Les quatre éléments

Chapitre 8-Saule

Annonce importante: je vais écrire deux ou trois chapitres au présent pour voir si je préfère écrire au présent ou au passé simple et ensuite je verrai lequel je préfère.

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J'entends la Sadique siffler et les pas des orphelins qui courent derrière moi. Heureusement, j'ai toujours été bon à la course. Je tourne à gauche, sans trop prendre le temps de regarder où je vais. De toute façon, il n'y pas d'issue que je connaisse. C'est maintenant ou jamais que je dois trouver une sortie. Mais je n'ai pas beaucoup d'espoirs. J'ai passé des heures à chercher une sortie, passant l'orphelinat au peigne fin. Mais je n'ai rien trouvé, évidemment, car sinon je serai entouré d'une famille aimante et heureuse et La Sadique, la Machiavélique et l'Irascible seraient derrière les barreaux, et depuis belle lurette. Que faire ? Mes muscles commencent à me fait mal et mon souffle est saccadé. Je sens que mes poursuivants gagnent du terrain, Christophe sûrement en tête. Quand j'aperçois les toilettes des garçons, je m'engouffre dans la cabine et ferme le verrou à toute vitesse. Mon cœur bat à mille à l'heure. Les pas des garçons se rapprochent et je demande combien de temps il me reste à vivre. Je me précipite sur la fenêtre et l'ouvre, espérant qu'elle donne sur la rue. Bien évidemment, je sais très bien qu'elle donne sur un mur de béton, mais j'imagine que quand on va bientôt mourir ou subir une correction exemplaire, on peut se permettre d'espérer. J'entends Christophe hurler:

"STOP !!!"

Je frissonne. Il ne doit être qu'à une dizaine de pas de moi.

"Je vais aller voir vers les dortoirs avec vous, annonce-t-il d'une voix impérieuse en pointant du doigt des orphelins que je ne peux pas voir. Vous, vous allez fouiller vers la salle à manger, quant à vous, vous aller annoncer aux Trois Horribles que nous n'avons rien trouvé. Et vous trois, fouillez vers ici. Exécution !" beugle-t-il.

Ma mort est assurément imminente, et rien ne peut me sauver. Je n'ai aucun espoir d'affronter trois garçons à la fois et de les mettre K.O. pour m'échapper. Et même si j'y arrivais, je ne pourrai pas sortir de l'orphelinat. Peut-être même n'y-a-t-il pas de sortie.

Mais si. Il y en a forcément une. Où la Machiavélique, l'Irascible et la Sadique trouvent-elles de la nourriture pour nous nourrir, dans ce cas ? Il y a forcément une sortie. Mais où ?

J'entends les orphelins courir vers l'endroit où ils sont assignés, et des garçons, trois normalement, selon les ordres de Christophe, se dirigent vers les toilettes où je suis enfermé.

Où peut être cette sortie ? J'ai fouillé tout ce que je pouvais, touché tout les murs pour découvrir un éventuel passage secret, regardé dans toutes les fenêtre et fouillé minutieusement chaque recoin de l'orphelinat. Je commence à désespérer. Et je me souviens...

Il existe une porte. Que je n'ai jamais pu ouvrir. Une porte toujours fermée à clé. Une porte. Qui donne sûrement sur... je ne sais pas quoi. Mais j'ai l'intuition qu'il faut que j'aille à cette porte. Après tout, mieux vaut avoir un objectif, même désespéré, qu'attendre sans but la mort. Mais il faut d'abord que je sorte de ces toilettes indemne.

Soudain, la poignée s'agite dans tous les sens. Je sursaute.

"SAULE !!!" hurle une voix.

Je suis incapable de bouger, de penser, paralysé par la peur.

"Je vais aller chercher des outils et des garçons pour démolir cette porte, Gabriel," déclare une voix.

Cette phrase m'apprend trois informations: premièrement, qu'il faut que je me dépêche de sortir parce qu'après l'arrivée des garçons et des outils, je ne pourrais pas faire grand-chose, deuxièmement, qu'un de ceux que je devrais battre pour sortir d'ici s'appelle Gabriel (je le connais, il n'est pas très costaud), et troisièmement, que je capable de réfléchir dans les pires situations. J'entends les pas de celui qui a parlé s'éloigner, et Gabriel, je pense, me parle: