Là où tout a commencé

Chapitre sept

Je ne me suis jamais posé la question de savoir si j'étais vraiment une croyante au sens vrai du terme ou juste une personne affiliée à la religion.

Effectivement, j'ai grandi dans une famille chrétienne et très conservatrice, je me rappelle que nous partions tous les dimanches matins à l'école de dimanche puis à la jeunesse, mais je n'ai jamais été à fond comme certains jeunes de mon âge .

Le moment que j'aimais le plus à l'église était quand le pasteur faisait la prière de clôture, oui je sais que c'est absurde de le dire comme ça mais ce n'était pas de ma faute si c'était autant fatiguant et saoulant.

Nous sommes tous convoqués dans une salle , apparemment un endroit dédié à la prière. Nous nous installons et attendons tous que le pasteur Paul , qui vient tout juste de faire son entrée, quand on parle du loup , eh bien on voit sa queue .

_ Bonjour à tous , j'ose croire que votre nuit a été merveilleuse, même si ça sera la dernière à l'être , dit-il avec des sous-entendus, toutefois, comment allez-vous ?

Nous répondons en masse de ça va , bien merci et vous qu'il prend le plaisir de répondre, puis invite un autre homme , que je ne connais d'ailleurs pas jusqu'à présent.

_ Je vous présente Le prophète Dénis , il va nous assister et participer tout au long de notre retraite, sachez que ça sera de moments forts en prière , adoration et louange . Vous avez encore le temps de prendre l'air , nous allons nous retrouver dans trois heures ici pour commencer la prière, nous annonce fièrement le pasteur Paul en nous présentant le prophète Dénis .

C'est un jeune homme qui doit avoir environ la trentaine , je le sais car ça se voit qu'il jongle entre cet âge , enfin je ne peux pas le certifier mais c'est peut-être une supposition.

Je décide d'aller traîner mes pas dans la cour pour faire une courte visite et m'imprégner dans ce nouvel endroit . Je découvre un petit champs et je ne sais pas par quelle curiosité j'emboîte le pas pour aller à sa visite .

Il y a de long bâtonnets de feuilles de manioc qui sont plantés , avec d'autres légumes et quelques fruits , une grande variété je veux dire .

C'est la saison sèche et le temps ici est très différent de Kinshasa. D'où je viens , il doit faire une chaleur atroce malgré la saison, je n'arrive toujours jamais à comprendre ce phénomène, je vais finir par croire que c'est en raison de la forte concentration de la population dans la capitale.

_ Je vois que vous aimez beaucoup la solitude

Je sursaute à l'entente de la phrase , m'apercevant que quelqu'un m'a surpris dans ma contemplation. Je me perd directement en excuse bidon comme si j'étais attrapée en plein flagrant délit.

L'homme que je reconnais être le pasteur Paul s'approche de moi , avec son sourire collé au visage . J'ai l'impression qu'il ne s'arrête jamais de sourire .

_ Ne t'excuse pas ma fille , je suis heureux de constater que cet endroit te plaît

Quoi ? Les champs ? Non , vous vous trompez pasteur , c'est juste que j'étais perdue dans mes souvenirs, mais ça , il faudrait que je l'avoue pour qu'il le sache .

— Ah ça ! Dis-je en feignant un sourire aux lèvres

Il faut bien que je joue le jeu , au risque qu'il ne se rende compte que je suis entrain de mentir ; rectification, je suis juste entrain d'omettre une vérité qu'il ne comprendrait pas .

— Maryse , votre prénom me rappelle une jeune sœur que j'ai encadrée il y a de cela une trentaine d'années , commence-t il en m'intimant de marcher à côté de lui