Chapitre 8

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La nuit porte conseil comme on dit et pour ma part c'est vrai. J'ai pris conscience que j'avais merdé, que j'avais pris de mauvaises décisions, mais surtout que j'avais fait une terrible erreur hier. Si je veux arriver à mes fins, je n'utilise pas la bonne méthode. Ce n'est pas en la séquestrant, en la blessant et en la forçant que je vais arriver à faire accepter mes choix à la meute. Si je ne respecte pas la Luna qu'ils ont choisi, jamais ils ne me respecteront moi ou mes choix. Je dois changer ma manière d'agir, faire les choses plus finement même si la finalité reste la même.

C'est sur cette bonne résolution que je me lève. Rosie dort toujours profondément et ça me tire un sourire. Je nous revois au début de notre relation, son manque de confiance et sa peur. Sa meute nous avait attaqués et même si je lui avais laissé une chance, ma meute lui faisait peur.

Je m'éclipse doucement de la chambre et compte bien commencer dès maintenant pour me rattraper aux yeux de tout le monde et de Noelia. Ma nouvelle méthode n'est pas belle, elle est même horrible, mais c'est le seul moyen de faire ce que j'ai décidé. Je rejoins la cuisine qui est vide, tout le monde doit encore dormir à cette heure-ci. Je m'attèle donc tranquillement à la préparation d'un petit déjeuner à partager et surtout mon discours de fausses excuses. Elle doit croire que je m'en veux, tomber dans mon piège et dès qu'elle portera l'héritier, je pourrais reprendre mes distances. J'aurais accompli mon devoir envers la meute et si après je continue à la traiter avec un semblant de respect, ça devrait convenir à tout le monde.

En arrivant sur la place, je ressens une drôle ambiance et vois plusieurs personnes regarder dans la ruelle où se trouve la maison ou Noelia est enfermé. Personne ne s'en approche pour autant, ils ne font qu'observer. Je les dépasse difficilement pour regarder ce qu'il se passe et bloque en voyant la porte défoncée. Il me faut quelques secondes pour réaliser, quelques secondes pour gérer le tumulte de la colère et la tristesse qui s'empare de moi d'un coup. La colère finit par gagner comme à chaque fois. Je m'avance et entre dans la maison en appelant Noelia tout en sachant qu'elle ne répondra pas.

En voyant que ses affaires ont disparu, la pièce tombe enfin, elle a fui, elle m'a abandonné, et on l'y a aidé. La colère monte d'un cran écrasant le semblant de douleur qui tentait vainement de prendre de la place. Je hurle de rage et sors en trombe de la maison. Toute la meute est présente maintenant, il ne manque que deux personnes, Mays et Solal. C'est eux qui l'ont aidé sans que je comprenne comment ils ont réussi à déjouer mon ordre, personne ne peut aller contre un ordre de l'alpha. Face à tous, je hurle même si je connais déjà la réponse vu les absents.

- Qui a aidé Noelia à fuir ?

Personne ne parle, il y a juste mon père qui s'avance.

- C'est moi. Dit-il d'une voix claire et posée.

Je fonce sur lui et l'agrippe par le col. Ma colère est ingérable, mes mains tremblent et mon corps lutte pour ne pas le tuer sur le champ.

- Comment ? demandais-je, en grinçant des dents.

Il me repousse.

- Je suis ton père, Maëlan, l'ancien alpha de cette meute. Ton aura n'a aucun effet sur moi, tu sembles l'oublier.

- Où est-elle ? demandais-je en tentant de garder mon calme.

- Chez elle, là où est sa place. Tu l'as rejeté Maé et il est hors de question que tu séquestres cette fille pour en faire une machine a héritier.

- Tu n'as pas à te mêler de mes choix ! Tu as accepté cela en me donnant ta place. Vociférais-je.

- Sauf que tu commets une erreur monumentale et je ne pouvais pas te laisser continuer sur cette lancée. La question est, que va-tu faire maintenant ?

De l'autre coté de la frontière - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant