Soirée

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Devant le miroir, j'observais mon reflet.
Ma chemise était-elle bien mise ? Mes cheveux bien coiffés ? Tout est nickel, alors il ne reste plus qu'un pschitt de parfum...

J'ai tellement hâte !
Mais laissez-moi vous expliquer. La semaine dernière, Noam est venu m'inviter à sa fête d'anniversaire de ses 20 ans. Il m'a dit d'inviter d'autres gens puisqu'il voulait passer une soirée inoubliable. Mais le plus important : il a supplié ses parents de louer le manoir de la ville, réservé pour des grandes occasions... et bien sûr il l'a eu (je vous laisse imaginer le prix) !!
Il y aura tout le monde : Alex, Titouan, Vasco... et même Justine ! Lauren avait aussi accepté de venir, après avoir insulté son futur hôte de « tête de bite ». Aurait-ce un lien avec leur aventure en primaire, qui a très mal terminée ? Je ne sais pas mais je ne suis pas là pour penser à ce genre de conneries. Je n'avais plus que Justine en tête désormais.

Ça faisait bien longtemps que je n'étais pas allé à ce genre de fête. Et puis pas de soucis à avoir parce que  comme on n'est vendredi, j'aurai tout le week end pour cuver.

Il y avait déjà des tas de voitures alignées sur le parking. Je cherchais un visage familier du regard, et vit un grand maigre roux sortir d'une voiture.

Lazare : Titouan ! Oh ! Titouan !!!

Aucune réaction.

Lazare : J'te jure, il a de la merde dans les oreilles, c'est pas possible. Quel olibrius ! remarquais-je avant d'hurler de nouveau :
Titouan !!! Derrière toi abruti !

Enfin l'ado mou se retourna, avant de me sourire.

Quelques instants plus tard, après l'accueil de Noam, et les moments passés à rire tranquillement autour d'une bière ; de la musique tech bien lourde comme il faut commença à sortir des enceintes. Çela eut l'effet d'un ouragan dans mes oreilles, mais ne m'empêcha pas de m'élancer sur la piste, mes compagnons à mes talons.
Mon corps entier commença à bouger au rythme rapide des basses. Bientôt le tournis me gagna, et je fus obligé de regagner le bar. Par chance, Justine était installée là, sûrement pour les mêmes raisons.

Lazare : Tiens, salut ! Toi non plus ne tiens pas beaucoup ce genre de musique ?

Justine : Non moi je suis plutôt Bach et Chopin ! me glissa-t-elle avant de s'élancer sur la piste en me faisant signe de la rejoindre.

La musique changea plusieurs fois, avant de passer brusquement au stade du slow, sous les sifflements de la foule.
Sans réfléchir, je pris Justine par la taille. Ses yeux vifs étaient plantés dans les miens.
Le sourire aux lèvres, essayant de paraître le plus stylé possible, j'enchaînais les techniques de base. Et hop ! je la fis tournoyer sous mon bras, et hop ! elle fit de même avec moi. Nos pas de danse étaient plutôt bien enchaînés, une première pour moi.
J'observais alors ma partenaire. Ce soir, elle avait opté pour une robe rouge, allant de pair avec son rouge à lèvre qui me faisait craquer. Ses cheveux étaient serrés en arrière par une pince, comme le jour de la rentrée.
Lauren et Titouan nous rejoignirent danser. Nous passâmes alors un long moment à nous ambiancer sur de la musique plus dynamique.
Mais où était Alex ?

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Au même moment, Alex n'avait qu'un seul but : trouver le garçon dont il n'avait pu arrêter de penser une seconde...
Ses yeux cherchaient, cherchaient. Mais ne trouvaient rien.
C'est alors qu'il le vit. Vasco se tenait debout devant lui, majestueux comme un lion. Il tenait un verre à la main, mais il était difficile d'en distinguer son contenu. Il était en train de danser étrangement et arborait un sourire bête, si bien qu'on aurait dit qu'il avait consommé autre chose.

Alex : Salut !
Vasco : Oh salut !
Alex : ...Tu veux qu'on aille dans un endroit un peu plus calme ?

Vasco lui fit comprendre qu'il n'entendait pas, alors Alex désigna le balcon.
Son interlocuteur fit oui de la tête.

Penché dans le vide, retenu par la rambarde, les deux garçons se regardaient les yeux pétillants (sûrement à cause du changement de luminosité).
Vasco avait vraiment le don d'exciter Alex au plus haut point. C'est ainsi que, sûr de rien, il tenta de se pencher vers Vasco pour y déposer un baiser sur ses lèvres. Quand il s'écarta, content de lui, Vasco était affolé.

Vasco : Ohh... Je suis pas... je ne suis pas

Alex rougit immédiatement, hésitant à partir.

Alex : Tu n'es pas...quoi ? l'incita-t-il à répondre, faisant semblant de ne pas comprendre.

Vasco : Je ne suis pas gay, lâcha Vasco après un effort semblant insoutenable.

Alex s'excusa puis partit. Il sentit les larmes monter. Pourquoi avait-il été aussi bête ? Bien sûr, il s'était encore fait des idées. Tout cela aurait été trop beau.
Il se dirigea alors aux toilettes pour se rincer le visage. Il resta ainsi plusieurs bonnes minutes, rejetant son stress, sa colère et sa peine.
Alors qu'il se décidait enfin à rejoindre le groupe, la porte s'ouvrît brutalement sur Vasco.
L'expression sur la figure de l'ado avait changée.
Impassible, il se jeta sans demander son reste sur Alex, et l'embrassa voluptueusement.

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