𝟷𝟺. 𝙿𝚛𝚘𝚝𝚎̀𝚐𝚎-𝚖𝚘𝚒.

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♫ 𝚃𝚑𝚒𝚗𝚔𝚒𝚗 𝚋𝚘𝚞𝚝 𝚈𝚘𝚞 - 𝙵𝚛𝚊𝚗𝚔 𝙾𝚌𝚎𝚊𝚗


𝟸𝟶/𝟶𝟽/𝟸𝟹.

"𝙴𝚕𝚕𝚎 𝚜𝚎 𝚋𝚊𝚝𝚝𝚛𝚊 𝚓𝚞𝚜𝚚𝚞'𝚊̀ 𝚌𝚎 𝚚𝚞'𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚗'𝚎𝚗 𝚙𝚞𝚒𝚜𝚜𝚎 𝚙𝚕𝚞𝚜"
𝚂𝚘𝚙𝚑𝚒𝚊 𝚂𝚊𝚝𝚞𝚛𝚗𝚎.

𝟷𝟺. 𝙿𝚛𝚘𝚝𝚎̀𝚐𝚎-𝚖𝚘𝚒.



𝙲 𝚊 𝚒 𝚝 𝚕 𝚎 𝚎 𝚗  𝙱 𝚞 𝚝 𝚕 𝚎 𝚛.


Ma porte se ferme lourdement derrière moi, me plongeant dans une semi-obscurité.

Il ne pleut pas mais même lorsque j'allume la lumière, elle ne parvient qu'à répandre une lueur grise dans la pièce, teintée par le temps maussade à l'extérieur.

Je m'adosse à la porte une seconde, en laissant mes pensées tourbillonner dans ma tête.

J'ai un dédale de questions, de doutes et de peurs.

Steve n'a rien dit...

Il aurait dû exploser, crier, me virer sur le champ. Et pourtant, il est resté muet.

C'est une autre responsable, une femme dont je ne me souviens même plus du nom, qui m'a renvoyée chez moi. Elle m'a juste dit, "Tu as l'air fatiguée", en me regardant avec une sorte de pitié.

Une amertume profonde s'installe et me serre le cœur. C'est Halloween, une de mes journées préférées, mais cette année, il n'y a rien de l'ambiance que j'aime.

Il n'y a que la solitude, la peur et le regret.

Le plancher froid sous mes pieds me rappelle la réalité. Je suis encore seule.

Mes yeux parcourent les contours familiers de mon appartement, les murs blancs, le canapé usé, les fenêtres embuées par le temps humide. Le tic-tac de l'horloge sur le mur, le grincement des branches contre la fenêtre, le souffle du vent dans les arbres à l'extérieur.

Ce n'est pas l'Halloween que j'avais imaginée. C'est... un des pires Halloween de ma vie.

Mes paupières sont lourdes, mes membres engourdis par une fatigue qui semble avoir été provoquée par l'affrontement avec Steve, et peut-être la dangerosité évidente de Casey...

Toute mon existence bascule vers une réalité qui me semble irréelle, comme la page d'un roman noir qui s'est échappée de son livre pour venir s'incruster dans le mien.

Je traîne les pieds jusque dans la salle de bain, la lumière blanche m'agresse les yeux, le carrelage est froid sous mes pieds nus.

Je me déshabille rapidement et l'eau chaude de la douche enveloppe mon corps dans une étreinte que j'espérais bienfaisante, mais elle ne rince pas mes peurs ni mes doutes, et n'efface pas non plus ce goût amer dans ma bouche.

Je mets fin à cette douche et glisse dans mon pyjama aux motifs de citrouilles, celui que j'avais prévu de porter pour ma soirée Halloween.

Normalement, je serais en train de me blottir sous une couverture avec mon milkshake à la fraise, prête pour une nuit de binge-watching de Vampire Diaries. Mais ce soir, mon cœur est lourd et mes yeux sont trop fatigués pour fixer un écran.

Repliée dans ma chambre, je laisse mon regard errer. Tout me semble flou, si étranger.

Une vague sensation de détachement m'envahit.

818Où les histoires vivent. Découvrez maintenant