manger des pâtes (mal cuites en plus).

Alex : Mmh, c'était comment aujourd'hui ? fit-il entre deux bouchées

Lauren : Du délire ! Y'a un gars dans ma classe qui a enfermé la prof à l'extérieur de la classe

Titouan : Ça va, ça va

Finalement, cette rentrée n'était pas si terrible, songe-je en acceptant la demande de suivi de @jujustine_ .

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