Mais... Cet idiot, Braise, est détestable ! Je n'ai jamais détesté quelqu'un aussi vite ! Pourquoi n'est-il pas aimable ? Je n'ai presque pas envie de lui donner une seconde chance... Mais tout le monde en mérite une. Je voulus aller lui reparler mais il n'était plus là. J'essayai de le chasser de mes pensées pour profiter de ma victoire et marchai vers la foule. Les derniers arrivaient, le souffle court. Je me frayai un chemin dans la foule pour mieux voir. Qu'étais-je censée faire ? Quand le dernier fut arrivé, on nous emmena dans des vestiaires, où nous échangeâmes nos habits trempés de sueur contre des vêtements propres. Je démêlai mes cheveux et enfin, des adultes ouvrirent des stands. Je commandai une crêpe au sucre avec une bouteille de jus de fruit. Malheureusement, il n'y avait pas de soda. J'haussai les épaules et me dirigeai vers la fontaine. Je m'arrosai le visage et but longuement, comme si ma vie en dépendait. Je mangeai bus je jus, mangeai la crêpe et ne résistai pas à l'idée d'en commander une seconde. Mais une énorme queue de plus de quinze mètres s'était formée et je songeai que la crêpe ne valait pas qu'on reste debout deux heures en attendant que la file diminue.
Voir des collégiens avec leurs amis me brisa le cœur. Mes parents n'étaient pas venus me voir, ils travaillaient, quant à ma sœur, elle devait être en plein contrôle d'histoire à se fouiller les méninges en essayant de se rappeler la date de la prise de la Bastille par le peuple.
Je suis arrivée dans ce collège il y a trois jours. Auparavant, j'habitais dans un petit village à la montagne. Mes parents, ma sœur et moi menions une existence parfaite. Il neigeait souvent mais l'été, les montagnes étaient verdoyantes et idylliques, c'était magnifique. Mon père m'emmenait souvent trottiner de longues heures dans la montagne. Ça doit sûrement expliquer mon endurance.
Ma sœur et moi allions dans des écoles modestes. Tout le monde se connaissait au village. Mes parents, boulangers, gagnaient juste assez pour bien vivre. Puis tout a changé. Il y a un mois, une avalanche gigantesque a décimé la moitié du village. J'avais été très choquée. Heureusement, j'étais en promenade avec mes parents et ma sœur dans le froid glacial et l'avalanche est passée très loin de nous. La mort dans l'âme, les survivants ont dû tout réparer. Même les plus jeunes ont dû participer. Avant même que la reconstruction soit terminée, certains parents sont partis. Mes parents ont décrété que la montagne était bien trop dangereuse pour moi et ma sœur et que nous allions aller en ville, très loin de ce village endeuillé. En plus, il y aura de grandes écoles, a ajouté ma mère. J'ai protesté. Je voulais rester là-bas. J'avais des amis. La ville allait être horrible et d'une puanteur insupportable. Mais mes parents n'ont pas cédé. Nous avons fait nos bagages et sommes partis. J'ai l'impression d'avoir été déloyale à mon village en ne terminant pas la reconstruction du village.
Bref, nous sommes arrivés ici, dans cette ville atroce. Les passants sont méchants, je n'ai pas le même accent qu'ici, ce qui est dérangeant, sans compter que le programme est bien plus difficile et varié qu'à mon cher village dans les montagnes. Mais j'imagine qu'avec le temps, je m'accommoderais. Au moins, mes parents ont accepté de retourner rendre visite au village... Tous les deux ans. Bon, c'est déjà ça.
Je ne savais pas trop ce que j'étais censée faire. Pouvais-je rentrer chez moi ? Soudain, on m'agrippa l'épaule. Je me retournai brusquement. Trois filles se tenaient devant moi. Elles devaient être en troisième.
« Bonjour, lâcha la plus grande.
-Bonjour, » répondis-je du ton le plus aimable possible.
Je sentais que je ne pouvais pas leur faire confiance. Elles m'avaient agrippé l'épaule.
« Comment tu t'appelles ?
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Les quatre éléments
ParanormalLune, Crystal, Braise, Saule. Quatre adolescents, les plus différents qu'on puisse imaginer. Un jour, un homme mystérieux les invite à le suivre dans les Cinq Cités, cinq peuples aux pouvoirs différents, et leur apprend qu'ils font partie d'une étr...