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à force de crier, sa voix s'est brisée, comme une vague heurtant les rochers. les récifs du temps l'ont abîmée, écorchée par leurs arrêtes animées.
et qui l'a entendu, cet appel à l'aide, surgissant des tréfonds de son corps, se cachant derrière les insultes et les pleurs que son visage crachait ?
la nuit peut-être, celle qui sombre en silence, qui enveloppe tout bruit. elle a recueilli son hurlement, l'a sublimé comme un chant de corneille, un mauvais présage dont l'on rit sans y croire.
alors il s'est tu, muré dans un silence. et c'est seulement lorsque ses cris cessèrent et ses paroles aussi, qu'on vit le mal qu'il ressentait. ses lèvres s'étaient closes, pour ne plus se rouvrir, car les mots qu'on voulait lui soutirer, il les avait trop prononcés dans l'obscurité, lorsque personne ne l'entendait.
ainsi, les murmures de l'écume ne traversent plus sa bouche, il les a étouffés, et son malheur devra le raffermir, le faire évoluer.
tant pis pour ceux qui n'ont pas entendu son alarme, répondu à ses suppliques. il leur suffisait d'écouter, ce qu'ils n'ont pas su faire. il s'en remet désormais aux ténèbres celles qui l'ont accueilli, qui l'ont bercé.
la lumière éteinte, c'est le noir qui se fait maître de ses complaintes. il ne parlerait plus. à force de trop hurler ce que le monde ne saurait voir, il a la voix cassée
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