Chapitre 5 : Le déclin

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Deux mois que les cours avait repris. Deux mois qu'Hermione ne ressentait plus grand-chose. Son quotidien se résumait à subir la monotonie des cours, les quolibets de Ron et la pesante solitude. En effet, Ron passait son temps avec Lavande en ce moment et ne manquait pas de remarques cinglantes chaque fois qu'il la voyait. Deux mois que les paroles de Mclaggen faisaient écho dans son esprit, la persuadant qu'elle ne valait plus grand-chose, personne ne semblait se préoccuper de son existence, même les Gryffondors semblaient prêter de l'importance aux paroles de Ron l'écoutant et le suivant comme le héros qu'il prétendait être devenu. Les journées avaient cependant l'avantage d'occuper ses pensées puisque ses nuits étaient peuplées de cauchemars. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, les mêmes images défilaient. Elle revoyait les corps de ses amis, de Rémus, Tonks, Fred et tant d'autres, la torture, la peur de chaque instant qu'elle avait pu ressentir avec Harry durant leur cavale se concluant par un réveil en sueur, des tremblements et parfois même une paralysie. Une douce culpabilité s'insinuait de plus en plus en elle.

La célèbre culpabilité du survivant, celle qui vous maintient éveillée en pleine nuit, qui vous enserre le cœur et les entrailles, celle qui vous chuchote que vous ne valez rien, qui vous fait croire que ça aurait dû être vous qui aurait dû mourir à leur place. Hermione se demandait sans cesse pourquoi la guerre avait arraché des personnes si importantes et qui, contrairement à elle, avaient des enfants de la famille. Chaque fois qu'elle avait vu le petit Teddy cet été, elle ressentait une immense peine.

Elle se leva difficilement comme quasiment tous les jours, fatiguée suite à sa courte nuit. Après s'être préparée elle se dirigea vers les chachots pour son cours de potion. Arrivée devant la porte, elle vit Ron auprès de Lavande et tout un attroupement d'élève, il en était à l'épisode où il avait détruit un horcruxe avec force et courage, elle roula des yeux et remercia mentalement le professeur Rogue d'être arrivé à ce moment-là et de laissé entrer les élèves. Hermione alla s'asseoir à une table, seule, comme souvent, tandis que les élèves s'installèrent par binôme.

Le professeur observa les élèves s'installer tout en rappelant que cette dernière année leur servait à revoir l'intégralité des potions vu au cours de leur scolarité et qu'aujourd'hui ils devraient réaliser une potion d'aiguise-méninges en binôme. Au moment où il annonça les dernières consignes, un dernier élève entra dans la salle, s'excusa auprès du professeur pour son retard, ce qui lui valut un regard sombre de sa part et 20 points en moins pour sa maison et alla s'asseoir auprès d'Hermione.

- Je t'ai manqué j'espère. Souffla-t-il auprès de l'oreille d'Hermione en s'installant.

Hermione se crispa d'un seul coup, le souffle bloqué dans sa gorge. Mclaggen venait de s'installer à ses côtés et une fois de plus elle fut paralysée par sa proximité, son souffle sur elle. Elle ne pouvait plus supporter ses remarques ou encore ses allusions comme quoi ils seraient vraiment bien ensemble. Elle subissait assez de choses dans sa tête pour en plus le supporter pendant ses cours qui représentaient sa seule échappatoire, une douce illusion de liberté dans laquelle elle se perdait pendant des heures, s'acharnant à s'investir toujours plus et forcer son esprit à se focaliser sur l'apprentissage occultant tout le reste. Il lui était donc impossible de faire un cours entier avec lui à ses côtés. Elle souffla, excédée, et se leva brusquement tout en se dirigeant du côté Serpentard dans l'idée de s'installer à côté de Drago qui, par chance, était seul.

- Puis-je savoir ce que vous faite miss Granger, dites-le-nous si mes explications ne vous intéressent pas. Demanda le professeur Rogue qui ne supportait pas son attitude.

- Je vous prie de m'excuser professeur, je devais seulement changer de place. Répondit-elle en s'installant.

- J'oubliais que notre héroïne de guerre se croyait au-dessus des règles et se passait outrageusement de l'autorisation des professeurs pour agir comme bon lui semble.

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