Chapitre 7 : Her

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" méfiez vous de la froide douceur, c'est l'onde unie qui recèle un abîme"

Une douleur lancinante, provenant de mon genou gauche, me réveilla de mon profond sommeil. Mon corps se tord dans tous les sens, à la quête d'une position, qui serait le remède de  mon martyre. A cet instant, mon visage se réchauffe, de manière linéaire. La source de cette chaleur se dévoile lorsque j'ouvre les yeux et rencontre plusieurs rayons de soleil qui me brûlent la rétine. Le soleil a dû se lever depuis un moment avec tous ces rayons qui transpercent mes volets.

Je récupère mon téléphone sur la table de chevet et me redresse sur mon lit. L'heure affichée m'indique qu'il vient d'être tout juste 10h du matin. Aujourd'hui, je ne devrais pas trop traîner au lit car une journée shopping m'attends d'ici peu, comme me le confirme le message de Sky.

Avec délicatesse, je sors mes jambes enroulées sous ma couette et récupère ma serviette, tout en boitant. J'entre dans la salle de bain et me faufile dans mon bain. J'observe l'eau brûlante ruisseler sur mon corps, puis  je m'attarde sur mon genou . Une tâche bleue le recouvre, transpercé par une croûte transversale. Hier, j'ai dû probablement m'ouvrir lors de cet incident . Je décide d'appuyer à l'aide de mon index, afin de déterminer l'état de cette blessure. Évidemment, la douleur se réveille et se multiplie par mille.

Et pourtant, chaque fois, je fais la même erreur. Et pourtant, chaque fois, j'apprécie de plus en plus cette erreur.

Cette sensation est comme une addiction pour moi. Elle me rappelle, sans cesse, la raison pour laquelle je dois fuir à tout prix cette maison. Je ne pourrais pas dire de quelle façon cette marque a pu naître :

Est-ce à cause de cette nuit ou bien est-ce à cause d'elle, lorsqu'elle m'a mis à terre ?

Je n'ai pas le temps de répondre à cette question, puisque la sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées. C'est sûrement Sky qui doit m'appeler pour s'assurer que je ne suis toujours pas en train de dormir. 

Je me dépêche d'aller me sécher les cheveux. C'est-à-dire, l'étape la plus compliquée pour moi  car mes cheveux ne veulent jamais coopérer, quoique je fasse.

Je nettoie d'un revers de la main mon miroir, plein de buée et m'ausculte . Aïe, si seulement je pouvais apprécier ce qui se présente devant moi. Depuis des mois, je n'arrive plus à supporter mon visage, ni mon corps, d'ailleurs. Et pour empirer mon cas, l'anxiété m'a créé de l'acné. Je n'en avais jamais eu auparavant. Ça a  détruit le peu de confiance que j'avais en moi. Je tente bien que mal de  m'accepter comme je suis mais dès que je vois ces filles, au lycée, avec leur peaux parfaites, j'ai un pincement au cœur. Je crois bien qu'à force, l'anxiété est devenue une partie de moi.

J'enfile un jean oversized et un pull bleu nuit trois fois trop grand pour moi et réunit toutes mes affaires dans mon sac à main Longchamp. J'ouvre ma porte avec délicatesse, espérant voir la sienne fermée. Heureusement pour moi, elle dort encore, je descends les marches et me dirige vers la cuisine. Ma mère regarde encore la télévision, comme 80% de son temps libre. Je récupère un paquet d'oreo et me déplace discrètement vers l'entrée, sans qu'elle me remarque.

Aujourd'hui, je ne mets pas mes écouteurs, il faut mieux rester prudente, avec la nuit dernière. Rien que d' y penser, j'ai une boule au ventre qui se forme. Je prends le bus et m'installe sur un siège, situé au milieu de celui-ci, c'est la place la plus sécurisée dans un bus en cas d'accident.

J'envoie un message dans le groupe pour les prévenir que j'arriverai dans 30 minutes. Elles me répondent qu'elles m'attendent devant le terminus. En arrivant, j'aperçois Lolita avec une salopette jaune clair, brodé de fleurs, accompagnés de chaussures rouges. Spécial comme tenue mais au moins ça donne un peu de vie dans cette ville monotone. Sa tenue s'oppose à celle de Sky,  habillée exactement comme moi. Je leur fais un signe de loin. En les rejoignant, Sky m'interpelle :

- Adelyne, est-ce que ça va ?

-Oui très bien et toi ?

J'ai l'habitude de ce genre de question, avec mon visage toujours neutre .

  Est-ce que les gens voient ma détresse ?

-Ouais mais tu boîtes.

- Oui mais ne t'inquiète pas. Ce n'est rien. Hier, Je me suis blesse, en rentrant des échecs.

- Tu es sûr ?

-Oui , ma mère m'a dit que ça disparaîtrait au bout d'une semaine.

Je m'y connais en termes de durée des bleus.

Son regard inquisiteur se transforme en un sourire éblouissant.

-Bon alors on y va les filles.

- Oui dis-je dans un souffle.

on s'enfonce dans cette foule vivante.

Après avoir fait tous les magasins de vêtements de la ville, on se dirige vers la librairie.
Celle du centre est ma préférée. Elle est cachée au coin de la rue. Personne n'y va jamais.
Le local est assez petit mais il regorge de livres anciens et rares.
Dès le seuil de la porte, je m'élance vers la catégorie livre étrangers. Quant aux filles, elles  s'avancent au rayon romance.
Je me déplace, en faisant défiler mes doigts sur tous les dos des livres que je rencontre. 

En contournant la dernière étagère en bois, j'aperçois un homme de dos, sa main droite est adossée au-dessus de l'étagère et l'autre tient un livre. Pour mon plus grand malheur, il a en sa possession le livre que je suis venue acheter. Il surplombe l'étagère. Il m'est donc impossible de savoir s'il en existe un deuxième exemplaire. Je décide de me rapprocher, espérant voir mieux. Le vieux parquet craque sous mon pas et attire l'attention de mon interlocuteur. Instinctivement, il se retourne et ce visage me devient tout de suite familier.

Pourquoi ce genre de situations n'arrive qu'à moi. J'aurais préféré voir ma grand-mère revenue des morts que lui.

Le nouveau professeur du club d'échecs.

Je ne connais même pas son nom et pourtant je le déteste déjà. J'aperçois ses commissures de lèvres se levées. Ne sachant pas comment réagir, je choisis l'option la plus simple et adéquate .

Je fuis.

Ma course s'interrompt rapidement, en l'entendant parler :

- quelle façon polie de dire bonjour à son professeur.

Sa voix est imprégnée d'ironie .

Je sens mes joues rougir et mon cœur s'accélérer. Je lui fais face et me rends compte que son sourire ne disparaît pas. Il semble être content de son petit show. Je ne peux pas croire qu'il ait oublié la façon, avec laquelle il m'a parlé lors de notre rencontre. Malheureusement, je suis encore trop faible pour avoir du répondant et me soumet en lui répondant :

-Bonjour, en me forçant à sourire.

Il me scrute de ses yeux vert perçant et je crois pendant un instant qu'il s'arrête à mes lèvres. Mais, je fais face à nouveau à son regard froid et sa mâchoire contractée. J'espère recevoir une salutation en retour. Mais il ne fait rien de cela et me met un coup d'épaule pour passer, me faisant perdre l'équilibre, tout en tenant mon livre en main. Je me rattrape sur ma jambe gauche, réveillant la douleur.
Par réflexe, je soupire :

-gros con. 

Et merde.

Je me doute qui l'a entendu car ses pas s'arrêtent. Je n'ose pas le confronter , je suis trop gêné pour faire face à son vilain regard.

En l'entendant repartir, je me tourne et reste bloqué sur ses chaussures , sur ce L brodé....

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Adelyne semble sur le bon chemin pour découvrir le secret de Lazare.......

Hello 😏

Je sais que ça fait très longtemps que je n'ai pas posté et j'en suis navré. J'ai préféré mettre en priorité les cours mais ça me tenait à cœur de vous publier ce chapitre. 💖
J'espère qu'il vous a plu ☺️
Ps : je ne pourrais vous dire quand le prochain chapitre se publiera....
Je vous souhaite un bon été, du moins pour ces derniers semaines.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 28 ⏰

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