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JE CONTEMPLE TES TRAITS, cachés dans la pénombre, qui les avale, les fait disparaître, nous les fait croire inexistants. Je sais que ton visage est là, quelque part dans cette noirceur. J'y distingue parfois les ailes de ton nez ou l'éclat de tes iris.
IL FAIT FROID dehors, lorsque l'aube se retarde et que la lune règne. J'imagine la rosée qui perle à tes cils, au dessus de ces orbes de glace sombre qui te servent d'yeux. J'imagine les gouttes rouler dans tes courtes mèches, brun devenu noir dans la nuit.
JE FRISSONNE mais je reste immobile. La nature calme m'entoure, mon cœur s'y évade. La mélancolie des étoiles m'a atteinte. Mes yeux s'échappent, ma pensée s'évapore et j'observe ce que la lueur lunaire me permet de voir, à travers son voile d'opale.
IL BRUINE LÉGÈREMENT et je peux apercevoir un instant la brillance de l'eau qui s'écoule. Je l'imagine dégouliner sur les brins d'herbe qui effleurent mes chevilles, les caressent doucement.
PUIS L'AURORE APPARAÎT dans un sursaut de silence, derrière le mutisme des fleurs. Je vois ta silhouette qui s'assombrit sous la clarté en même temps qu'elle s'éclaire. L'espace d'une nuit, nous l'aurons fait durer plus longtemps.
— Viens, on rentre.
UNE CONTEMPLATION, c'est un regard qui se perd. Lorsqu'on le retrouve enfin, on n'a plus qu'une envie. Recommencer.
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