Aron
Le jet privé atterrit et l'équipe spéciale de Miguel vient nous rejoindre pour nous escorter jusqu'au Ritz.
Une fois arrivés, Jules et moi nous dirigeons à l'accueil afin de demander davantage d'informations sur les chambres de l'hôtel.
« Excusez-nous.
-Oui ? répond la femme à l'entrée.
-Nous souhaiterions obtenir les clés de la chambre réservée au nom de...Mr Zadim ?
-Laissez-moi regarder sur le logiciel et je suis à vous.
Elle se met à pianoter sur le clavier puis lève les yeux dans notre direction et demande :
-Je peux avoir le justificatif du règlement, s'il vous plait ?
-Vous en avez réellement besoin ? je demande.
-Oui, c'est la règle.
-Vous savez qui je suis ?
-Non, et ça m'est égal. Vous devez montrer le justificatif comme tout le monde ou vous ne rentrerez pas, à moins de payer pour une autre chambre.
Cette gonzesse commence sérieusement à me taper sur les nerfs, il faut que je me calme pour éviter de faire une scène devant toutes ces personnes.
-Laisse-moi gérer, me dit Jules.
-Merci, lui répondis-je en grinçant des dents.
-Voici la preuve qui atteste notre paiement, mademoiselle.
Elle jette un coup d'œil puis regarde sur son écran avant de partir vers une porte derrière laquelle doit se trouver tous les doubles des clés des chambres. Elle revient quelque temps après et nous tend un trousseau.
-Et voici. C'est le double de la chambre numéro 987 réservée au nom de Lay Zadim.
-Merci, il était temps, vociférais-je.
-Je vous en prie », répond-t-elle d'un grand sourire.
Quelle insolence, elle ne sait pas à qui elle a affaire, sinon la pauvre serait déjà partie se réfugier sous son bureau et m'aurait supplié de prendre la clé pour partir en vitesse !
Je lance un regard à Jules et lui explique enfin ce que j'ai derrière la tête avec ce double.
« Je compte le surprendre dans sa chambre, lui qui ne s'attend pas à me voir ici, il va croire que je suis un revenant ! Je prendrais ça comme une petite vengeance personnelle d'être parti avec elle. »
Je vois Jules qui s'esclaffe à côté de moi pendant que nous montons les étages au bord de l'ascenseur luxueux.
Je parie que Lay a laissé croire à Samy que c'était lui qui a tout payé avec la fortune de son business.
Attends, pourquoi je pense à ça ? Qu'il lui ait fait croire n'importe quoi ne m'atteint pas, je n'en ai rien à foutre de ces deux-là !
Ding ! fait l'ascenseur, à présent arrivé au cinquième étage de l'hôtel.
Jules progresse dans le couloir à mes côtés, en direction du numéro 987. Une fois la porte atteinte, nous nous stoppons devant cette dernière et commençons à la déverrouiller. Jules ouvre la porte sur une pièce plongée dans la pénombre.
Il doit encore dormir, vu l'heure. Mais pourquoi une étrange odeur plane dans cette pièce ? Une odeur bizarrement semblable à celle...du foutre.
« Tu crois qu'il a baisé avec une employée ? je demande en chuchotant à mon coéquipier.
-Je me disais aussi que ça sentait...enfin on s'est compris. »
Je rigole intérieurement face à la gêne qu'affiche Jules, comme un jeune qui évoquerait le sujet du sexe avec ses parents pour la première fois. Je l'aurais bien taquiné à propos de ce sujet, mais le temps presse si nous voulons le surprendre.
J'entends un petit gémissement que Lay lâche comme pour se réveiller de cette nuit possiblement agitée.
« Jules, il faut faire vite ! je murmure.
-Oui, on fait quoi ? Et comment ?
-Je vais tirer les rideaux et la lumière du jour le sortira de sa rêverie. »
Aussitôt dit, je m'exécute à la tâche, ravi de l'ingéniosité dont je fais preuve pour coincer mon frère.
Je scrute la pénombre face à moi afin d'y trouver le regard de Jules, puis après cinq bonnes minutes de galère, nous trouvons ce que nous recherchions.
« Je compte jusqu'à trois et je tire le rideau, t'es prêt ? lui dis-je, toujours aussi discrètement.
-Vas-y, je suis prêt.
-1,2,3...
Je tire alors les rideaux et, comme prévu, la lumière s'infiltre dans la chambre, mais ce que je vois me cloue sur place.
-Samy ?
-AAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH !!!!!! hurle-t-ils à l'unisson.
-Putain, mais t'es con Aron ! m'engueule mon charmant grand frère.
-Surprise ! crie gaiment Jules.
J'ai le regard fixe sur elle. Samy, nue sous la couette. Dans le lit d'un autre. Le lit de mon propre frère.
Je la vois se blottir davantage dessous encore, se sentant probablement exhibée aux yeux d'un trop grand nombre d'hommes.
-Ça pour être une surprise...dis-je.
-Ce n'est pas ce que vous croyez ! commence Samy, affolée.
Elle n'a pas besoin de se justifier, elle est adulte et pour être honnête, ça remue le couteau dans la plaie qu'elle le fasse.
J'ai mal. Ça fait mal de la voir dans une telle situation, si bien que je souhaite sortir, m'aérer l'esprit pour ne pas tout casser dans cette chambre de merde.
Après tout, ce n'est pas mon putain de problème, ce qu'il se passe entre eux. Mais pourquoi faut-il qu'il ait tout ce qu'il désire, toujours ?
Alors je pars de cette pièce à l'odeur nauséabonde et à l'ambiance pesante.
Je marche tout droit dans le couloir interminable, encore et encore, sans direction en tête. Je ne pense plus, je ne veux plus penser. Malgré mes efforts, je donnerais beaucoup pour buter quelqu'un ou taper sur tout ce qui se trouve sur mon chemin.
Comportement, pense à ton comportement, me dis-je.
J'essaye de me concentrer sur autre chose mais les images de Lay et d'elle dans le lit en train de...me trottent en tête sans qu'il n'y ait de cesse. Putain, j'y arrive pas !
Sans réussir à me contrôler, je frappe enfin dans un mur. Ça fait du bien, mais ce n'est pas assez. Il faut que je sorte de cet hôtel littéralement, et que je m'occupe le cerveau.
Alors, sur un coup de tête, je pars courir dans les rues de Paris, une rage à extérioriser en moi.
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Dark Job
RomanceSamy, une pauvre victime des viols de son père va se faire surprendre par Aron, un mystérieux personnage. Que va-t-il se passer quand elle aura disparu aux yeux de tous ? Serais-ce une simple coïncidence que le patron d'Hollington factory se soit re...