9- À vol d'avion

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« Il n'y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d'exister pour quelqu'un. »

- Victor Hugo -

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Emmener Ranpo avec lui était décidément et de loin la pire idée que le jeune écrivain n'avait jamais eu.

Et plus il se remémorait les deux raisons pour lesquelles il avait accepté, plus il se disait qu'il aurait aussi dû réfléchir un peu plus aux inconvénients.

"Ça me rassurerait d'avoir quelqu'un à mes côtés pour "affronter" ma génitrice, et puis je... je suppose que ça lui ferait du bien de changer d'air avec ce qu'il ce passe à l'Agence en ce moment..."

Pour commencer, le détective n'avait jamais prit l'avion, mais en plus il n'avait aucun savoir vivre: lorsqu'un contrôleur avait voulu vérifier son billet, il avait refuser en lui arrachant le ticket des mains - suite à quoi le pauvre homme dût se torturer l'esprit pour donner une réponse adéquate à ses accusations, accusations qui se résumaient à: "tu vas me le voler si je te le donne!" -.

Puis il avait refusé que l'agent de sécurité ne vérifie sa valise, et après moulte tergiversations, il avait accepté, en déclarant qu'il les avait prévenu, et lorsqu'ils avaient ouvert son bagage, une multitude de sucreries en tous genres avaient dégringolé sur le sol de l'aéroport, sous le regard ahuri de l'agent de sécurité.

Il avait ensuite fallu tout ramasser, sans l'aide de Ranpo évidemment, car d'après lui, il les avait prévenu.

Toujours d'après lui, l'aéroport était un endroit où les gens étaient traité comme du bétail.

Aussi, sous les protestations de Poe, il était monté sur un promontoire servant initialement à poser des prospectus, et avait proclamé le discours suivant:

- Gens qui déambulez dans cette endroit gris et fade, écoutez-moi! Vous n'êtes pas des animaux, arrêtez de suivre ce système dictatorial, rebellez-vous avec moi!

L'écrivain avait reculé dans la foule hébétée, ne voulant pas s'afficher, mort de honte.

Évidement, personne ne suivit le japonnais, et certains commencèrent même à rire en se demandant d'où pouvait sortir une jeune homme aussi loufoque.

Surpassant son embaras, Poe s'était avancé vers le promontoire et avait tiré sur un pant de sa cape d'inverness pour lui faire signe de descendre.

Il avait finalement accepté à contre-cœur, mais lorsqu'il avait fallu attendre dans le calme pour prendre le vol, ce fut un véritable cauchemar pour l'américain.

Au début ça allait, Ranpo avait été assez calme, mais au bout d'une dizaine de minutes il avait commencé à se balancer sur sa chaise, faisant assez de bruit pour énerver toutes les personnes présentes dans la salle.

Et comme si son but avait été de se faire détester par le plus de monde possible, il avait eu la merveilleuse idée de déblatérer des faits aléatoires assez embarrassant ou personnels sur les gens présents dans la salle.

Au bout d'une trentaine de minute, quelqu'un était même allé se plaindre à un officier, et Poe avait dû défendre son ami alors que ce dernier se cacher derrière lui en tirant la langue de temps à autre à l'agent.

Afin d'éviter qu'il ne continu à être insupportable, il l'avait pris sur ses genoux, comme un enfant en bas âge, et l'avait maintenu comme ça pendant environ trois quarts d'heures.

En sortant de la pièce pour se diriger vers l'avion, Ranpo avait boudé le pauvre brun, mais une fois devant l'énorme véhicule il l'avait totalement oublié et avait couru autour, jusqu'à ce qu'à nouveau un vigile n'intervienne.

Six years of my life - RanpoeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant