Chapitre 4

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Je me fige dans l'entrée de la chambre alors que mon amie d'enfance tire le matelas qu'elle peut ranger sous son lit. Il est déjà fait et je remarque un oreiller et une couverture sagement pliés sur son lit. Elle m'attendait réellement.

— P'tit frère ?

— T'as six mois de moins que moi, je te rappelle.


Je lâche un rire et hoche la tête. Bien sûr qu'elle a raison et que ça fait de moi le petit de nous deux. Pourtant, niveau taille, nous sommes à égalité. Elle est plutôt grande, comme fille. Un mètre quatre-vingt-dix. C'est sans doute pour ça qu'elle était si douée au basket avant d'arrêter. C'était la plus grande des filles de son équipe.

— Avoue, tu voulais juste l'énerver.

— Elle n'a quasiment jamais été là quand j'étais gosse et je sais que c'était pour son travail, que ce n'est pas facile d'être militaire, mais merde ! J'avais besoin d'elle. Et depuis qu'elle est là, elle passe son temps à se prendre pour la cheffe et à donner des ordres idiots, depuis deux ans. Je te jure, elle me rend chèvre. Même...


La porte s'ouvre à la volée dans mon dos et je me tourne vivement pour remarquer l'aîné de la fratrie. Il attrape mon bras, mais sa sœur s'interpose très vite.

— Mat, papa a donné son accord. Tu ne peux pas décider de qui reste dormir ou non.

— Je ne veux pas de ce merdeux ici ! Je te rappelle ce qu'il s'est passé, y a trois ans ? Je te rappelle ce que tu as traversé ? Et ta putain de tentative de suicide, hein ? On en parle ?


Je recule d'un pas, titubant. Elle marmonne le prénom de son frère de sang qui me lance un regard glacial. Mes oreilles bourdonnent alors que je tente d'enregistrer ce qu'il a dit. J'ai fait suffisamment de mal à Ala pour qu'elle veuille en finir. Une nausée m'assaille alors que la honte s'infiltre par tous mes pores.

— On peut savoir ce qu'il se passe, les Sparks ? On vous entend d'en bas ! Kaleb ? Ça va ?

— C'était une bêtise. Je suis désolé.


Je commence à me diriger vers la sortie, mais Gabe attrape mon bras et hausse un sourcil.

— Pourquoi t'es venu à la base ? Et ne tente pas de me mentir.

— Y a eu un dîner à la maison et ça a tourné au vinaigre. Hm... Papa a commencé à tabasser un investisseur. Avant de se tourner vers Alec. Je... L'investisseur. Il... Mon père sait, Ala. Il sait pour ce qu'Alexander a fait. Et l'investisseur, il... Il était... Il...


Un bras passe autour de mes épaules et une odeur musquée m'enveloppe. Ce n'est pas Alaïa et je le sais. Mattéo savait aussi. Il a compris plus ou moins.

— Qu'est-ce que ce fils de pute t'as fait ?

— Il a posé sa main sur ma cuisse en sous entendant qu'il me voulait dans son lit. Quand Papa lui a demandé de retirer sa main de sur moi, il a fait tout l'inverse, remontant...


La mâchoire de Gabriel tressaille alors que les muscles de Matteo se crispent autour de mes épaules. Il embrasse doucement l'arrière de mon crâne et je ferme les yeux une seconde.

— Ensuite, quand Papa lui a cassé la gueule, il a dit qu'il aurait pas été le premier à me passer dessus. Et...

— Alexander, me coupe Gabriel. Ton parrain t'a... Il...

KalebOù les histoires vivent. Découvrez maintenant