Chapitre 4: Her

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« Tu peux dessiner autant de vagues sur ta feuille, le tsunami qui en toi ne pourra jamais s'y déverser»

Adossé à ma chaise, j'observe le ciel.
Le soleil vient à peine d'apparaître, découvrant à travers les nuages ses nuanciers de couleurs.
Je m'efforce de résister à la tentation de sombrer dans un profond sommeil.

La nuit dernière a été courte, j'ai dû réviser jusqu'à point d'heure pour mon contrôle de maths d'aujourd'hui.
J'espère que cette fois-ci mon prof ne m'enlèvera pas des points pour rien.

En entendant le bruit de fond cesser, je coupe fin à mes rêveries.
Sky, à côté de moi, se trouve dans le même état que moi.

- Bonjour tout le monde.
- Allez, vous arrêtez de bavarder et vous sortez une feuille.

À la seconde même, où chaque son dans cette classe plein d'élèves disparaissait, à l'intérieur de moi le son s'y propageait, créant une tornade, qui détruisit tout plaisir sur son passage.

J'essaie de repenser à ce que le docteur Morel m'avait dit la dernière fois : me focaliser sur ma respiration, repasser dans ma tête un souvenir agréable.

Mais rien n'y fait. Au contraire, la crise s'accentue de plus en plus, en prenant drastiquement le contrôle sur mon cerveau.

Je finis par faire des vagues qui représentent la fréquence de ma respiration.

Ça ressemble plus à un tsunami qu'à de simples vagues.

Cette pensée oppressante, de tout rater, n'aide en rien ma situation.

20 minutes sont passées, pourtant ma copie est toujours vide.
Je lève la tête et constate que Sky a presque terminé le sien.

Je suis vraiment dans la merde.

Je pourrais aller voir mon enseignant et lui dire. Il est au courant.

Pourtant, je reste là, sans dire un mot, sans pleurer, sans retranscrire une seule émotion sur mon visage.

Pourquoi moi ?

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

Peut-être que si je me laisse porter, plus aucune douleur ne pourra m'atteindre.

Je commence à prier, peut-être que la haut, il aura pitié de moi .

J'aimerai être comme toutes ces autres filles de mon âge.

Heureuse.

Je décide de me concentrer sur la feuille devant moi. En espérant que tout ce monde se dissipe
dans ma tête.

Ce midi, l'endroit où je mange habituellement est saturé de lycéens.
Je me dirige vers un dès couloirs du lycée dont le but d'y manger.
Je choisis de m'asseoir entre deux colonnes de casier, seule.

C'est toujours mieux que rien.

À cette heure, aucun élève ne traîne ici.

Et dire que j'avais choisi cet établissement pour son architecture incroyable, notamment pour ses immenses allées.
Décorer par des arcs aux claveaux réguliers.

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