Chapitre 15

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PDV Elisabeth


5 mai 2023 - Miami

L'appréhension commence à monter, je n'ai pas eu le temps de trop penser aujourd'hui, ayant dormi presque toute la journée, mais je ne sais pas à quoi m'attendre. De plus, je ne suis toujours pas au clair par rapport à mon image de Charles ; une fois il agit comme un gros connard et une autre fois il apparaît comme un parfait gentleman. C'est assez perturbant à la longue.

Devant mon armoire, je suis complètement perdue. Il n'a pas précisé où on allait donc je ne sais pas comment m'habiller. Dois-je porter une robe formelle ? Ou prendre un maillot de bain ? Mais pendant que je réfléchis, l'heure défile et il faut bientôt que je parte. Finalement, je décide de rester dans la simplicité et j'enfile un jean, un top bandeau noir, que j'accessoirise la tenue avec une paire de lunettes, un sac et quelques bijoux (photo à la fin du chapitre).

Lorsque je descends devant l'hôtel, Charles est déjà là à m'attendre, adossé contre sa voiture. C'est sûrement la première fois que je le vois en tenue de ville, et c'est plutôt perturbant. J'étais habituée à le voir soit avec un tee-shirt Ferrari soit sur son 31 durant les soirées. Mais le voir habillé simplement avec un jean et un tee-shirt semble suggérer que notre relation a avancé d'un pas. Vraiment étrange comme sensation.

- Bonjour, ça va ? dis-je pour couper le silence tandis que je m'approche de lui.

- Très bien et toi ? me répond-il.

- Ça va mieux, merci, je reprends alors qu'il m'invite à monter dans sa voiture.

Le temps qu'il contourne la voiture pour monter dans le siège conducteur me permet de réfléchir un peu. Je n'ai jamais vraiment traîné avec des garçons, donc je ne sais pas comment ça fonctionne, de quoi je dois parler, comment marche leur cerveau. Ils restent un mystère pour moi. Surtout que les seuls hommes que j'ai fréquentés n'étaient pas vraiment des modèles...De plus, le fait que je ne sais même pas où on va n'aide pas. J'aime avoir le contrôle sur les choses, mais là, je suis totalement hors de ma zone de confort. Respire, Elisabeth, ce n'est pas comme si tu avais quoi que ce soit à prouver.

- Alors, quel est le programme ? Je lui demande tandis qu'il démarre.

- Tu verras, je garde la surprise pour l'instant. Super, merci pour ton aide.

Finalement, le trajet se passe très bien. Nous parlons de nos amis communs, de ce que nous avons prévu pendant l'entre-deux courses. La conversation est fluide et l'ambiance est apaisante. Après une dizaine de minutes de route, Charles se gare enfin devant un bowling. Ok, je ne connais presque pas ce gars, mais visiblement, lui me connaît. C'est exactement le genre d'activité que j'adore faire avec mes amis. Quand nous étions petites, Louise et moi organisions des animations de ce genre tous les mois. Une fois, nous faisions un escape game, l'autre un laser game, mais le bowling a toujours été l'une de mes activités préférées. Bizarrement, lancer des boules de plusieurs kilos sur des quilles est extrêmement divertissant. Je suis toute excitée quand nous rentrons à l'intérieur. Le seul bémol de ce sport, ce sont les chaussures. Heureusement, j'ai prévu des chaussettes, car ce n'est pas dans mes plans d'attraper une mycose.

Le bowling est typique de ce qu'on peut attendre de Miami : des lumières violettes tamisées, des écrans géants partout, de la musique et des cocktails. Quoi rêver de mieux ? Après avoir enfilé mes magnifiques chaussures, je lève la tête vers Charles qui est déjà prêt et lui souris. Wah, notre relation a dû vraiment avancer pour que je lui souris naturellement et qu'il me sourie en retour.

- Prête à perdre ? me demande-t-il en rigolant. 

- Plus que prête ! Tu m'as amenée ici, mais tu ne sais pas que je suis une professionnelle au bowling, alors toi, sois prêt pour l'humiliation, car je serai sans pitié, je réponds en utilisant le même ton sarcastique.

call it what you want (Charles Leclerc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant