Mystification - Mensonges pour un nouveau départ

XXXIX

─ Ma fille ! Comment est-ce que tu te sens ?

─ J'ai hâte de déguster la nourriture préparée par Mila, les garçons ne m'en ont dit que du bien.

─ Ils n'ont rien dit sur ma cuisine ? questionne-t-elle en lançant un regard à son fils qui lève les bras en signe d'innocence.

─ Je t'assure que je n'étais pas présent lors de cette discussion. Je vous laisse, Pacôme m'a dit qu'il avait un mécanicien à me recommander pour la voiture.

Mary me prend dans ses bras.

─ Quel est ce visage rougit ?

─ La chaleur, peut-être...

─ Tu n'es pas malade ?

─ Non, non, je m'empresse de l'ajouter, gênée de l'inquiéter alors que je m'en veux juste d'avoir été si proche de Konan.

J'en profite pour le chercher parmi les invités. Je le vois au loin, discuter avec Valentina et je refais face à Mary avant qu'il ne tourne le regard.

─ Bon, tant mieux alors, elle met fin à notre étreinte, dis-moi si tu as besoin de quoique ce soit, d'accord ?

Je hoche la tête. Une quinzaine de minutes plus tard, nous sommes onze installés sur cinq larges nappes. Layne et Pacôme se disputent pour savoir quel est le meilleur mélange, tomates cerises et guacamole ou chips et guacamole ? Adrian les ignore royalement comme à son habitude et Zanthéas est sur son portable. J'ai du mal à apercevoir Konan et c'est volontaire. Je lui ai à peine parlé au moment où Morgane fait irruption. D'un grand sourire, elle salue la mère d'Adrian.

─ Installe-toi, il y a de la place... à côté de Céleste.

Génial. Me voici entre Zanthéas et Morgane. L'un jure, l'autre a du mal à retenir son sourire.

─ Qu'est-ce qu'elle fait là, bordel ?

─ Désolée pour le retard, j'avais mal compris l'heure...

─ Ne t'inquiète pas ma fille, on a toujours des assiettes en plus. Tu veux manger ou je te sers une part de gâteau ?

Abasourdis. Nous sommes abasourdis. Morgane s'est invitée au pique-nique et, devant les adultes, personne n'ose lui manquer de respect. Nous supportons donc tous sa présence en silence, bien qu'elle joue avec les nerfs de Zanthéas.

─ Est-ce que tu pourrais me servir une autre part, s'il te plaît ?

─ Cinéma grandeur nature, chuchote Pacôme.

MORGANE

Quel plaisir. Je ne sais pas qui remercier... Zépheryne ? C'est elle qui m'a parlé d'un pique-nique... Cherra ? C'est elle qui m'a obtenu l'heure, même si approximative... ou peut-être toi ? Oui, moi. Mais oui ! C'est toi qui m'a aidé à avoir le courage de m'y rendre, de ne pas avoir peur des représailles de Zanthéas. Tu n'avais pas à avoir peur, après tout, le bois noisette est libre d'accès. Exactement, je n'avais pas à avoir peur. Mais bon, là, ses sourcils froncés et sa poigne sur mon bras me font vachement peur.

─ Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas, bordel ?

─ Lâche-moi, tu me fais mal !

Il jette un rapide coup d'oeil à mon bras qui commence à rougir sous sa main et me lâche.

─ Va-t-en. Tu as eu ta part de gâteau, c'est bon ? Rentre chez toi.

─ Raccompagne-moi alors.

─ Pardon ?