ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚 : Cauchemars et Tourments

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Angleterre, Mai 1840

~𝔼𝕍𝔸ℕ𝔻𝔼ℝ~

Un silence de mort. Seuls ses cris de douleur résonnaient sur les murs. Elle était de dos pourtant, je voyais son visage blême devant moi, les yeux exorbités, la bouche hurlante. Des larmes chaudes dévalaient sur ses joues. Elle m'implorait de l'aider. Mais comment le pouvais-je ? Je n'arrivais pas à bouger, ni à parler. J'avais l'impression d'être emprisonné dans un étau de fer, j'étouffais et l'air me manquait. Elle gémissait :

- Ev...Evan...Au secours..argh..arrête-le

Mon pouls s'affolait, ma respiration était saccadée. Je voulais parler, mais je ne pouvais pas, et puis... même si je pouvais qu'allais-je lui dire ? Que tout allait s'arranger ? Qu'elle irait bien ? Je la vis alors s'effondrer. Il tourna son horrible visage vers moi, il était enragé, ses yeux, injectés de sang, roulaient dans leurs orbites. Il émettait des sons que je n'arrivais pas à déchiffrer. Peut-être me parlait-il ? Je n'en savais rien, j'étais trop occupé à m'inquiéter de la distance entre nous deux qui s'amenuisait dangereusement à mesure qu'il s'approchait. Sa main s'approchait insidieusement, glissant avec une lenteur presque caressante.

Elle finit par s'abattre sur moi.

- ARGHHH !!

J'ouvrais doucement les yeux, perdu et ébranlé. Je regardais autour de moi à la recherche de ce bruit qui m'avait percé les tympans avant de comprendre. C'était en fait ma propre voix qui avait retenti. Je me rappelais alors que j'étais dans la voiture en sa compagnie pour sa visite importante. Tss...Il n'avait pas daigné lever les yeux, plus occupé par ses documents que par la présence de son propre fils. De toute manière, cela ne m'étonnait pas, ce n'est pas comme s'il m'avait jamais accordé ne serait ce qu'un peu d'importance.

Je songeais encore à cet horrible cauchemar que je venais de faire. Ce n'était jamais très différent. Je rêvais de mon père en train de la torturer. Chaque instant passé avec lui était comme une torture, il ne m'inspirait que du dégoût. Je haïssais sa voix nasillarde et mesquine, son toucher répugnant qui semblait envahir chaque parcelle de mon être.

La promiscuité de nos échanges me laissait un goût amer dans la bouche, une sensation d'étouffement qui me rongeait lentement. Chaque contact involontaire était une violation de mon espace personnel, amplifiant le sentiment d'oppression et d'impureté. Je cherchais désespérément à m'éloigner de cette proximité indésirable, à me libérer de cette contiguïté toxique qui souillait mon existence.

Un père hein ? Me considérait-il au moins comme un relatif ? Je l'observais avec répulsion. C'est à ce moment-là qu'il leva la tête vers moi. J'observai son visage repoussant qu'il s'efforçait malgré tout d'entretenir. Ses yeux étaient bouffis, il était mal rasé, et, même si personne ne l'aurait remarqué, moi, je sentais son odeur, une odeur âpre, celle de la mort.

- Je te dérange ? Me siffla-t-il.

Je pris mon temps pour le provoquer, savourant l'instant, avant de répondre du bout des lèvres, un sourire narquois, luttant contre mon désir ardent de lui cracher à la figure :

- Je vous contemple seulement père.

- Penses-tu que je suis sot ? Je te conseille vivement d'effacer ce sourire insolent de ton visage avant que je ne te le retire par la force. Tu as de la chance que je sois sur le point de conclure une bonne affaire, c'est pour cela que je suis aussi patient avec toi misérable créature. Déclara-t-il.

- Je me disais bien qu'autant de patience était étrange. Vous n'étiez pas comme d'habitude mon père. Répondis-je.

- Tu ferais mieux de te taire immédiatement, tu me connais bien, lorsque je suis en colère ! Je peux t'éliminer sans soucis cela ne me troublera en rien, et cela ne sert à rien de m'appeler père, tu sais bien que je ne te considère pas comme un fils ! Tonna-t-il.

- Je sais bien que vous en êtes incapable, vous n'avez qu'un héritier. Mordais-je en espérant avoir touché le point sensible, mais c'était très mal le connaître, j'aurais vraiment dû me taire.

- Tu crois ? Ne me suffirait-il pas d'adopter quelqu'un ? Ce n'est pas ta mère inefficace qui risquerait de s'y opposer, tu ne crois pas ?

Cela n'aurait pas dû m'affecter, mais je pensais au sort de ma mère si je la laissais seule avec cet homme horrible, je ne pouvais pas lui faire vivre cela. Je décidais donc de me taire à contrecœur et je tentais de trouver de vagues souvenirs heureux dans ma misérable vie.

Ma rêverie fut vite interrompue par notre arrivée devant une imposante demeure, majestueuse et austère à la fois. Mon cœur s'emballa dans ma poitrine, mêlant une anticipation exaltante à une anxiété électrisante. Je relevai les yeux et m'arrêtai un instant pour admirer la façade majestueuse de la demeure, avec ses colonnes imposantes et ses détails architecturaux d'une finesse exquise. Le chemin caillouteux qui y venait, encadré par des massifs de fleurs, répandait une douce aura printanière. Des roses, écarlates s'épanouissaient avec grâce, tandis que les lilas déployaient leurs teintes délicates et embaumaient l'air. Malgré l'imposante stature de la demeure, ces touches de couleur et de parfum apportaient une douceur et une légèreté rafraîchissantes, créant un contraste saisissant avec l'air lugubre des premiers abords.


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Salut à tous ! On est enfin en vacances pour la plupart :) Plus de cours ou de contrôles.

J'espère que vous allez aimer ce chapitre, je me suis donnée à fond. Il est un peu plus long que l'autre, mais ça reste assez court en réalité. Je vais donc essayer de m'améliorer sur ce coté là.

Have a nice day sweeties et gros bisous <33 !

P.-S. :  Ce chapitre a été publié Le 28 Juin 2023, soit le jour de l'Eid, Bonne fête a tous ceux qui le célèbrent et Bonne journée aux autres !!

Love u all ❤️,

~Xiomara JASPEA~

Looking for him [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant