ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙 : Pensées et Mélancolie

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Angleterre, Mai 1840

~𝔹𝔼𝔸𝕋ℝ𝕀𝕏~

Nous sommes le 16 mai. Cela fait officiellement 5 ans maintenant que mon père a disparu lors d'un voyage maritime. Les souvenirs de cette terrible journée me hantent encore, c'était, une journée, étrangement chaude, mais pas une chaleur normale, c'était une canicule étouffante.

Je me rappelle combien il m'était dur de gorger mes poumons d'air ce jour-là. Je venais pourtant de prendre un bain frais et j'avais ouvert toutes les fenêtres qui donnaient sur la forêt, mais rien à faire, une vraie fournaise.

J'entendais soudain des coups précipités et insistants sur notre petite porte en bois tendre. Ma mère était dans son bureau, c'est donc moi qui devait aller ouvrir. Je tombais nez à nez avec un visage en nage à cause de la sueur et qui ne m'était pas inconnu, Thomas le maître d'équipage et bras droit de mon cher père.

J'étais légèrement surprise de l'absence de ce dernier vu l'état de Thomas, mais cela ne m'inquiétait pas plus, car mon père, lors de ses retours, en tant que fils attentionné, passait d'abord voir mes grands-parents.

C'est seulement lorsque Thomas se mit à hurler qu'il devait voir ma mère que je commençais à sérieusement ressentir une boule au ventre. Cette dernière accourut en entendant le bruit.

Je ressens encore le sentiment de douleur qui s'ensuivit. C'est comme si mon cœur se perçait et que toutes les émotions positives s'en échappaient. Ne restaient que la douleur, la peur, l'angoisse, la tristesse et bien d'autres encore plus sombres.

- Béa ! C'est l'heure du dîner Darling, viens manger !

C'est la douce voix de ma sœur aînée, Abigail, qui me sortit de ma torpeur. Je lui répondis aussitôt :

- Je n'ai pas très faim, je mangerai plus tard, ne m'attendez pas.

Je la sentis hésiter à entrer derrière la porte avant de se raviser, ma sœur savait que je ne m'étais toujours pas faite à l'idée de ne plus jamais revoir celui qui était le pilier de ma vie et que j'aimais rester seule. Je remarquais alors mon reflet dans ma glace et vis mes joues baignées de larmes sous la caresse des rayons solaires, dorés et tièdes qui s'infiltraient dans la pièce. J'avais encore pleuré.

Je me perdis dans la contemplation du paysage au-dehors. J'aperçus mon chien Captain, que j'avais nommé ainsi en l'honneur de mon père, courir après les canards. C'était une activité dont il ne se lassait pas. Le jour où mon père me l'avait offert est encore gravé dans ma mémoire. Il ne nous avait pas prévenu de sa venue afin de m'en faire la surprise pour mes 14 ans. Si j'avais su que c'était la dernière fois que je le voyais.

Et voilà, je recommençais. Tout me ramenait à mon père. Je ne pouvais pas passer un seul instant sans songer aux merveilleux instants que nous avions partagés. C'était la personne avec qui j'étais la plus proche malgré ses longues absences. Nous étions si complices.

***

Après de longues minutes à pleurer, j'avais une migraine forte et les yeux gonflés, je décidais de sortir un peu de mon antre afin de me rafraîchir le visage et de manger un peu, car l'odeur familière de bouillon aux légumes n'avait cessé de chatouiller mes narines.

Depuis le couloir, je percevais des éclats de voix fluettes et gaies de mes trois neveux qui provenaient de la cour. Je ne pus m'empêcher de sourire en pensant à la belle-famille que ma sœur et son ami d'enfance avaient formée. J'avais toutefois - et j'en ai honte - un léger pincement au cœur en me disant que mes neveux avaient toujours un père à leur côté.

Je décidais de chasser ces pensées sombres et d'aller manger en vitesse, car cet après-midi ma sœur allait repartir chez elle et je devais aider ma mère à gérer certaines affaires.

J'ai toujours été fière de ma mère, elle faisait partie de ces rares femmes dans notre société qui savaient être fortes et avaient la chance de travailler, elle menait en outre son commerce d'une main de fer et était respectée pour cela. Elle recevait beaucoup de représentants importants des commerçants qui souhaitaient tisser des liens. Nous allions d'ailleurs avoir une visite importante aujourd'hui d'après elle. Il me fallait être prête.

***

Je venais de finir de me préparer lorsque j'entendis le hennissement de chevaux et les roues d'une voiture rouler sur le chemin qui menait vers ma maison. Cela devait être notre fameux invité.

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Salut à tous ! Cela fait trois jours que je m'échine sur ce premier chapitre (c'était d'ailleurs très plaisant.), j'espère donc qu'il sera à la hauteur de vos attentes !

N'hésitez pas à me faire vos retours et me dire ce que vous en pensez !

J'accepte même les critiques négatives (respectueuses) qui pourront m'aider à m'améliorer.

Merci à @iam-estrella et @Diodones qui ont eu la gentillesse de me donner leur avis sur le début de mon travail et qui m'ont permis(e)s d'avoir un peu plus confiance en moi.

Gros bisou à vous <33 !!

~Xiomara JASPEA~

Looking for him [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant