Ecarquillant les yeux, je restais immobile une seconde avant de me précipiter dans le vestibule. Lui aussi m'avait vu et avait commencé à bouger. Pour s'enfuir. C'était hors de question ! Ouvrant brusquement la porte, je me ruais dehors, sous la pluie battante et l'orage. Sans penser à prendre un manteau ni un parapluie.
- Malfoy !
Cet abruti courait en sens inverse ! Qu'est-ce qu'il croyait ? Il était évident que je l'avais vu. Il venait jusque chez moi pour s'enfuir ? Mais qui faisait ça ? Pourquoi, d'ailleurs ? Décidant qu'il n'avait pas le droit d'apparaitre pour disparaitre aussitôt, je mis tout mon oxygène restant en jeu et courais plus vite que jamais pour le rattraper. M'approchant assez, je me lançais sur son dos. Ayant mal calculé ma trajectoire, je le percutais à l'épaule, nous entrainant dans une chute douloureuse et violente. Je l'entendis siffler de douleur en même temps que je jurais, mon poignet s'était retourné à l'atterrissage.
Je me redressais doucement en gardant mon principal appui sur son dos pour l'empêcher de fuir à nouveau. Puis je me levais et, agrippant sa cape, le forçait à se mettre debout, face à moi. Sa capuche ayant glissée, je me préparais à me prendre de plein fouet l'impact de son regard gris et perçant. Mais il ne me regardait pas, fixant le sol. Essoufflé et ébouriffé, il avait les joues creuse, le teint bien plus pâle que d'ordinaire, les cheveux longs, emmêlés et des cernes anormales. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi ?! Et il était couvert de crasse...
Bien que j'avais des milliers de choses à lui dire et à lui demander, nous restions là, immobiles. Moi à le fixer, lui à fuir mon regard. Je finis par briser le silence.
- Quand est-tu sorti ?
J'eus beau attendre, je n'eus pas la moindre réponse, et il fixait toujours le sol. Le tenant par les épaules, je le secouais très légèrement et ne manquais pas de remarquer la sensation d'épaules très frêles sous mes mains. Le stresse de le revoir se dissipait, celui de le voir disparaître s'intensifiait et l'inquiétude naissait. Camouflé par sa cape, je ne pouvais pas m'en rendre compte simplement en regardant, mais j'avais l'impression d'avoir ses os directement sous les mains.
- Réponds moi, s'il te plait.
Je faillis ne pas entendre sa réponse, à peine murmuré. L'orage tonnait autour de nous.
- Lâche moi.
Il était venu jusque là, mais me rejetais toujours. Je ne comprenais pas, je n'avais jamais compris. Après quatre ans a essayer de déchiffrer ses réactions, j'étais à court d'énergie. Désormais découragé, je laissais retomber mes mains et reculais d'un pas. J'hésitais entre retourner chez moi et rester planté là, attendant un mot de sa part. J'étais toujours sur le choc de son apparition soudaine, alors de toute façon, je n'étais pas encore capable de bouger, surtout que j'étais encore à bout de souffle. Un point de côté me donnait l'impression de me faire scier en deux. Et j'étais trop inquiet pour simplement l'abandonner sous l'orage.
Lui non plus ne semblait pas vouloir bouger. Alors j'attendais. Comme toujours quand il était question de lui. N'avais-je pas décidé de ne plus le faire, il n'y a pas deux minutes ?
- Tu n'es pas mort, me dit-il d'une voix faible mais accusatrice. Granger et Weasley sont au courant ?
Je cillais. Croyait-il que j'avais décidé de me faire passer pour mort au yeux de tout le monde ? Je m'empressais d'éclaircir la situation. Il y avait déjà suffisamment de malentendus et de non-dit.
- Oui. Ils t'ont mentis pour une raison que j'ignore encore. A moi, ils m'ont assuré que tu avais réussi à t'enfuir et te mettre en sécurité. Et tu étais déjà enfermé à Azkaban quand je suis sortis du coma. Je n'ai trouvé aucun moyen de te contacter.
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Pour l'interdit {Drarry}
FanfictionDeux mois après ma confrontation avec Voldemort, je suis en bonne santé, et en sécurité. Pourtant, je me sens vide et je ne trouve plus d'intérêts à rien. Je me suis isolé, car je n'arrive pas à pardonner à mes deux meilleurs amis leurs manigances...