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Tu sais que tu vas bientôt mourir.
Un jour, ton cœur va s'arrêter. Ton corps va se remplir de silence.
Le souffle sur tes lèvres ne les fera plus palpiter. Ta poitrine restera creuse, pour l'éternité.
Les couleurs du monde ne te seront plus visibles. Il continuera à tourner sans toi.
L'histoire écrira de nouvelles pages que tu ne connaîtras pas.
Il y aura du noir, beaucoup de noir autour de toi. Un éternel noir. Parce que c'est la couleur qu'on attribue au vide, parfois, parce qu'on ne sait pas.
Les gens vont pleurer, un peu. Ils te regretteront, beaucoup.
Puis ils se relèveront parce qu'on nous apprend à avancer quelles que soient les épreuves.
Tu deviendras un souvenir.
Tu vivras dans leur esprit. Mais ce ne sera jamais suffisant.
Tu ne verras plus le sang du soleil qui se couche sur la mer, l'ombre des arbres qui berce les sous-bois, les pics des montagnes qui déchirent le ciel.
Tu ne sentiras plus les pluies diluviennes qui frémissent sur ta peau, la chaleur d'un feu qui crépitent, l'odeur des fruits à la chair éclatante.
Tu ne goûteras plus les gâteaux qu'on préparait pour sécher tes larmes, les repas d'un soir quand tu ne voulais pas cuisiner, les gouttes d'un vin trop vieux pour être critiqué.
Parce que ton existence est éphémère, un jour, la mort t'en privera.
Et tu le sais, que tu vas bientôt mourir.
Tu le sais et tu en ris.
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