Avant je n'y croyais pas , mais aujourd'hui je pense que l'adage qui dit que les jours passent et se ressemblent, est tellement vrai . Nous sommes à la veille du départ pour la retraite et je ne sais pas si je dois être heureuse de quitter pour un temps le pensionnat, ou être angoissée à l'idée de devoir passer deux semaines avec le pasteur Paul - cet homme dégage quelque chose qui me perturbe et j'ai cette impression que j'ai encore beaucoup de choses à découvrir à son sujet .Malheureusement ou heureusement pour moi , je n'ai pas à faire une grande valise . Un sac de voyage m'a été donné, dans lequel je n'ai rempli que le nécessaire, puisque c'est tout ce que nous avons ici .
Cette sensation de déjà vu quand j'ai fait mon sac m'a rappelé de souvenirs qui m'ont brisé le cœur . Je me suis souvenue de ma meilleure amie qui m'aidait à plier mes bagages et qui a toujours été aux petits soins avec moi . Si seulement, j'avais encore l'occasion de la revoir avant l'écoulement de mon cursus .
Je rejoins les autres sœurs quand c'est l'heure du dîner . Après une semaine à vivre ici , je n'ai plus besoin que la sœur Déborah vienne me chercher , heureusement d'ailleurs qu'elle l'a compris d'elle-même.
Je pousse la grande porte qui mène à la salle à manger et entre , retrouvant les autres déjà assises confortablement sur leurs sièges . Les regards se tournent en ma direction, et j'en reçois des flammes de certaines . Apparemment, je vois que je ne suis pas trop appréciée par toutes ici et j'ignore le pourquoi. Ne prônons nous pas l'amour du christ et la paix ? Ou ce n'est qu'un slogan ?Je les salue dans la foulée et vais m'asseoir à côté de Dorcas , qui me fait signe au loin . Une fois installée , je me sers ce qu'il y a à manger et tant pis pour les regards des autres .
_ Vous n'avez pas attendu la prière , me fait remarquer Dorcas
Je n'ai même pas encore avalé ma nourriture que je suis prête à la recracher . Je me retiens en levant les yeux autour de moi et je croise les regards qui me jaugent. Bon sang ! Jusqu'à quand je vais me mettre dans autant de pétrin , mais quelle sale habitude ai-je !
_ je suis navrée , marmonne-je en avalant rapidement ce que j'ai déjà mangé , de toute façon si je le recrache là, elles vont encore faire les offusquées.
Je croise le regard de la sœur Henriette et elle m'enverrai des flèches dans les yeux si elle le pouvait . Pourtant , on était parties sur de bonnes bases .
_ Sœur Maryse , m'appelle-t on , mon cœur ne fait qu'un bond dans ma poitrine, comme je vois que vous êtes si impatiente pour manger , pouvez-vous faire la prière ?
Les yeux sont braqués sur moi , s'attendant à voir ma réaction. Moi également, j'ignore comment réagir, une seule chose que je sais , c'est que je ne sais pas par où commencer. Par quoi dois-je commencer?
_ sœur Maryse , m'interpelle encore la sœur Henriette avec un regard dur , dois-je me répéter ?
Je fais non de la tête en me levant et en bredouillant quelques mots inaudibles.
Je balaye mon regard de gauche à droite cherchant le soutien dans les yeux de quelqu'un, seule une sœur m'intime de commencer en me rassurant avec un sourire , je lui en remercie quand même
Je demande aux sœurs de prendre une attitude de prière et ferme les yeux par la même occasion, puis je commence :
_ Merci seigneur pour ce repas , bénis le et purifie le par ton sang , que nous puissions bien manger et je te prie de te souvenir aussi de ceux qui en manquent, au nom de jésus , Amen !
Elles répondent toutes en chœur un Amen
Je me rassois en soufflant intérieurement, j'ai eu quand même chaud . Même si je ne suis pas une pro de grandes prières , je crois avoir dit le plus important, enfin j'espère.
La sœur Dorcas pose sa main délicate sur la mienne , comme pour me rassurer . Je me tourne vers elle et lui souris gentiment. Nous avons finalement mangé dans le plus grand silence et après avoir fini de débarrasser chacune son assiette, nous nous sommes séparées , chacune allant dans un sens opposé, nous avons encore à notre compte une bonne trentaine de minutes avant de regagner nos chambres.
Je suis accrochée au bras de la sœur Dorcas qui a décidé de me faire visiter la bibliothèque, une pièce que je n'avais pas encore bien visité jusqu'à présent.
La porte est cependant ouverte et nous ne sommes pas les seules à y être venues, quelques autres sœurs sillonnent les rayons et nous échangeons de salutations à chaque coin de rencontre.
Je suis obnubilée par la beauté et le décor de tous ces livres , si ça n'en tenait qu'à moi , je les aurais dévalisés le même jour mais il nous est permis de prendre qu'un livre par semaine , alors je déambule dans tous les rayons pour trouver ma petite perle .
Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de me décider car il était déjà l'heure de gagner chacune nos chambres.C'est avec lassitude que j'ouvre la porte de ma chambre et me faufile à l'intérieur. Je déchausse mes pieds et me jette sur le lit . Je suis tellement épuisée comme si j'avais couru un marathon.
Je soupire en constatant que les fenêtres sont toujours ouvertes et que le vent souffle violemment.
Je me lève en traînant les pas et m'en vais fermer , sauf qu'au moment de le faire , je remarque deux silhouettes dans le jardin , je crois que j'avais oublié de mentionner que ma chambre me donner une vue impressionnante sur le jardin , et comme je disais , j'ai vraiment du mal à distinguer les deux individus car les lumières sont très faibles.
Normalement, il est prohibé de traîner à cette heure de la nuit dehors mais bon , je ne comprendrais jamais les règles de ce pensionnat.
Je reviens à ce que j'étais venue faire et retourne me coucher . Il faut que je me lève très tôt demain matin , je ne veux certainement pas subir les réprimandes de la sueur Henriette.
*
La route est déserte et le paysage défile sous mes yeux admirateurs . Cela fait sans doute une demi-heure que nous avons pris la route pour kolwezi mais cela me semble déjà comme une éternité.À ma grande surprise , j'ai croisé de nouvelles jeunes filles , elles aussi venues pour la retraite. Nous avons échangé quelques salutations avant que chacune n'occupe son siège en silence.
Le pasteur Paul se trouve devant aux côtés du chauffeur et de temps en temps , il ne manque pas de nous raconter quelques anecdotes de son ministère et de ses expériences surnaturelles.
Une partie de moi est curieuse d'en apprendre un peu plus sur le spirituel, mais une autre partie a peur , je ne sais pas si je dois réellement le dire ainsi . Tout ce monde d'esprit m'effraie un peu , déjà que je dois lutter avec mes cauchemars bizarres, alors en rajouter avec d'autres expériences, je crois que j'ai suffisamment eu ma dose .
La route est peu commode mais nous arrivons quand même au lieu de retraite. C'est une grande villa où sont construites plusieurs maisons en forme de bois , c'est tellement chaleureux et agréable ici . L'air est frais comme celui du pensionnat et la nature nous accueille à Bras ouverts.
Quelques femmes nous accueillent avec un grand sourire puis nous effectuons une prière de remerciement avant que nous soyons conduits dans nos locaux .
On nous a réunis en groupe de deux , sauf que je suis la seule qui n'ait pas de partenaire, car il ne restait plus que moi . Heureusement que j'aurais une chambre pour moi-même et ainsi je n'aurais pas à me taper la conversation avec une colocataire.
Nous sommes invités dans une grande salle de réception où nous trouvons une grande table où est disposé un large choix de nourriture. Après une prière de remerciement, nous attaquons chacun nos plats .
La soirée s'est passé tellement vite , je crois que c'est l'effet de la fatigue en raison du long trajet que nous avons effectué.
Les organisateurs de la retraite ont demandé à nous parler et donc , nous sommes restés assises à nos places après avoir mangé , une gastronomie très bonne et variée que celle qu'on trouve à Kinshasa.
La retraite va durer quatorze jours , soit deux semaines. Une autre délégation va nous rejoindre demain car ils ont eu un retard à cause d'une panne de bus . Au total , nous sommes une trentaine de novices et certains visages , je les ai déjà vus au pensionnat.
Un des responsables nous a promis que la retraite sera très forte en sensation et vibrations, croisons les doigts que ça soit le cas .
VOUS LISEZ
Là où tout a commencé
RomanceLe coup de foudre existe-t-il? C'est la question que Maryse s'est posé quand elle a rencontré Benoît, cet inconnu qui a finalement pris plus de place dans sa vie . Pourtant, cette relation ne se révèle pas être si bénéfique pour Maryse , car en vou...