Chapitre 11-Samy-

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Samy

Une lumière blanche me transperce la rétine et j'ouvre les yeux douloureusement. Du blanc à perte de vue, je ne vois que ça ! Un bourdonnement se fait encore entendre dans mes oreilles mais je parviens petit à petit à discerner mon environnement. Un lit blanc, une chaise blanche, des murs blancs, une femme tout en blanc à mes côtés... Bon sang, je suis au paradis ou quoi ?

« Elle s'est réveillée, annonce la femme en blanc à je-ne-sais-qui derrière la porte.

J'entends des voix qui me paraissent lointaines et la femme leur indique qu'une seule personne n'a le droit d'entrer dans la pièce. J'incline légèrement ma tête pour observer la scène mais me rallonge immédiatement, un mal de crâne faisant rage en moi. Si je suis au paradis, le karma m'accompagne...

« Tu nous as bien fait peur, la folle, s'adresse à moi une voix que je reconnais.

-Aron ?

-Ouais.

Bon, je ne suis malheureusement pas morte. Ou en enfer, à voir.

-T'as mal quelque part ?

-Partout. Mon cœur me fait mal, ma tête me fait mal, même ma jambe me fait mal !

-Normal, tu as perdu connaissance en t'étouffant avec de l'eau.

Il marque une pose en pouffant. Quel gamin !

-Enfin bref, reprend-t-il, tu es tombé et tu t'es cogné la tête contre le plan de travail.

-Ouille...

-Tu pissais le sang.

-D'accord.

-C'était dégueu.

-J'imagine.

-Après je me suis fait chier à tout ramasser.

-...

-Et ça puait...

-Bon j'ai compris, t'es pas obligé de lâcher un gros mot à chaque phrase ! On dirait que tu n'as que ça à la bouche, sérieux.

Il lève les yeux au ciel puis sort de la pièce, creusant un vide intérieur en moi, comme s'il me manquait quelque chose...De la vulgarité, peut-être ? Parce que c'est tout ce que représente ce taré.

Quelques minutes plus tard, un beau brun ténébreux débarque à son tour dans la chambre d'hôpital.

« Tu te sens comment ?

-Bien ! Comme si une voiture venait de me rouler dessus mais sinon ça va !

-Haha, tu ne perds pas le nord.

-Oui. Dit, Lay, tu pourrais m'expliquer votre conversation dans le salon ? J'ai tout entendu mais je n'arrive pas bien à comprendre. Et puis, qu'est-ce que mon père vient faire dans cette histoire ?

Il soupire, l'air désolé.

-Honnêtement, je crois que ça ne sert plus à rien de te cacher la vérité...Tu es à la une des infos. Enfin ta disparition est à la une. Et ton père a porté plainte contre mon con de frère qui s'était présenté pour un poste dans la Hollington factory. Ton père a donc un bon dossier sur lui et peut le retrouver sans trop de difficultés, si quelqu'un n'y parvient pas avant. Quant à toi, on sait tous que tu es plus en sécurité à nos côtés qu'à celui de tes parents qui t'utilisent, t'ignorent ou...t'humilient.

Je ne suis pas stupide et je sais parfaitement ce qu'il sous-entend avec ce dernier mot. La soirée où le taré nous a surpris et où ma vie a radicalement changée.

-Et qu'est-ce que vous comptez faire avec la police et ma famille à vos trousses ?

-Justement, on cherche encore. Normalement, notre plan est planifié mais il nous faut une issue de secours au cas où.

-Le plan ? Quel plan ?

-LAY, VIENS ! hurle le taré depuis le couloir.

-La honte, même dans un hôpital il trouve le moyen de se faire remarquer...

Je souris à Lay d'un air complice et l'encourage par la pensée. Il sort de la pièce, me laissant de nouveau seule.

Ils me retrouvent tous les trois dans la pièce après avoir longuement échangé.

« Écoute, captive, c'est important. On va mettre en place le plan dès maintenant, dit le taré. Jules, ferme la porte pour que personne ne nous entende.

-OK.

-Tu vas déménager aux côtés de Lay et moi avec Jules. On ne doit pas te trouver ni suspecter qu'on se soit déjà rencontré. Ne raconte rien à mon sujet et prétend ne pas me connaître.

-Ça marche, mais j'ai quelques questions.

-T'en as jamais marre des questions, la folle ?

-Non. D'abord, où va-t-on, avec Lay ?

-Quelque part.

-Super, merci.

-De rien.

-Lay, où va-t-on ?

-On part pour...

-La France, voilà, t'es contente ? râle le taré.

-La France ?? Mais...Mais pourquoi ?

-On a un oncle là-bas, prêt à nous héberger, m'explique calmement Lay.

-Pourquoi ne pas rester dans ce pays ? C'est trop extrême, j'ai toute ma vie, j'ai ma famille, des gens qui m'aiment et...

-Ta famille t'as trahi. Tu es seule. Compte sur nous trois mais personne d'autre, me dit le taré d'une voix grave.

Des larmes montent et mon cœur se serre. Je ne suis pas triste de partir, non. Je suis triste de voir à quel point le taré à raison. Je suis seule. Personne n'est jamais venu me sauver lorsque je criais à l'aide, alors que lui, malgré ses tendances psychopathe, il l'a fait. Il m'a secouru, il s'est même mis en danger de peine de mort pour moi qui ne suis qu'une inconnue. Je crois que je commence à percer ce côté attentionné dont parlait justement Jules.

Le taré a bon cœur bien qu'il cherche toujours à faire croire l'inverse.

-D'accord. C'est d'accord, je pars en France.

-Alors Paris, nous voilà ! s'écria Lay.


Dark JobOù les histoires vivent. Découvrez maintenant