Au Royaume des Abysses - [Tome 1]

Chapitre 8 : La Bibliothèque d'Or

Corail en resta sans voix, ses yeux bleus s'agrandirent tandis que ses motifs royaux clignotèrent frénétiquement dans son dos sans qu'elle ne s'en rende compte.

Bouche bée, ne sachant que dire, elle ouvrit et ferma son bec, trop sonnée pour émettre le moindre son.

— Ça veut dire que j'avais raison ! Ça me disait bien quelque chose ! clama Abysse, triomphante.

Lorsque le garde avait prononcé ces paroles, elle n'avait pas pleinement assimilée le sens de ses propos.

Mais par bonheur, elle était dotée d'une grande mémoire qui s'était chargée de stocker ces paroles à sa place.

La princesse qui quelques instants plus tôt était sereine, devait à présent être à son tour ramenée à la réalité.

Mais Abysse ne le tenta pas.

Elle savait que Corail était encore sous le choc et qu'il fallait lui laisser le temps de s'en remettre.

La princesse était en ce moment même en train de se faire à l'idée qu'il y a des millénaires et des millénaires des Phenix avaient prédits sa naissance, le mystérieux Phenix de diamant, la prophétie et peut-être plus encore.

Ce qui n'était pas très facile à encaisser.

Bel euphémisme, ironisa-t-elle.

Mais dans ce cas, pourquoi n'ont-ils pas laissés de traces écrites pour l'Élue ?

Son cœur fit un énième soubresaut dans sa poitrine en même temps qu'elle réalisait qu'un énième détail leur avait échappé.

— Le garde. Comment a-t-il su que ta naissance était prédite dans les légendes ancestrales ? débita-t-elle.

Sans vraiment attendre de réponse de la part de son amie, la jeune Phenix enchaîna directement, sans laisser le temps à la princesse de formuler ne serait ce qu'un mot.

— Il l'a forcément su grâce à un parchemin. Un parchemin de mythes et légendes ! C'est pour ça que tout le monde a un pressentiment de déjà vu en entendant le mot Élue. Et le  seul endroit où l'on peut s'en procurer est....

— ... La Bibliothèque d'Or, compléta Corail dans un souffle.

Abysse sourit, ne pouvant autrement exprimer sa joie d'avoir retrouvé le complicité qui les unissait depuis toujours.

— Tu as tout compris. Maintenant il ne nous reste plus qu'à nous y rendre !

Elle firent volte-face et remarquant toutes deux qu'elles l'avaient faites avec une synchronisation parfaite, elles explosèrent de rire.

— On a un choix : Soit on se dépêche et on emprunte le parchemin à la Bibliothèque d'Or, soit on vole à toute vitesse, aussi rapidement que nos ailes peuvent nous porter au cours du combat et on prie pour que ce soir lorsqu'on ira à la Bibliothèque d'Or il soit toujours là. Sachant que plus on réfléchit et plus le temps passe et le cours aussi et moins on a de chance qu'il soit disponible. Donc, c'est maintenant ou jamais ! résuma Abysse, la mine grave.

Comprenant toute l'urgence de la situation, Corail ne se le fit pas dire deux fois.

Réfléchissant à toute vitesse, elle marmonna tout bas des paroles incompréhensibles. Si bien que son amie pouvait à peine reconnaître un mot sur cinq.

Mais malgré ça, la jeune Phenix comprit qu'elle pesait le pour et le contre.

Elle la laissa évaluer l'ampleur de la situation sans la presser davantage, réalisant la gravité du dilemme et les conséquences qui en découleraient.