Chapitre 17 : Départ inattendu.

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Un mois qu'il avait eu quarante ans, s'il devait faire le bilan de sa vie rien ne serait glorieux. Pas de femme, pas d'enfant, une carrière certes avancée mais bien restreinte. Qu'avait-il réellement accompli ? Une chose était sûre depuis le début d'entente entre lui et... miss Granger ? Hermione ? Il ne savait même plus comment l'appeler, il se remettait beaucoup en question. Beaucoup trop.

Il s'efforçait de lui faire comprendre à quel point elle avait donné pour les autres. Toujours pour les autres. Il avait pu observer ce fait au cours de sa scolarité, mais également l'apprendre davantage en discutant ensemble. Il avait découvert à quel point elle avait fait passer les autres avant ses propres envies et besoins. Combien de fois avait-elle risqué sa vie pour cet imbécile de Potter, qu'elle s'évertuait à défendre coûte que coûte ou encore ce Weasley ?

Ils faisaient malheureusement partis de cette génération sacrifiée où l'enfance avait été arraché de leur vie sans que qui que ce soit ne puisse intervenir, devenant des adultes avant l'heure. Les obligeants à grandir bien trop tôt et à assumer des responsabilités qui n'étaient pas les leurs.

Ce qu'il en retenait à présent c'est qu'il était bien hypocrite d'essayer de faire comprendre à Hermione de s'écouter, de suivre ses envies alors que lui-même n'avait pas vraiment eu de vie. A travers les divers conseils qu'il soumettait à Hermione, il se flagellait constamment tout en se trouvant ridicule de se permettre de tels propos. D'autant plus actuellement devant ce miroir à observer ce reflet qui ne lui disait plus grand-chose. C'était donc l'homme qu'il était devenu, lui qui avait mis sa vie entre les mains de deux hommes diamétralement opposés qui se permettait tous ces conseils ?

S'il y réfléchissait vraiment c'était plutôt lui qui qui devait recevoir des conseils d'Hermione, elle avait la maturité d'exposer les faits avec une telle neutralité sans jamais juger sa vie ou ses choix. Et parfois, son regard s'attardait beaucoup trop sur des détails. Le temps qu'elle mettait à l'observer, à le détailler comme si elle cherchait la moindre information à son sujet. Quelle femme étrange pour porter un quelconque intérêt à ce reflet peu flatteur qu'il s'évertuait à fixer et quelle absurdité avait-il à analyser les détails de leurs échanges avec Granger ? Cependant, elle était Hermione désormais et étrangement cela changeait beaucoup de choses. La proximité gagnait chaque jour du terrain, elle prenait une place de plus en plus conséquente dans sa vie et inversement. La proximité dans leur travail de potion. La proximité dans leur « lieu de vie » même à Poudlard. En tant qu'apprenti le château n'avait pas trouvé meilleure idée que de créer un appartement à l'apprenti jouxter au sien séparé seulement par le laboratoire qu'il avait en commun.

Ce n'était pas le seul changement du château un nouvel appartement avait également été créé près de ceux du professeur de botanique. En effet, Hermione partageait le rôle d'apprenti avec Londubat qui avait suivi le mouvement et demandé à devenir l'apprenti du professeur Chourave à son grand désarroi puisque cela signifiait que Londubat devait continuer l'enseignement « potion avancée » pour pouvoir confectionner les potions adéquate pour l'entretien de certaines plantes toxiques.

Le sourire naissait naturellement sur ces lèvres à l'évocation du pire élève qu'il n'avait jamais eu dans toute sa carrière. Elève qu'Hermione s'efforçait de défendre maintenant qu'elle avait le statut d'enseignante. Il revoyait encore l'éclat de colère qu'avaient ses yeux alors qu'elle le fusillait du regard suite à une nouvelle remarque soi-disant trop sévère pour la faute commise. Mais franchement quel idiot il était, incapable de suivre une simple recette, toujours une erreur dans les grammages, un ingrédient en trop ou en moins, un cours sur deux il avait le droit à une explosion de chaudron de sa part. Elle avait quand même eu la décence d'attendre la fin du cours pour le confronter face à son manque de pédagogie envers cet idiot, quelle ferveur elle mettait dans son plaidoyer. «... et vous êtes trop dur », « beaucoup trop dans la critique pas assez dans l'accompagnement ».

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