Angleterre, Mai 1840
~𝔼𝕍𝔸ℕ𝔻𝔼ℝ~
Ce qui me servait de géniteur et moi venions d'entrer dans un grand vestibule. Il était à la fois majestueux et accueillant. C'était un véritable chef-d'œuvre de l'architecture victorienne, alliant élégance et modernité. Les murs en bois sculpté et doré, les lustres en cristal, et le sol en marbre poli créaient une atmosphère imposante. Les tableaux encadrés et les vases de fleurs ajoutaient une touche de charme et de fraîcheur.
J'aurais pu continuer à me perdre dans mes contemplations, si... Elle n'était pas apparue... Je venais d'apercevoir une créature angélique qui entamait sa descente des escaliers de marbre blanc. C'était une jeune fille aux cheveux noirs comme le jais, ondulés et volumineux, à l'aspect soyeux.
Elle venait d'arriver à notre hauteur lorsque notre hôte prit la parole :
- Voici ma fille cadette Béatrix.
À l'instant même où son prénom franchit ses lèvres, je fus pris dans une sorte de béatitude. Je ne pouvais pas rêver mieux, "Celle qui apporte le bonheur", il lui allait comme un gant.
Je tentais de l'observer sous cape, mais je sentais son regard sur moi et je n'osais pas le croiser. Toutefois, j'avais eu le temps de contempler son visage... Et... Oh Seigneur ! Quel charme !
Ses yeux de biche aux longs cils étaient d'un bleu azur éclatant et pétillant. Ils venaient illuminer son beau visage nacré aux joues rosées qui y apportaient une note délicate. La couleur de ses lèvres venait rappeler celle de ses joues légèrement rebondies qui conservaient une trace enfantine. Elles étaient asymétriques, mais c'est ce qui créait tout son charme. Son petit nez retroussé et parsemé de tâches de rousseur à peine visibles lui donnait un air de défi.
Je fus interrompu dans ma rêverie par la voix de mon père qui souriait de toutes ses dents :
- Enchanté de faire votre connaissance mademoiselle Taylor.
Je ne pus résister à l'envie de le regarder avec un dégoût très visible. Mais heureusement qu'il avait eu la bonne idée de ne pas se tourner vers moi.
Mrs. Taylor questionna alors mon père sur mon identité, ce à quoi il répondit que j'étais son fils sans prendre la peine de masquer sa déception de m'avoir comme progéniture.
Les deux dames me saluèrent d'un léger mouvement de tête. Cela pourrait paraître idiot, mais ma première interaction avec Béatrix fut comme une explosion dans mon cœur. Je me mis à sourire jusqu'aux oreilles. Elle avait vraiment réussi à m'ébranler comme personne avant elle. J'espérais que sa beauté intérieure serait égale à celle extérieure.
Mrs. Taylor interpella alors sa fille :
- Béatrix, fais donc visiter notre jardin à Mr. Evander et faites plus ample connaissance pendant que je règle certaines choses avec Mr. Adams.
- Tout de suite, mère. Répondit-elle de sa belle voix douce et suave.
Elle se dirigea aussitôt vers l'une des grandes portes-fenêtres du vestibule, laissant flotter derrière elle des effluves de lavande qui me faisaient tourner la tête. Je la suivais avant d'être ébloui par la beauté des lieux. Partout, des arbres fruitiers, des buissons fleuris et des parterres de roses, de lilas et encore... Cela contrastait vraiment avec ma demeure austère, mon père était avare et n'avait que faire du jardin. C'était ma mère qui s'en occupait autrefois, mais plus maintenant, il le lui avait interdit.
Béatrix m'interpella au beau milieu de ma contemplation du lieu féerique pour me lancer sèchement :
- Écoutez, je vais être franche, je ne vous apprécie absolument pas, ni vous, ni votre père qui respire la suffisance. Pas besoin de jouer votre comédie avec moi, cela ne servira à rien. Merci donc de ravaler vos faux sourires et au passage, évitez les regards de dégoût dirigés à ma mère, je ne suis pas du genre à me maîtriser très longtemps.
Je m'attendais à tout sauf à cette réaction.
Qu'avais-je donc fait ?
- Je... Je ne comprends pas ou vous... Voulez en venir ? Je... J'éprouve vraiment de la sympathie envers vous et votre mère. Je suis dé... Désolé, si j'ai fait quelque chose de déplaisant, je vous assure que ce n'était pas voulu. Balbutiais-je gêné.
Je ne voulais pas bafouiller autant et montrer ma peur, mais je sentais déjà des larmes me monter aux yeux. J'ai toujours été trop sensible, surtout depuis que la santé de ma mère a commencé à se dégrader. J'en ai honte. À mes 20 ans, être aussi susceptible et si facilement déstabilisé.
Ma vue commençait déjà à se brouiller malgré mes efforts pour garder une contenance. Je sentais sur moi le regard de Béatrix, j'y sentais un mélange d'étonnement et de méfiance.
J'essayais de penser à autre chose, mais c'était trop tard, des larmes chaudes et salées dévalaient déjà mes joues à flots. Je ne pouvais pas rester là, c'en était trop, je venais de me ridiculiser. Je m'enfuis alors entre les arbres et débouchais dans la forêt. Je me mis à suivre un petit chemin et à m'entraîner à respirer doucement. C'était ma mère qui me l'avait appris depuis mon plus jeune âge pour calmer mes pleurs et éviter que mon père ne redouble de violence lorsqu'il me frappait.
Je réussis lentement à me calmer, alors j'observais les alentours, il y avait une petite famille de lapins bruns. Les lapereaux sautillaient et leurs parents étaient assoupis. Les rayons du soleil dansaient sur leur pelage. J'aperçus alors un détail qui m'avait échappé, il y avait comme un bout de tissu bleu qui dépassait derrière un buisson. Je m'apprêtais à y jeter un coup d'œil lorsque j'entendis mon nom au loin.
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Saluuuuut !
Je poste ce chapitre en espérant vous trouver en très bonne santé ! J'espère que vous passez de merveilleuses vacances.
Du coup, vous en pensez quoi ? (Si quelqu'un lit mdrr)
Enfin un début de romance ? 😳😍
Evander est trop susceptible 😢 ? Et Béatrix, peut-être un peu (trop) parano 😬 ?
Je vais introduire un nouveau personnage au prochain chapitre à votre avis garçon ou fille ???
Gros bisouuu <333 !
~Xiomara JASPEA~
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Looking for him [EN PAUSE]
RomanceAu 19e siècle en Angleterre, Elle, Béatrix Taylor, 19 ans, détruite par la disparition subite de son père 5 ans auparavant. Lui, Evander Adams, 20 ans, détruit par son géniteur depuis la disparition de son frère ainé 19 ans auparavant. Haine, Avers...