Chapitre 9

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Il fait encore nuit quand nous arrivons au tombeau. Les griffons nous déposent avant de repartir aussi vite, la lumière du tombeau illumine légèrement l'entrée, et je devine au calme qui y règne que les autres ne sont pas encore rentré, après tout, ils doivent revenir à la marche avec des blessés. C'est à cet instant que j'ai l'impression de ressentir à nouveau la douleur. Mon bras me brûle affreusement, je n'ose pas rentrer pour annoncer le massacre. Je n'ose pas rentrer tout court. Je reste là un instant, comme inerte, à observer l'entrée du tombeau éclairée. Là où l'espoir règne encore.

« Tu devrais soigner ta blessure. »

Je me tourne vers le jeune Roi qui vient de me parler, brisant le silence qui occupait l'espace entre nous depuis que nous avions survoler la cour. Je baisse les yeux vers mon bras, le sang coule. La plaie est légèrement profonde mais rien de bien grave, si celle-ci est vite soignée.

« Ils sont tous mort. »

Il ne répond pas.

« Tous mort parce que vous avez voulu aller trop vite. »

Ce que je viens de dire paraît l'énerver mais il ne dit rien. Sans attendre plus longtemps, je me dirige vers la rivière qui est caché entre les arbres dans le silence, seule. Du moins, si ce lourdaud de roi arrêtait de me suivre.

« Pourquoi tu me suis ? »

« Parce que tu es blessée, si on t'attaque en pleine forêt il faut bien t'aider. »

« Je n'ai pas besoin de ton aide. » j'insiste énervée.

Enervée en repensant à toutes ses vies qu'ils ont prises. Tous ses Narniens qui se sont battus en vain, alors que nous aurions pu discuter d'un plan plus précisément s'ils n'avaient pas voulu se presser. Je veux être seule, jusqu'à l'aube.

« Pourtant on dirait bien que tu aurais pu mourir si je n'avais pas été là tout à l'heure. »

Je n'ai pas envie de parler avec lui.

« C'est plutôt moi qui t'aie sauvé la vie quand vous étiez trop occupé à essayer de vous débattre des bras d'un garde. »

« Et donc je devrais te remercier de faire ce pourquoi tu t'es as dit t'être t'entraîné toute ton enfance ? » demande-t-il moqueur.

Je me retourne vers lui, les dents serrées. C'est qu'en plus, il écoute les conversations des autres.

« Je ne veux pas parler, ni avec toi ni avec personne. »

Il sourit malicieusement en m'observant, mais ma fureur ne fait que grandir.

« Ils sont morts bordel ! Et tout ce que tu trouves à faire c'est rire ? Ils sont morts ! Comme il y a mille trois cent ans lorsque vous nous avez abandonnés ! Lorsque vous les avez laissés nous exterminer tout ce temps. Lorsque vous nous avez laissé dans la peur. Ou étiez-vous hein ? Vous jouiez avec une lampe ? »

Son sourire s'affaisse, comme une excuse, moi mes yeux se remplissent de larmes parce que à nouveau, je viens de perdre les miens.

« Ce sont ceux qui m'ont élevé, ceux qui m'ont accepté malgré que je ne fusse pas des leurs, ceux qui m'ont donné une chance. Peut-être qu'il cherche à détendre l'atmosphère mais je n'en ai aucune envie. »

Il ne dit définitivement plus rien, les images défilent dans ma tête. Si j'avais pu faire plus. Faire mieux. Ils ne seraient pas morts. Il, ne serait pas mort.

« Je pensais qu'un roi qui plus es, plus âgé que moi aurait la décence de se taire en hommage à toutes les personnes qui sont mortes pour lui. Mortes pour retrouver leur pays en vous faisant confiance, à vous, et votre frère. Vous qui vouliez attaquer ce château. »

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