Chapitre 12

496 30 3
                                    


PDV Elisabeth


3 avril 2023 - Paris

- Eliiii, enfinnnnn ! s'exclame Louise en sautant dans mes bras. Tu m'as tellement manqué, tu ne peux pas imaginer à quel point c'est différent sans toi.

- Toi aussi, tu m'as manqué, Lou, lui réponds-je en la serrant encore plus fort.

Après une longue étreinte, j'accède enfin à l'intérieur de mon appartement pour déposer ma valise. Même si j'adore voyager, mon appartement, mon chez-moi, m'avait vraiment manqué. C'est agréable d'être de nouveau à Paris, cette ville où j'ai grandi, où j'ai tous mes repères. Revoir mon salon, ma cuisine et surtout mon lit me réchauffe le cœur. Je ne savais pas que c'était possible d'être nostalgique pour des meubles, mais apparemment, si.

Louise et moi attrapons de quoi manger, boire, des plaids, la télécommande, et c'est parti pour une soirée pyjama comme à l'époque. Le programme : marathon de films toute la nuit. Nous commençons d'abord par "La La Land", continuons avec "10 things I hate about you" et enchainons avec "Avant toi", qui est l'un des films préférés de Louise. De mon côté, il ne m'a jamais trop marqué, surtout à cause du début :

- Je ne comprends pas pourquoi elle fait autant d'efforts pour lui, commençai-je. Il la traite comme de la merde et pourtant elle reste avec lui.

- Mais justement, c'est ça l'amour. Ce n'est pas toujours tout beau tout rose, parfois il y a des périodes plus sombres, et puis sa vie est compliquée, répond Louise en pointant Will des yeux.

- Même, ça ne lui donne pas une raison pour la rabaisser comme ça.

- Mais ça en valait la peine, à la fin ils se sont aimé et c'est beau.

- Certes, mais leur histoire a mal commencé. Je ne la comprend pas c'est tout. j'essaie de me justifier en levant les mains, signe de paix. 

- Tu es trop morose, Eli. Quelque chose me dit qu'on ne parle plus du film là, dit-elle en me lançant un regard suspicieux.

- Et de quoi veux-tu qu'on parle alors ? l'interrogeai-je.

- Hummm, non non, rien... dit-elle en me lançant un regard suspicieux.

Mon regard se pose à nouveau sur le film. Même si Will est plutôt beau gosse et qu'à la fin il se rattrape, comment Louisa peut-elle, au début, le tolérer ? Il la rabaissait en permanence, se moquait d'elle et était un poids dans sa vie, et pourtant elle est restée ? Ça me dépasse.

Vers 4h du matin, nous décidons enfin de nous coucher puisque nous devons être prêtes pour 13h pour manger avec nos parents. Mais une fois dans mon lit, il est difficile de s'endormir. Je repense en continu à l'intervention de Louise par rapport au film. De quoi voulait-elle qu'on parle ? Ou de qui ? Cette question trotte dans ma tête, et je n'aime pas me coucher en étant préoccupée.

- Lou, chuchotai-je en lui tapant doucement l'épaule pour la réveiller. Oui, je peux être cette amie chiante des fois, mais je sais me rattraper.

- Hummmm, répondit-elle à moitié endormie.

- Tu faisais référence à quoi tout à l'heure quand on regardait 'Avant toi' ?

- Meuf, il est 4h45, tu crois que c'est le moment ?

- Non, pas trop, mais je veux savoir. Tu te souviens, on devait être en 5ème à ce moment-là, on a fait une promesse du petit doigt : jamais de cachoteries.

- C'est fourbe de ressortir une promesse du petit doigt, même pour toi, reprit-elle en se redressant sur les coudes. Tu veux vraiment savoir ?

- Oui.

call it what you want (Charles Leclerc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant