Sombre

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Son dos et sa tête heurtèrent la porte dans un bruit sourd, et son corps commença à glisser le long du bois avec une lenteur absolument affreuse. Je ne bougeais pas. J'étais pétrifié. Draco venait de... s'évanouir ?

- Oh merde ! m'exclamais-je tout à coups en me jetant à son côté. Il était glacé. Draco ? Draco !

Pas de réponse. L'angoisse me tordait les entrailles pendant que je tapotais ses joues, l'appelais et le secouais sans qu'il ne réagisse. Je me mis à réfléchir à toutes vitesses. Que faire ? Appeler une ambulance ? Non, bien sûr que non, c'était un sorcier avec un tatouage noir qui en plus, n'était probablement  pas fiché dans le monde des moldus. Et il n'était pas majeur, le personnel hospitalier voudra savoir qui et où sont ses parents. Comment leur expliquer, sans qu'il ne finisse dans un foyer, qu'ils sont en prison pour crime raciale et participation à un génocide ?

Je devais trouver autre chose. Je me rappelais tout à coup le sac remplis de potion en tout genre que j'avais reçu de la part de Molly, en même temps que me revenait quelques notions de secourisme. J'avais beaucoup lu de livre à ce sujet, en cachette, pour me soigner quand j'agaçais trop les Dursleys.

J'attrapais Draco et l'allongeait pour le mettre en PLS, puis je le tâtais pour vérifier qu'il n'avait rien de cassé. Pas de fracture. C'étais déjà ça. Rassuré, je le pris dans me bras et me ruais à l'étage, direction la salle de bain. La porte rebondit contre le mur, mais j'étais déjà accroupi à côté de la baignoire, en train de le déshabiller. "Retirer les vêtements, puis réchauffer au plus vite la victime... ". Si je ne paniquais pas autant, j'aurais sûrement été content de me souvenir du chapitre sur l'hypothermie.

Déboutonnant son pantalon d'une main, je tournais la manette du chaud à fond, puis celle d'un froid, pour éviter le choc thermique. Un doute me donna envie de vomir. Qu'est-ce que lui considèrera comme chaud ? Et si je le brûlais par mégarde ? Tant pis, je devais le réchauffer, je le plongerais d'abord dans de l'eau tiède, ensuite j'augmenterais la température. Oui, j'allais faire ça. Je m'exécutais sans attendre.

Je bloquais à plusieurs reprises. Chaque vêtements que je retirais dévoilait à mon regard un corps affreusement maigre, meurtri, lacéré, bleui de tous les côtés. J'avais du mal à trouver un seul centimètre de peau intact. Là où il n'y avait pas de plaie ou de bleu, il y avait des cicatrices. Des cicatrices qui, maintenant que je les avaient vus, m'apparaissait comme les traces d'un cordage trop serré autour de son torse couplées a l'impact de la foudre. S'était-il fait foudroyé dehors, ou était-ce la trace d'un sort ?

Je m'en préoccuperais plus tard, la priorité était de rétablir une température normale dans son corps. J'arrachais le dernier rempart humide et froid à sa nudité, et le prit dans mes bras pour le faire basculer doucement dans la baignoire. Je n'eu aucun mal à le faire, il ne pesait rien, ce qui fit se contracter mon cœur un peu plus. 

Le contact de l'eau ne le fit pas réagir. Je coupais l'eau, le laissant à moitié immergé, et me précipitais dans ma chambre. Je me jetais sur ma commode, manquant d'arracher le tiroir du milieu et envoyais valser mes vêtements. Au fond, je récupérais un sac en toile kaki, faisant tintinnabuler les bouteilles de potion à l'intérieur. Je cherchais frénétiquement la Winggenweld. Dés que je mis la main dessus, je laissais tomber le sac et retournais aux côtés de Draco, toujours inconscient. Je cale un thermomètre récupéré au passage sous son aisselle et, constatant que sa température se rapproche des 32°, je rajoutais de l'eau chaude dans le bain.

Pressé de faire disparaître ses blessures, je lui attrapais la mâchoire et ouvrais sa bouche, faisant lentement couler la potion dans sa gorge. Je m'assurais que sa tête reste en arrière pour qu'il ne s'étouffe pas, et soupirais de soulagement quand je vis ses blessures entamer leur guérison. L'eau du bain avait une couleur bizarre, maronnasse et un peu rosée à cause du sang et de la crasse. Ca m'emplissais de malaise. Je fermais le robinet.

Pour l'interdit {Drarry}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant