Le Lys d'Argent [EN PAUSE]

Quatrième

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Je réprime un violent frisson lorsque mon tee-shirt désormais trempé se colle à ma peau. Je jette un nouveau coup d'œil au petit groupe qui se tient face à moi avant de descendre le petit perron du bâtiment pour récupérer ma valise toute cabossée par sa chute. Je remarque rapidement que les deux jeunes hommes ainsi que la jolie brune aux côtés de Silver et Wilson, sont ceux que j'avais déjà aperçu lors du Gala d'Amaryllis. J'attrape ma valise d'une main moite et me détourne rapidement afin de suivre Max qui m'attend toujours patiemment près de la porte d'entrée.

- Où est ton frère ?

Ce n'est pas Wilson qui prend la parole. C'est une voix rauque et lisse qui s'adresse à moi et malgré le grésillement qui se forme dans le creux de mes oreilles, je devine aisément qu'Hector Silver s'adresse à moi, le reste du groupe n'ayant pas encore pris la parole.

- Va voir ailleurs si j'y suis, je lui réponds sans pour autant me retourner.
- Espèce de pimbêche, à qui tu penses t'adresser ?

Sans le deviner cette fois, j'ignore le doux bruit de Wilson pestiférant derrière mon dos et finit par enfin entrer dans ce qui sera mon lieu de vie pour les prochains mois. Max emboîte le pas sans un mot au travers d'un dédale de couloirs aux murs bruns et à la décoration moderne. Je suis frigorifiée, déjà épuisée et la simple idée de devoir ranger toutes mes affaires me donne la migraine. Après cinq bonnes minutes à chercher ma porte d'appartement, celle-ci finit par se dessiner face à nous dans un petit recoin discret. Néanmoins, une question me taraude. Qu'est-ce que Wilson et Silver faisaient là, d'autant plus en sachant qu'ils étaient majoritairement des hommes au sein de leur groupe.

- Max, je demande d'une voix blanche. La Rose est mixte ?
- Votre père et les garçons ne vous l'ont pas dit ? Il ajoute d'un air surpris. Ici, chacun possède son propre appartement avec tout le nécessaire, donc le bâtiment est mixte. Comme pour un véritable immeuble en quelque sorte. Vous avez aussi accès au réfectoire pour y prendre vos repas lorsque vous le souhaitez.
- Non, je lui réponds en grinçant des dents. Ces idiots n'ont pas dû trouver utile de me prévenir, ça coule de source.

Max me lance un regard compréhensif avant d'insérer la clé dans la serrure. Je sens un acouphène gonfler près de mes tympans. Je me sens subitement tendue à l'idée de cohabiter au même endroit que les énergumènes que j'ai pu croiser jusqu'à maintenant, en espérant qu'il n'existe pas pire que cela ici. Le studio est grand, comme un loft. Les murs sont d'un blanc satiné et les meubles que mon père y a fait installer se fondent parfaitement à l'endroit, en une décoration neutre et classique. Malgré cette superbe esthétique, je me permets de penser qu'une touche de couleur aurait pu donner un peu plus de vie au logement.

Je pars inspecter les différentes pièces de l'appartement, en passant par la salle de bain, les toilettes ainsi que la petite cuisine armée d'un bar et de deux chaises hautes. À la vue de celle-ci, je gonfle les lèvres en un sourire ravi. Au moins, je vais pouvoir esquiver de temps en temps le réfectoire. J'aperçois aussi avec un grand plaisir, un petit balcon. Alors que Max s'affère à amener mes nombreuses valises, je me laisse satisfaire par la vue, qui par chance, ne donne pas sur les autres bâtiments de Wellum mais sur le parc de La Rose. Le ciel gris a fini par se dégager et désormais une brise fraîche souffle doucement, rendant l'air moins lourd et plus agréable.

- Max, je dis doucement. Vous pouvez partir, ne vous embêtez pas à ranger mon bazar à ma place. Je dois assumer d'avoir voulu emmener autant.

L'air penaud, il remet ses gants noirs et redresse sa casquette. Il m'offre un dernier sourire avant de se diriger vers la porte.

- Passez une bonne soirée mademoiselle, et prenez soin de vous.
- Rentrez au chaud et embrassez votre fille de ma part.